Voici deux vidéos et une émission de radio consacrées à la situation actuelle en Kanaky. « Nouvelle-Calédonie : les Kanaks ne lâcheront pas face à Macron ». Une vidéo qui donne la parole aux militants indépendantistes. « La révolte des Kanaks et les pauvres colons. Ou comment les médias français ont quelques difficultés à évoquer la question coloniale ». Et enfin, « Du massacre d’Ouvéa aux accords de Nouméa, l’indépendantisme kanak », une émission de radio sur France culture, « Au cours de l’histoire ».
+ Nouvelle-Calédonie : les Kanaks ne lâcheront pas face à Macron. Une vidéo qui donne la parole aux militants indépendantistes. https://www.youtube.com/watch?v=C2i8HKu57Ig
+ La révolte des Kanaks et les pauvres colons. Ou comment les médias français ont quelques difficultés à évoquer la question coloniale. https://www.youtube.com/watch?v=JNi2miLvY-E
+ Du massacre d’Ouvéa aux accords de Nouméa, l’indépendantisme kanak. Emission de radio sur France culture, Au cours de l’histoire. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/du-massacre-d-ouvea-aux-accords-de-noumea-l-independantisme-kanak-1910620
Cette émission est le quatrième chapitre d’une série : Kanaky, Nouvelle-Calédonie, histoires en archipel.
Présentation de ce quatrième épisode consacré à la période contemporaine et qui a pour intervenants Christine Demmer, anthropologue, chargée de recherche CNRS au Centre Norbert Elias et Isabelle Leblic, anthropologue, directrice de recherche émérite au CNRS.
Le « réveil kanak » est impulsé à la fin des années 1960, à l’initiative d’étudiants kanaks revenus de métropole profondément marqués par les événements de Mai-68. Ces jeunes militants, inspirés par les doctrines marxistes, décoloniales et tiers-mondistes, reprennent à leur compte les modalités d’action des étudiants de Mai-68, et les transposent à la réalité calédonienne. Ce réveil kanak intervient dans un moment particulier : la Nouvelle-Calédonie revêt, pour la France des années 1960, une importance stratégique majeure. L’archipel possède l’une des plus importantes réserves de nickel, un métal devenu essentiel au développement de l’industrie française. Cet enjeu économique se double d’un enjeu militaire de taille : la fin de la présence française au Sahara entraîne un déplacement des essais nucléaires vers l’espace Pacifique. Si la loi-cadre Defferre de 1957 semblait annoncer davantage d’autonomie pour l’archipel, les pouvoirs publics font marche arrière au cours des années 1960 et affirment leur mainmise sur l’archipel.
Cette affirmation du pouvoir français, notamment dans les domaines régaliens, alimente la colère des jeunes militants, qui ne tardent pas à se structurer en groupes. Parmi eux, le groupe 1878, en hommage à la guerre d’Ataï, et le groupe des foulards rouges. Cette contestation politique se double d’une réflexion profonde sur l’identité kanak et d’une réappropriation de cet héritage, aux racines du combat indépendantiste. Ces groupes militants se constituent bientôt en différents partis, qui s’allient en juin 1979 au sein du Front indépendantiste. Face à cette structuration du camp indépendantiste dont Jean-Marie Tjibaou s’impose peu à peu comme la figure de proue, les loyalistes caldoches répliquent en créant leur propre parti : le Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR), est fondé par Jacques Lafleur en 1
Les inégalités socio-économiques s’accroissent et l’espoir d’une voie de l’indépendance suscité par la victoire socialiste de 1981 est rapidement déçu. En juillet 1983, lors de la table ronde de Nainville-les-Roches, les représentants des différents partis cherchent à poser les bases d’un nouveau statut, dénoncent le fait colonial et font valoir le « droit inné et actif à l’indépendance » kanak. L’année 1984 marque le début des « événements », une période de troubles et de violences qui culmine en mai 1988 avec la tragédie de la grotte d’Ouvéa. Les accords de Matignon mettent un terme à ces quatre années d’affrontements et prévoient une période de développement de dix ans, avec des garanties économiques et institutionnelles d’autonomisation pour la communauté kanak. Un second accord, dit de Nouméa, est signé le 5 mai 1998 et propose de mener une politique de décolonisation via un rééquilibrage sur le temps long en faveur des communautés locales, tout en défendant l’idée d’un destin commun…
De la fin des années 1960 à l’aube de l’an 2000, quelles ont été les grandes étapes du combat indépendantiste kanak ?
Christine Demmer a notamment publié :
(co-dir. avec Benoît Trépied), La Coutume kanak dans l’État : perspectives coloniales et postcoloniales sur la Nouvelle-Calédonie, L’Harmattan, 2017
Socialisme kanak. Une expérience politique à Canala (Nouvelle-Calédonie), Karthala, 2016
(co-dir. avec Marie Salaün), À l’épreuve du capitalisme. Dynamiques économiques dans le Pacifique, L’Harmattan, 2007
Isabelle Leblic a notamment publié :
(co-dir. avec Alban Bensa), En pays kanak. Ethnologie, linguistique, archéologie, histoire de la Nouvelle-Calédonie, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2015
Vivre de la mer, vivre avec la terre… en pays kanak. Savoirs et techniques des pêcheurs kanak du sud de la Nouvelle-Calédonie, Société des Océanistes, 2008