Nous sommes là, 60 ans après, à la stèle d’Itsasu ; au lieu même qui a vu la création de notre vaste mouvement. La pierre qui a été témoin de notre lutte est toujours debout. Le Pays Basque vit, et se trouve face à de nouveaux défis; avec de grandes opportunités d’obtenir davantage de souveraineté. L’élan du mouvement abertzale a été indispensable dans cette voie. Si nous revenons six décennies en arrière, notre progression est impressionnante. Le Pays Basque était à l’agonie et avait besoin d’un nouvel élan. Nous, abertzale, avions promis de lancer une initiative en déclarant que nous sommes un peuple et un pays.
Depuis, le mouvement abertzale s’est considérablement développé. Nous étions minoritaires et avons été confrontés à beaucoup d’obstacles. Nous avons dû subir une répression immense pour avoir défendu la liberté de notre pays. Nous gardons en mémoire tous celles et ceux qui ont perdu la vie au cours de cette longue lutte. À celles et ceux qui, hier, et aujourd’hui encore, subissent la répression, nous adressons toute notre affection. Nos coeurs battent avec les vôtres. Face aux pouvoirs des États, nous avons tenu bon dans notre voie et c’est déjà là une grande victoire.
Nous ne sommes pas né·es pour rester dans la seule résistance, mais pour construire. Nous avons été capables de lancer et bâtir les ikastola, de créer des coopératives, de défendre les terres et l’agriculture, d’ouvrir la voie à un syndicalisme abertzale, de créer nos propres médias locaux, d’organiser la jeunesse, de constituer un pays entre les différents territoires du Pays Basque, de nous unir avec les peuples minorisés, de tendre la main en offrant une terre d’accueil, de faire face au changement climatique, de répondre aux dominations de genre ou encore d’obtenir des avancées spectaculaires au niveau électoral. Aujourd’hui, les idées des abertzale sont plus présentes que jamais dans la société. Elles marquent la vie sociale et politique. Le Pays Basque Nord a obtenu la première institution qui reconnaît l’existence du territoire depuis la révolution française.
Le Pays Basque Nord est en train de se structurer et a une identité plus forte qu’il y a 60 ans. Mais, pour nous, ce n’est pas suffisant. Nous poursuivrons le combat jusqu’à obtenir l’institution dont le peuple a besoin.
La mobilisation, la désobéissance, le travail populaire, l’entraide, la diversité, la création de projets et la lutte ont été nos outils principaux. Malheureusement, nous avons aussi connu des désaccords et des divisions entre nous. Reconnaissons ici que nous avons aussi connu des échecs. Mais parce que notre volonté surpasse les obstacles, nous ne nous sommes pas découragés dans les tentatives de travailler ensemble. Progressivement, et grâce à la volonté de toutes et tous, ces dernières années, nous avons créé une formidable dynamique de travail en commun.
C’est la raison pour laquelle nous sommes prêtes et prêts. Prêt·es à donner une nouvelle impulsion à cette formidable force que nous avons réussi à construire. Aujourd’hui, les conditions sont réunies pour penser et agir ensemble au sein du vaste et pluriel écosystème dont dispose le mouvement abertzale ; et au vu de nos victoires précédentes, pour définir en tant que mouvement ce que nous voulons obtenir dans les prochaines années. Le Pays Basque doit trouver sa place au milieu d’un monde incertain, agité par de multiples crises. Aujourd’hui, depuis la stèle d’Itsasu, nous revendiquons la souveraineté intégrale du Pays Basque ; pour que les décisions nous reviennent sans aucune intervention et pour que nous puissions construire une société juste, solidaire, durable, féministe et euskaldun.
Nous sommes fièr·es d’être abertzale. Avec humilité, mais avec conviction, nous déclarons que l’abertzalisme est le présent et l’avenir de ce pays. Nous sommes le mouvement qui initie les véritables changements, crée des alternatives, génère de l’espoir et ouvre les perspectives sur un autre projet de société. Nous avons démontré que nous en étions capables et nous démontrerons que nous le serons encore.
Liste des 60 signataires de la déclaration « Izan ginen, bagira, izanen gira »
Alain Iriart, Saint-Pierre-d’Irube
Amaia Fontang, Bayonne
Amaia Kastorene,
Saint-Étienne-de-Baïgorry
Anaiz Funosas, Hasparren
Anita Lopepe, Ainhice-Mongelos
Argi Uthurriague, Ossas-Suhare
Argitxu Dufau, Ciboure
Battitta Boloquy, Arbérats-Sillègue
Béatrice Molle-Haran, Louhossoa
Claire Lataillade, Hasparren
Daniel Olzomendi, Ostabat-Asme
Elaia Borda, Biarritz
Elise Dilet, Bayonne
Eneko Aldana, Ciboure
Eneko Gorri, Arbonne
Erik Etxart, Ordiarp
Gabi Mouesca, Boucau
Gexan Alfaro, Anglet
Grazi Etxebehere, Ossès
Iñaki Berhokoirigoin, Gamarthe
Irantzu Idoate Funosas, Hasparren
Jakes Bortayrou, Bayonne
Jean-Louis Davant, Arrast-Larrebieu
Jeronimo Prieto, Mendionde
Joana Olazagazti, Saint-Jean-de-Luz
Joanes Etxebarria Martinez, Barcus
Jojo Malharin, Mauléon-Licharre
Jokin Etxebarria, Hendaye
Jose Manuel Pagoaga ‘Peixoto’,
Saint-Étienne-de-Baïgorry
Julen Perez, Lohitzun-Oyhercq
Kamila Gratien Harlouchet,
Saint-Jean-Pied-de-Port
Kristiane Etxaluz, Domezain
Lola Garcia, Bayonne
Maika Thicoipe, Gabat
Maite Etxeberria, Ossas-Suhare
Malika Peyrault, Came
Maritxu Negelua, Ordiarp
Maryse Cachenaut, Itxassou
Mathilde Hary, Anglet
Mattin Etxeberri, Saint-Jean-Pied-de-Port
Menane Oxandabaratz, Macaye
Mertxe Colina, Saint-Jean-de-Luz
Mikel Iribarren, Itxassou
Mirentxu Auzquy, Arnéguy
Nerea Peponnet, Urrugne
Odei Barroso, Bayonne
Oier Iriarte, Hendaye
Panpi Sainte-Marie, Lantabat
Pantxika Ibarboure, Souraïde
Terexa Lekunberri, Ossès
Thibaut Godin, Bayonne
Txetx Etcheverry, Bayonne
Txomin Poveda, Urrugne
Xabi Larralde, Ostabat-Asme
Xabi Harluxet, Ahaxe-Alciette-Bascassan
Xebax Christy, Bayonne
Ximun Carrere, Espelette
Ximun Lacroix, Béguios
Xole Aire, Urepel
Zibel Damestoy, Bayonne