Comme chaque année, Lurrama, le salon de l’agriculture paysanne et durable, sera l’expression de toutes ces initiatives du Pays Basque et d’ailleurs qui visent à protéger notre terre nourricière. Voici les spécificités de cette 12ème édition.
Les 10, 11, 12 novembre aura lieu la douzième édition de Lurrama. Comme chaque année l’agriculture paysanne du Pays Basque sera mise à l’honneur à travers la gastronomie,l’exposition des animaux, le marché fermier, l’espace dégustation mais aussi les ateliers pédagogiques, et les tables rondes.
Dans cet espace dense, nous voulons aussi chaque année mettre l’accent sur une thématique importante qui touche à la fois le monde paysan mais aussi la société de façon plus large. Cette année nous l’avons intitulée Savourons la biodiversité, et nous l’aborderons avec le parrain de cette édition Philippe Pointerau. Cet agronome, responsable du pôle agriculture environnement de Solagro a notamment travaillé sur Afterres 2050, scénarios agricoles face aux enjeux environnementaux.
A l’heure où il n’y a plus de doute sur un appauvrissement général de la biodiversité (certains scientifiques n’hésitent pas à parler d’effondrement du vivant quasiment inédit), qu’elle soit sauvage ou cultivée, nous affirmons qu’il est urgent de la sauvegarder et qu’elle est même source de bien vivre! Au Pays Basque, sur nos fermes de taille modeste ou moyenne, les paysans ont su, pour beaucoup, sauvegarder des variétés locales (piments, cerises, pommes, maïs…) ou des races locales (manex, sasi ardi, chèvre pirenaika et bien d’autres). Elles témoignent de la richesse de cette biodiversité cultivée et peuvent aussi par leur développement, leurs particularités gustatives notamment, être source d’activité économique viable pour les petites fermes, et plus largement avoir un impact positif important sur tout le territoire. Concilier la nature et l’agriculture n’est cependant pas simple, et sera plus que jamais notre défi, si nous voulons être à la hauteur des enjeux socio-économiques, paysagers et de préservation de la biodiversité. Cela devient particulièrement compliqué notamment lorsque on parle de la biodiversité sauvage comme de la présence du loup dans des zones agropastorales… Nous en parlerons lors des tables rondes de Lurrama avec en particulier des témoignages de la région invitée cette année; il s’agit de la région PACA (Provence- Alpes-Côte d’Azur).
Lutter contre les excès
Finalement qu’on parle de plantes, des “bonnes” comme celles que l’on a l’habitude de nommer “mauvaises” herbes, de mammifères, d’insectes, le noeud du problème tout comme sa solution est probablement dans la conciliation, la cohabitation.
L’excès dans le sens d’une agriculture toujours plus intensifiée des dernières décennies (avec ses OGM, pesticides…) est, nous le savons, destructeur de biodiversité, destructeur de saveurs et ne résout en rien la faim dans le monde.
L’autre excès, (arrêt de l’élevage, développement non contrôlé d’une certaine faune sauvage), pourrait s’accompagner, notamment dans nos zones de montagne, de la désertification humaine des zones rurales, par la baisse de l’agropastoralisme par exemple.
Convaincus que cette voie de l’équilibre est fragile mais nécessaire à notre survie, Lurrama témoigne de toutes les forces vives du territoire qui agissent tout au long de l’année dans ce sens.
La terre est un formidable réservoir de biodiversité, elle est aussi notre nourricière. Conscients de devoir la préserver, de nombreuses initiatives existent et je voudrais terminer en évoquant plus particulièrement la nouvelle campagne de Lurzaindia. Cette dernière agit pour la préservation de la terre nourricière, en luttant pour qu’elle ne perde pas sa vocation agricole, entre autres par l’artificialisation, et aussi en achetant du foncier qui devient bien commun. Lurzaindia sera présent à Lurrama, pour parler notamment du lancement de sa nouvelle campagne de souscription qui permettra l’achat de la ferme Ezkanda en Soule et le maintien d’une chevrière, Anne Lavis.