Retour sur le dossier polémique des terres agricoles de Marienia à Cambo, rendues constructibles par une modification du PLU début 2019. Ne faut-il pas requestionner cette décision pour tenir compte des projets structurels adoptés par la CAPB depuis, ainsi que d’un dérèglement climatique de plus en plus marquant et préoccupant ?
A la sortie de Cambo en direction d’Itxassou, se trouve le plateau de Marienia, objet d’une lutte emblématique des enjeux actuels du Pays Basque : ces terres d’une forte potentialité agricole ont été rendues constructibles à l’issue d’une modification du PLU, approuvée le 2 février 2019 par le conseil communautaire de la CAPB à une majorité assez confortable (136 voix pour, 23 contre, 35 abstentions).
A l’appui des débats, certains ont relevé que le nouveau PLU comptait plus d’hectares agricoles que le précédent et que dès lors, ils ne voyaient donc pas comment s’y opposer. Effectivement, la commune a classé de petites parcelles du centre-ville en terres agricoles. D’aucuns jugeront peut-être que la manoeuvre est politiquement habile, qu’elle permettrait de sauver la face, en pouvant prétendre respecter le Scot. Car un des objectifs majeurs du Scot, c’est de préserver les terres agricoles. Prétendre respecter la lettre du Scot, peut-être, mais certainement pas l’esprit.
Depuis lors, quatre recours ont été déposés auprès du Tribunal administratif. Le dossier est en attente de jugement. Un des éléments principaux du débat porte sur des considérations agronomiques, sur la valeur de ces terres. Car le plateau de Marienia a une valeur agronomique précieuse. Ce sont des prairies naturelles qui ne sont pas dégradées par l’apport de produits de synthèse, ce sont des terrains plats, argileux, profonds, légèrement caillouteux, labourables. On pourrait y produire un grand nombre de cultures, sans besoin d’apport en fertilisants grâce aux qualités physiques de son sol. D’ailleurs autrefois, une productrice de piment d’Espelette labellisée en bio y était installée. Actuellement, des brebis y pâturent, et en plus de la pâture annuelle, ces terrains permettent la récolte d’au moins deux coupes de fourrage pour l’hiver (estimée à 27 tonnes de foin et 17 tonnes de regain en moyenne). Les qualités agricoles de Marienia en font donc un sol parmi les meilleurs du Pays Basque. Et nous allons le perdre pour nous, et pour toutes les générations suivantes, si le projet d’y construire aboutissait.
Alors, comment penser sérieusement à vouloir compenser Marienia avec des parcelles de centre- ville, des espaces verts et des pelouses ? Outre les problèmes d’accès inhérents à une activité agricole, une pelouse régulièrement tondue n’est en rien comparable avec la biodiversité d’une prairie pâturée dont elle ne pourra pas atteindre la qualité. L’arithmétique ne suffit pas pour donner du sens et de l’esprit à la notion de préservation des terres agricoles.
Savoir abandonner
Les projets urbanistiques du type de Marienia ont été conçus alors que les scientifiques sonnaient déjà la sonnette d’alarme, mais que les signaux du changement climatique étaient encore niés par nombre de personnes. Mais nous n’en sommes plus là. La réalité nous a rattrapés. Nous ne pouvons plus fermer les yeux. Le dérèglement climatique est maintenant perceptible et nous devons tout faire pour le contenir dans les limites nous permettant d’envisager un avenir pour les générations futures.
C’est maintenant qu’il faut poser les actes concrets pour construire le territoire résilient dont nous avons besoin. Les élus ont intégré cette nécessité. Les plans élaborés depuis la création de la CAPB affichent un certain nombre de lignes directrices qui vont globalement dans le bon sens, même si tout n’y est pas et si les financements et les objectifs opérationnels restent à préciser.
Le Plan Local de l’Habitat veut rénover massivement les logements anciens et conforter les centralités tout en renforçant la part de logement social, le Plan de Mobilité veut nous sortir du tout-voiture en misant sur les mobilités douces et les transports collectifs et le Plan Climat veut faire baisser drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.
