A l’occasion de l’exposition Cartooning for peace – Dessins pour la paix, l’Institut Universitaire Varenne et la Faculté pluridisciplinaire de Bayonne organisent un cycle de conférences sur le thème Médias, Paix et Démocratie. La deuxième rencontre se tenait ce jeudi sur le sujet « Journalistes et conflits ». Elle a permis de croiser les regards de Laure de Vulpian, journaliste à France culture et spécialiste du génocide commis au Rwanda en 1994, et de Ludivine Thouverez, docteur en science de l’information et de la communication spécialiste du traitement journalistique du GAL. A la lumière de leurs champs d’investigation respectifs, toutes deux ont mis en évidence la diversité des rôles que sont susceptibles de jouer les journalistes lorsqu’ils couvrent un conflit.
Les deux intervenantes ont ainsi montré que, selon leur expérience, leur déontologie, mais également leur connaissance du terrain, les journalistes peuvent devenir de simples courroies de transmission des informations étatiques, notamment lorsqu’ils sont embedded -c’est-à-dire embarqués avec l’armée-, voire une véritable partie au conflit lorsqu’ils choisissent, comme certains médias espagnols, de s’engager au côté de l’Etat dans la lutte contre le terrorisme. A l’inverse, certains journalistes peuvent au contraire être amenés, grâce à leurs enquêtes et à leur indépendance, à jouer un rôle décisif dans la dénonciation de certains faits ou la recherche de la vérité. Cela fut le cas en Espagne dans le cadre du GAL. Certains journalistes français, tels que Patrick de Saint-Exupéry et Laure de Vulpian ont également révélé non seulement la réalité du génocide commis contre les Tutsis au Rwanda, mais également la responsabilité de l’Etat français dans sa perpétration.
Ludivine Thouverez et Laure de Vulpian ont enfin insisté sur la difficulté pour les journalistes de couvrir ces sujets tant au cours du conflit proprement dit, qu’à son issue. Au-delà des questions d’indépendance et d’impartialité, c’est en effet la possibilité même de les aborder ou de les traiter en profondeur qui a été soulevée. La complexité inhérente aux conflits s’accommode en effet difficilement des impératifs de brièveté et de rapidité auxquels sont soumis les journalistes, qui, parfois, sont également empêchés par leur propre méconnaissance du sujet. L’absence d’angle susceptible de susciter l’intérêt du public ou sa lassitude, réelle ou supposée, à l’égard d’un conflit, peuvent aussi constituer une entrave.
En conclusion, les deux intervenantes ont insisté sur la nécessité d’un journalisme, qui, à défaut de pouvoir être strictement objectif, serait engagé dans la recherche et la révélation de la vérité.
Le cycle de conférences s’achèvera le jeudi 25 avril, à 18h, à la Faculté de Bayonne. Elle sera l’occasion de réunir Véronique Lagoarde, pour le film « Cinq caméras brisées », Josu Martinez, pour le film « Barrura begiratzeko leihoak » (Les fenêtres vers l’intérieur) et Volkmar Meier, infographiste à l’AFP autour du thème « Images et conflits ».
Magalie BESSE (Directrice de l’Institut Universitaire Varenne)
Les 50 ans…C’était pas « du gâteau »…mais quel dynamisme !!! Quel espoir, chevillé au corps !!! ENBATA…continue comme relais enthousiasmant et attrayant!!!! AUPA ENBATA eta EUSKAL HERRIA
« Lanho guzien azpitik…Laphar guzien gainetik !!!!! »