Pour une conversion écologique de l’Eglise
Le samedi 17 mars dès 9h30 à Anglet(*), l’ensemble des paroisses, églises locales, œuvres, mouvements, monastères et établissements chrétiens du Pays Basque Nord sont invités à participer à une rencontre de présentation du défi climatique animée par l’association Bizi! ainsi que du label Eglise Verte par Laura Morosini, l’une des animatrices de ce nouvel outil au service de la transition énergétique. Alda! apporte un éclairage sur l’origine de ce label.
Le 16 septembre 2017 à Paris, l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, la Conférence des évêques de France, le Conseil d’églises chrétiennes en France et la Fédération protestante de France, ont officiellement lancé le label Eglise Verte. Cet outil est à disposition de toutes les communautés chrétiennes de l’Hexagone souhaitant démarrer ou renforcer leur conversion écologique pour le respect de la Création. Le label s’appuie sur les expériences acquises dans divers pays (Suisse, Royaume-Uni, Canada, Allemagne…). Il propose un éco-diagnostic en ligne pour “se situer” et progresser d’année en année. Il s’articule autour de cinq domaines : Célébrations et catéchèse, Bâtiments, Terrains, Engagement communautaire et global, Mode de vie et consommation. Ce diagnostic a été testé en 2017 auprès de dix églises pionnières et perfectionné pour s’adapter à la diversité des communautés.
De l’engagement chez les chrétiens…
Dès les années 70, le Conseil Œcuménique exhorte les Églises à agir pour la planète et la justice sociale. Dans les années 80, les Églises chrétiennes de toutes confessions prennent réellement conscience que leur message traditionnel comporte depuis longtemps une dimension écologique qui légitime une approche et une action spécifiquement chrétienne. En Roumanie, à Sibiu, lors du troisième rassemblement œcuménique européen en septembre 2007, les représentants des différentes Églises en Europe prennent la décision de recommander “un temps pour la Création” aux Églises : “Nous recommandons de réserver la période du 1er septembre au 4 octobre à la prière pour la protection de la Création et la promotion de styles de vie durables faisant reculer notre contribution négative au changement climatique.” Le 1er septembre marque le début de l’année liturgique pour les Églises orthodoxes. Ce jour rappelle en particulier l’œuvre de Dieu dans la création du monde. Le 4 octobre marque quant à lui, pour les catholiques, la fête de Saint François d’Assise, qui fut déclaré saint patron de l’écologie en 1979 par Jean Paul II.
… à la genèse du label
La COP21 (Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques) a dynamisé la mobilisation des chrétiens sensibles aux questions environnementales et initié une démarche œcuménique qui s’est exprimée notamment par la mise en place du jeûne pour le climat, la publication de la brochure Habiter autrement la création, le succès des Assises chrétiennes de l’écologie —qui ont réuni 2.000 chrétiens à Saint-Étienne—, la célébration commune à Notre- Dame de Paris et la mobilisation de nombreuses Églises et mouvements pour la COP21 (accueil des pèlerins, marches, remise de 1,8 million de signatures). Cette mobilisation visait aussi à être un tremplin pour ensuite impliquer concrètement les chrétiens, les paroisses et les communautés, qui sont aujourd’hui en attente d’une “suite” et de propositions concrètes. De plus, la multiplication d’initiatives du Temps pour la création et, côté catholique, l’Encyclique Laudato Si, ont rendu les communautés mures pour des démarches durables. Dix ans après la mise en place du temps pour la création (1er septembre – 4 octobre) lors du rassemblement œcuménique de Sibiu, les Églises chrétiennes en France ont décidé d’inscrire le soin de la création dans la durée en lançant un label Église verte. Cet outil est à disposition de toutes les paroisses et églises locales de l’Hexagone souhaitant démarrer ou renforcer leur conversion écologique. Le label s’appuie sur les expériences acquises dans divers pays (Suisse, Royaume unis, Canada, Allemagne…).