Ces objectifs sont cependant fixés à un horizon assez lointain, qui se compte en années. Pour espérer atteindre ces objectifs, c’est maintenant qu’il faut changer de pratiques. Il y a là un véritable défi à relever : réévaluer tous les projets déjà dans les tuyaux au regard des plans votés pour tenir compte de l’évolution des enjeux de notre territoire, et savoir abandonner ceux qui ne sont pas en phase avec les décisions de planification votées.
Il y a là un véritable défi à relever :
réévaluer tous les projets déjà dans les tuyaux
au regard des plans votés
pour tenir compte de l’évolution des enjeux de notre territoire,
et savoir abandonner ceux qui ne sont pas en phase
avec les décisions de planification votées.
Non seulement cela permettra de remplir les engagements des plans mais en plus, cela permettra de montrer l’exemple, de montrer que le territoire se met en marche vers un objectif commun qu’il a décidé d’atteindre. Tout le monde sait maintenant l’importance d’arrêter l’étalement urbain, d’arrêter le grignotage des terres agricoles indispensables à la résilience alimentaire, de penser en terme de déplacements collectifs. Si nous continuons à voir nos plus belles terres agricoles sacrifiées pour des programmes immobiliers faits en grande partie de maisons individuelles, loin des centre-villes, loin des commerces et des services, loin de tout axe de transport en commun, dont les habitants vont venir grossir le flot de tous ceux qui sont voiture-dépendants, quel est alors le signal envoyé ?
Les habitants sont prêts à bien des changements qui ne peuvent pas être en décalage avec les réalisations concrètes des politiques du territoire, sous peine de démotiver tout le monde, sous peine de perdre le sens de notre projet commun.
Chacun d’entre nous a une part à prendre pour répondre aux enjeux du climat, et chaque élu a une responsabilité encore plus grande pour remettre en cause les solutions du passé. Des documents de planification ont été votés, on ne peut pas y recycler des projets conçus sous une autre logique. A Cambo comme ailleurs, nous ne pouvons plus nous offrir le luxe de tergiverser.
Le Plan Local de l’Habitat veut rénover massivement les logements anciens et conforter les centralités tout en renforçant la part de logement social, COMBIEN DE LOGEMENTS VIDES NON OCCUPES? COMBIEN DE LOGEMENTS POSSIBLES DANS DES LOCAUX DESAFFECTES (Anciens hôpital psy à Cambo, hôtels en cessation d’activité, la Nive à Itxassou…) ?
le Plan de Mobilité veut nous sortir du tout-voiture en misant sur les mobilités douces et les transports collectifs OH OUIIIIII! ON ACHETE UN VELO ELECTRIQUE ( ON NE RAJEUNIT PAS!!!!) POUR REMPLACER LA VOITURE; ON PEUT METTRE DANS LE TRAIN A CAMBO POUR TOUTES LES GARES VERS GARAZI, OU USTARITZ ET VILLEFRANQUE, CAR ON PEUT EN SORTIR AISEMENT, MAIS PAS BAYONNE CAR ON N’A PAS LE DROIT DE TRAVERSER LES VOIES POUR PASSER DU QUAI 3 A LA SORTIE, IL FAUDRAIT PORTER LE VELO DANS L’ESCALIER…ALORS ON EST OBLIGE DE PRENDRE LA VOITURE, SI ON N’A PAS LA FORCE DE FAIRE 2 FOIS 25KM A VELO;
A QUAND UN ARRET DE TRAIN A ITXASSOU? ET A QUAND TOUTE L’ANNEE LE TRAIN CAMBO- BAYONNE OU GARAZI A 10H, ,(horaire « plage » réservé à l’été) POUR TOUS LES PAS PRESSES QUI ONT OBLIGES DE PRENDRE LA VOITURE POUR UN ALLER-RETOUR (visite médicale, visite à parent, courses… restau, ciné, balade)?
ON EST AU XXIème SIECLE?