C’est un appel à la mobilisation générale que Batera vient de lancer ! Nous constatons depuis des mois maintenant que non seulement, nous ne parvenons pas à avancer mais que de plus des attaques inconsidérées mettent à mal un consensus établi de longue date.
Nous sommes un certain nombre à nous souvenir de la longue marche pour obtenir des structures viables permettant la sauvegarde de la langue, de la culture et un minimum d’organisation territoriale. Tous les gouvernements y ont mis d’une certaine façon leur patte depuis plus de 30 ans. Nous savions que certains dispositifs étaient fragiles, mais nous parvenions tout de même à un équilibre qui rendait les choses possibles.
Pour des raisons de pur dogmatisme, le gouvernement actuel et ses correspondants locaux remettent tout en question, font voler en éclat une décennie de paix sociale et, là où nous aurions pu espérer un pas en avant, nous nous retrouvons dos au mur à tenter de préserver l’essentiel.
Les mots manquent et, surtout, nous sommes dans la recherche d’une compréhension de cette attitude vindicative qui consiste à détricoter l’existant sans offrir la moindre porte de sortie.
Arguments ubuesques
On avait commencé doucettement du côté du Conseil général, en frappant le Musée basque au portefeuille voici deux ans. Le budget était remis en question, rendant difficile la gestion d’un équipement qui réussit de très belles réalisations avec des moyens limités. Les conseillers généraux Etcheto et Aragon ont mené là une vilaine action qui s’est achevée par une retraite en bon ordre lorsque le président Etchegaray a menacé d’une saisine du tribunal administratif. C’était un signe avant-coureur, auquel nous n’avons pas forcément pris garde.
Depuis c’est un festival ! Il vient de connaître son apogée lors de la visite de la Ministre Lebranchu à Anglet. Comment ne pas s’insurger devant les propos tenus ? Ils dénotent non seulement du mépris cela devient banal et répétitif de le dire mais aussi une ignorance impressionnante du dossier. Que l’on nous dise non, en contestant nos conclusions est entendable, mais qu’on nous dise, non, en employant des arguments ubuesques est insupportable !
Vous me direz que côté arguments ubuesques, le plus haut niveau de l’Etat revendique une spécialité inconnue jusqu’ici ! Cela console peu…
L’impression qui prédomine, c’est celle d’une sorte de règlement de compte de petite volée, où les laudateurs d’une République une et indivisible viendraient remettre de l’ordre dans un système qui tendait à leur échapper.
Le pire… à venir
Le pire est sans doute à venir. Il se lovera dans le découpage des cantons du Pays Basque, qui devraient s’éparpiller dans le Béarn voisin, il se propagera dans la volonté de l’agglomération Côte Basque Adour de développer une métropole d’Hendaye à Tarnos, déclenchant au passage une désertification impressionnante de tout le pays intérieur.
Dans le contexte difficile que nous traversons actuellement certains font le pari que ces préoccupations ne concernent qu’une faible partie de la population, que l’angoisse générée par des contingences économiques réelles obère des réflexions à plus long terme. Tout au plus estiment-ils, cela fera des vagues en milieu rural et dès lors faut-il en tenir compte ? Le cynisme semble de mise dans les calculs électoraux, et ces apprentis sorciers ne s’en cachent guère !
“Dessine-moi le Pays Basque”, disions-nous il y a peu de temps ! Celui que l’on nous dessine actuellement a peu à voir avec nos espoirs passés. Il reposera sur une structure institutionnelle d’une grande fragilité, il devra se débrouiller avec un contrat territorial bien moins significatif, il aura perdu deux ou trois cantons, un ogre métropolitain viendra briser sa dynamique de territoire, les ikastola ne pourront plus s’y implanter et sa langue y restera très largement menacée.
Vision de Cassandre ou réalisme ? Chacun et chacune aura à en juger. Mais les évènements récents ne peuvent qu’alerter, car il devient difficile de discerner une lueur d’espoir dans ce qui n’est qu’un cortège de mauvaises nouvelles.
Une majorité pour porter la collectivité territoriale
C’est ce constat qui conduit Batera à relancer une forte mobilisation. L’heure a été à la négociation et nous avons participé à tous les travaux impulsés par le Conseil des élu-es et le Conseil de développement. On a vu comment le gouvernement a cru bon de répondre à cette union inédite de toutes les forces vives du territoire.
Soyons très conscients, qu’il sortira des urnes en mars prochain des majorités qui auront un rôle essentiel dans les années qui viennent. Actuellement le Conseil des élu-es bénéficie d’une majorité qui a porté le projet de Collectivité territoriale avec conviction.
Demain ? Sa composition ne sera pas neutre et le risque n’est pas négligeable de voir se déliter encore plus ce qui fait aujourd’hui notre vivre ensemble.
Pour Batera, la guerre de 14 doit débuter le 30 novembre à Mauléon ! Nous devons maintenir contre vents et marées les outils qui sont essentiels pour la langue, la culture et le développement du Pays Basque !