Centré sur la politique basque, mais aussi ouvert au spectacle du monde qui l’entourait ! Jakes fut bel et bien cet homme-là, ce lecteur invétéré du quotidien Le Monde dont la découverte quotidienne s’imposait entre autres à lui, telle une large fenêtre ouverte hors limites du Pays Basque. Partie du microcosme local jusqu’au paysage global, sa propension pour le politique au sens noble du terme, n’échappait à personne.
La real politique au quotidien n’échappant pas forcément à de petits ou grands accommodements, Jakes n’avait en rien perdu sa boussole. Il avait rêvé la construction d’une Euskal Herria, susceptible de s’affranchir des frontières. Il avait fait un rêve. C’était son rêve basque. Idéaliste bien sûr, mais néanmoins doté d’une réelle lucidité et d’un grand sens des réalités, Jakes ne détestait pas ferrailler, alors que lui étaient opposés des arguments aux antipodes des siens. Lecteur impénitent, il fut ainsi cet observateur-journaliste très politique, auquel peu de choses échappaient.
La première version hebdomadaire papier d’Enbata, allait devenir mensuelle. Elle est toujours éditée sur papier. Ce papier qu’il pouvait palper, raturer d’un trait de plume, dont il pouvait en un mot vraiment « sentir » la chair, gardait sa préférence. Jakes avait cette faculté, d’extraire comme l’éclair, les idées forces du magma d’informations qui pleut sur chacun de nous et d’en tirer la substantifique moelle. De l’analyse à la synthèse. C’était sa force.