Au rythme des innovations, la technologie numérique a entretenu un discours séduisant, promettant à la fois une croissance fondée sur une économie virtuelle et la résolution de la crise environnementale. Cet ouvrage collectif déconstruit cette idée en montrant que l’utilisation croissante des TIC, les technologies de l’information et de la communication, engendre une empreinte écologique bien réelle et très inquiétante.
Le numérique serait à l’origine de 2% des émissions de gaz à effet de serre, autant que le transport aérien, et ce en raison de l’alimentation électrique des ordinateurs, des réseaux ou encore des fameux centres de stockage de données (Data Centers).
En s’appuyant sur de nombreuses études, les auteurs rappellent qu’outre la facture énergétique, la fabrication des composants électroniques nécessitent des quantités considérables de matières premières et de métaux rares, aggravant l’impact environnemental de l’industrie minière, l’épuisement rapide des ressources, mais aussi le rôle de ces matériaux dans certains conflits africains.
Enfin, sans cesse renouvelées et améliorées, les technologies numériques génèrent des masses de déchets toxiques, difficilement recyclables, la plupart envoyée dans les pays du Sud pour être «traités» au moindre coût.
La face cachée du numérique
L’impact environnemental des nouvelles technologies. Fabrice Flipo, Michelle Dobré et Marion Michot.
L’Echappée, Montreuil, Oct 2013, 144 pages, 12 euros.
En complément de cette fiche de présentation de livre, voici un article publié dans Enbata le 8 mars 2012 par Fabrice Flipo, un des auteurs de « La face cachée du numérique »:
Nucléaire ou effet de serre, «Ni l’un, ni l’autre mon général !», Fabrice Flipo, Philosophe