Mots des représentants des Eglises
“Souvenons-nous que si la planète a de quoi satisfaire les besoins de tous, elle ne pourra jamais combler toutes nos envies” mentionne Mgr Bruno Feillet évêque auxiliaire de Reims dans le dossier de présentation du Label Eglise Verte. Dans ce même document, François Clavairoly pasteur de l’Église protestante unie de France et président de la Fédération protestante de France précise que le “protestantisme français s’engage sur la question des risques liés aux changements climatiques”. Enfin, Son Eminence, le Métropolite Emmanuel, président de l’assemblée des Évêques orthodoxes de France complète les interventions des représentants des Eglises engagées dans la conversion écologique de l’Eglise en mentionnant que “Depuis près de trente ans, l’orthodoxie est engagée en faveur de la protection de l’environnement naturel. Cependant, il ne peut y avoir d’engagement véritable sans une conversion profonde de notre rapport au monde : servir plutôt que dominer, offrir plutôt que consommer, préserver plutôt que détruire. Aujourd’hui, les questions écologiques sont devenues un horizon indispensable de la recherche de l’unité des chrétiens. Aussi, la création du label Église Verte participe d’un oecuménisme pratique par lequel nous renforçons notre solidarité.”
Rencontre de présentation du défi climatique et du label Eglise Verte à Anglet
Le samedi 17 mars à partir de 9H30 à Anglet(*), l’ensemble des paroisses, églises locales, œuvres, mouvements, monastères et établissements chrétiens du Pays Basque Nord sont invités à participer à une rencontre sur la transition écologique et climatique. Cette rencontre aura un double objectif :
• Exposer les enjeux vitaux et le calendrier urgent du défi climatique auquel l’humanité a à faire face. L’association Bizi! (“Vivre !” en langue basque), qui travaille localement depuis 2009 contre le changement climatique et pour la justice sociale, expliquera en quoi une action immédiate et ambitieuse est indispensable pour éviter le basculement du monde actuel dans un autre climat, hostile aux conditions de vie humaines sur terre. La réussite d’une telle action nécessite l’implication de tous les secteurs de la société.
• Présenter le label Eglise Verte, par Laura Morosini, l’une des animatrices nationales de ce nouvel outil au service de la transition énergétique.
Agir, ici et maintenant
Ces deux présentations seront suivies d’ateliers destinés à réfléchir à la manière d’enclencher dans les mois suivants le maximum de démarches Eglise Verte au niveau local. Il s’agira de travailler en petits groupes entre personnes vivant les mêmes réalités de communautés (paroisses, associations, oeuvres, mouvements, établissements…) pour voir comment y impulser concrètement la démarche Label Eglise Verte. La matinée se terminera à 12h30 et se poursuivra pour les plus motivé-e-s et les plus disponibles par un repas partagé, chacun portant un élément à partager avec les autres (et ses verres et couverts réutilisables). Pour des raisons d’organisation pratique de cette rencontre, l’inscription est vivement souhaitée. Pour toute question ou précision un seul mail : [email protected]
(*) à Notre-Dame du refuge, 36 Promenade de la Barre ou 3, rue de Lembeye à Anglet Cinq-Cantons.
Parmi les premiers co-organisateurs de cette rencontre : Association Bizi ! ; ACAT-Groupe de Bayonne ; ACI Côte-Basque- Béarn ; CCFD-Terre Solidaire ; Chrétiens en Monde Rural-Herri Ekintza ; Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique (DDEC) ; Eclaireuses et éclaireurs unionistes de France ; Eglise protestante unie de France ; Elizan mintza ; Forum des Chrétiens en Mouvement au Pays Basque ; Fraternité Franciscaine (Bayonne) ; Fraternité Séculière Charles de Foucauld ; Paroisse Notre Dame de l’Assomption Bayonne ; Paroisse St Pierre de Nive-Adour ; Paroisse St Vincent de Paul de Bayonne ; Radio Lapurdi ; Scouts et Guides de France ; Etablissement Scolaire Largenté.