Dans les années 70, j‘ai eu Txetx au caté : il avait 14 ans. Son livre de chevet était Lanza del Vasto, le théoricien de la non violence. Depuis, il n’a pas dévié d’un poil. Le samedi avant son arrestation, au local de BIZI, on donnait les consignes pour l’occupation de l’agence de la Société Générale, cliente fidèle des paradis fiscaux. Ce fut bref : « Pas de violence. » Et on l’arrête pour collaboration avec organisation armée ! Pourquoi pas pour trafic d’armes ?
J‘ai connu Michel Berhocoirigoin dans les mêmes années. ELB n’était pas encore né, encore moins Euskal Herriko Laborantza Ganbara. Une de ses convictions de l’époque : la lutte armée porte tort à la lutte syndicale. Vérifiez depuis tous ses écrits et toutes ses prises de parole, il n’a pas bougé d’un cran, pas plus que ceux de son mouvement. Et le voilà menottes aux main pour collaboration avec terroristes.
Béatrice Molle, veuve de Ximun Haran l’inconditionnel anti ETA aurait viré sa cuti ? Mixel Bergougnan aurait fait avec l’ETA le contrat du siècle de vente d’Irulegi ? Stéphane Etxegarai serait devenu le journaliste attitré de l’ETA ? Pourquoi ne pas arrêter Michel Tubiana qui ose proclamer que c’est à son corps défendant qu’il était absent de Louhossoa ? Et les Joxe, Koffi Annan et autres petits prétentieux qui se sont substitués aux autorité légitimes pour négocier avec l’ETA ?
C’est à se demander si à Paris, on a bien la tête entre les deux épaules. Si les locataires des ministères n’auraient pas besoin de passer chez les psychiatres les plus éminents de la capitale.
Le petit rouquin qui occupe provisoirement l’intérieur nous dit que ce n’est pas à des incompétents de se mêler de désarmement. Ce serait une exclusivité du gouvernement. Mais qu’attendent-ils donc depuis 5 ans qu’ETA a déposé les armes, pour recevoir ces caisses que l’ETA aurait bien voulu livrer entre leurs mains et non à Errekaldia? Je pressens des esprits tordus qui vont insinuer que quelque contrat Rafales serait en vue avec l’Espagne. Soyons sérieux ! Au pays des droits de l’homme !
Nos cinq amis passent des heures difficiles en ce moment. Les 4.000 personnes qui ont défilé samedi à Bayonne, élus de tous bords en tête, sont la preuve qu’aucune personne sérieuse ne croit en ces sornettes. Ils nous reviendront la tête haute, plus honorés devant le peuple basque d’être passé par les mains de la police et des juges dans ces conditions ridicules, que si on les avait décorés « Grands Croix de la Légion d’Honneur. »
Et un certain nombre de gens qui tournaient autour de nous, n’hésiteront plus à franchir le pas, tellement les choses leur paraîtront évidentes maintenant.
Zuekin gira eta segi holo hola. Geroa zuekin da.
PS : Aux dernières nouvelles, mission accomplie à Louhossoa, le Raid serait chargé de faire appliquer la loi sur le rapprochement des prisonniers.