Le 4 novembre prochain a eu lieu en Kanaky un référendum d’autodétermination. Ce référendum ayant l’aval de l’ONU, l’éventualité d’une indépendance de la Kanaky a été validée par la communauté internationale. Cette dernière juge donc acceptable la création d’un Etat ayant une population de 270.000 habitants équivalente à celle d’Iparralde.
A la sortie de ce numéro d’Enbata, la Nouvelle Calédonie votera sur son droit à l’indépendance. Xabi Larralde y voit un parallèle avec Iparralde.
Le 4 novembre prochain aura lieu en Kanaky un référendum d’autodétermination. Les habitant-e-s de la Kanaky devront se déterminer autour de la question suivante “Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante?”.
Ce référendum constitue une étape historique pour la Kanaky, mais il nous interpelle nous aussi, basques en tant que nation sans Etat, et ce, à trois titres.
Le premier relève d’un registre lié à la résolution des conflits et du droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes.
Trente après, ce référendum est la concrétisation des accords de paix de Matignon signés avec Michel Rocard en 1988. On le voit, le terme de la résolution du conflit en Kanaky a été le droit à l’autodétermination. A partir du moment où l’on reconnaît l’existence d’un Peuple, le droit à l’autodétermination fait partie de ses droits démocratiques et inaliénables. La France a fini par reconnaître ce fait pour le Peuple kanak. Or, on ne peut accepter de discrimination entre les Peuples, encore moins toute forme de classification. Ainsi donc, à moins de faire la preuve de l’inexistence du Peuple basque, le droit à l’autodétermination est un droit dont nous basques devrions en toute légitimité être détenteurs.
Le second registre est celui de l’indépendance.
Malheureusement, il semble improbable que le oui à l’indépendance l’emporte le 4 novembre. A maintes reprises, le FLNKS a dénoncé (en particulier auprès de l’ONU) la configuration d’un corps électoral au sein duquel plus de 20.000 kanaks ne seraient pas encore inscrits. Cette question fait polémique, et justifie pour le syndicat kanak USTKE (Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités) une posture de boycott du référendum.
Mais notons tout de même que ce référendum ayant l’aval de l’ONU, l’éventualité d’une indépendance de la Kanaky a été validée par la communauté internationale. Cette dernière juge donc acceptable la création d’un Etat ayant une population de 270.000 habitants équivalente à celle d’Iparralde.
Certains diront que la Kanaky, se situe loin… dans le Pacifique sud. Nous pouvons rétorquer qu’en Europe du nord nous avons l’Islande, Etat indépendant qui compte 300.000 habitants…
Dernier registre, celui de la réalité coloniale de l’Etat français.
En pleine campagne présidentielle, Emmanuel Macron a affirmé en 2017, lors d’une visite en Algérie, que “la colonisation est un crime contre l’Humanité”. Or, il s’agit bien de cela puisque la Kanaky est inscrite depuis 1986 sur la liste de l’ONU des pays à décoloniser. Car contrairement à l’Espagne dont l’empire s’effondra en 1898 avec la perte de Cuba, la France reste une puissance coloniale. En effet, comment concevoir qu’en ce début de XXIème siècle, des pays comme la Guyane, la Réunion, Mayotte ou Tahiti soient encore des “territoires français”? Il est quand même assez incroyable de constater que, grâce à “ses” colonies, la France “dispose” d’un domaine maritime qui se classe au niveau mondial comme étant le second, juste derrière celui des USA ! A l’heure où l’exploitation des sous-sols marins est plus que jamais d’actualité, la France “détient” ainsi une zone économique exclusive maritime de près de 11 millions de km²… Alors, si la colonisation est un crime contre l’Humanité, nous sommes évidemment pour la décolonisation de la Kanaky, et donc résolument favorable à son indépendance !