Il existe différents niveaux de compréhension du langage écrit :
1er niveau de compréhension : la compréhension littérale du texte qui permet au lecteur de prélever des informations au fur et à mesure de sa lecture (il trouve directement, explicitement dans le texte la réponse à la question qu’il se pose)
2e niveau de compréhension : la lecture inférentielle qui amène le lecteur à mettre en relation les informations éparses dans le texte. Ce sont les inférences logiques.
3e niveau de compréhension : la lecture inférentielle qui amène le lecteur à mettre en relation des informations contenues dans le texte avec ses propres connaissances. Ce sont les inférences pragmatiques.
4e niveau de compréhension : la lecture fine qui amène le lecteur à lire entre les lignes, à comprendre et à exploiter les différentes formes de l’implicite du texte.
Je vous dois une explication. J’ai écrit ces quelques lignes en rentrant d’Herri Urrats. Je dois même avouer, mais vous l’aurez sans doute tous compris, que j’ai, en fait, recopié les premières lignes de ce billet.
Je voulais comprendre comment un même texte, en l’occurrence la circulaire préfectorale, pouvait être interprété aussi différemment par les uns et par les autres. Lors des prises de paroles officielles de la 31e édition d’Herri Urrats, là où la majorité des interventions y ont vu des freins, des blocages, des rappels à la loi, Frantxoa Maitia y a vu des avancées mais aussi, la nécessité de trouver un cadre juridique.
Je sens une lecture inférentielle de la circulaire pour certains alors que d’autres en ont fait une lecture fine.
N’ayant aucune compétence en la matière, je laisse le soin à chacun de définir qui fait quoi…
Ce même Frantxoa Maitia a développé par la suite une théorie assez intéressante. Pourquoi continuer de revendiquer le droit de pouvoir passer l’examen du baccalauréat en basque, puisque le taux de réussite à l’examen du baccalauréat des élèves issus des ikastola est de 100%, bien que la majorité des examens soit en français ?
Ce point de vue, qui balaye les aspects reconnaissance et normalisation de la langue basque, m’a permis d’y voir plus clair sur la « compréhension » qu’il avait pu développer concernant la circulaire préfectorale.
Par contre tout le monde semble se retrouver sur la nécessité de trouver un cadre législatif pour sauver le système immersif, et par là même nos langues régionales.
Là non plus je ne suis pas certain que la compréhension autour de cette « nécessité » soit la même… Cela permet sans doute au préfet de se justifier : ce n’est pas moi… « C’est la loi qui interdit la participation des collectivités… Les fédérations doivent donc se tourner vers le législateur. Le préfet, lui, se préoccupe de faire respecter les textes réglementaires en vigueur ».
On comprend aisément le chemin restant à parcourir pour que le Parlement de la République française accède à une telle modification.
On comprend surtout que les défenseurs de l’euskara devront rester mobilisés et redoubler d’effort pour assurer le développement des ikastola. Ce qui un jour fera sans doute dire à Frantxoa Maitia : « Pourquoi demander un cadre législatif puisque 100% des nouvelles ikastola ont été ouvertes sans cette modification »…