
engagement en faveur d’une transformation féministe de la société.
La Journée internationale des droits des femmes approche. C’est l’occasion pour Lola Garcia, responsable du plan féministe d’EHBai, de présenter ici le projet de politique publique d’EHBai sur ce thème.
Cette veille de 8 mars et de journée de lutte pour les droits des femmes, est l’occasion pour nous abertzale de faire le point sur la situation du Pays Basque Nord en matière d’égalité de droit et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS). Notre réalité territoriale n’est malheureusement pas meilleure qu’ailleurs et le chemin vers une société féministe est encore long.
Abertzale, anticapitaliste et féministe
En tant qu’abertzale, nous avons une vision émancipatrice de notre territoire. La longue lutte pour la reconnaissance institutionnelle du Pays Basque et de sa langue nous a amené·es à penser la société basque de demain : une société euskaldun, écologique, plus juste et égalitaire.
Nous avons également depuis longtemps analysé les mécanismes du capitalisme qui créent un système de domination du plus fort sur le plus faible, des grandes nations impérialistes sur les peuples, de l’humain sur la nature, etc. Et parmi tous ces systèmes de domination qui se nourrissent du capitalisme, nous retrouvons le patriarcat. C’est pourquoi la société basque de demain devra aussi être féministe.
C’est au fil de cette prise de conscience que le projet politique abertzale a entièrement intégré le féminisme. En tant que porteur de ce projet de société abertzale, EHBai se doit d’être exemplaire en matière de féminisme, à la fois en interne mais aussi dans son projet politique et électoral.
Un défi à l’échelle territoriale
En décembre dernier, EHBai présentait le projet politique Hemen Bai qui propose un projet pour tou·tes les citoyen·nes, pensé à partir du Pays Basque et adapté à ses besoins ; en priorisant les intérêts généraux au détriment des intérêts particuliers ; en garantissant le bien-être de toutes et tous, et en construisant un modèle qui se fonde sur la justice sociale.
Ce programme propose également un projet de politique publique féministe. En effet, après une année 2024 marquée par les violences (deux féminicides et de nombreux viols sur le territoire), il nous paraît urgent que la Communauté d’agglomération (qui, pour l’instant, et malgré ses limites, est l’institution locale la plus à même de s’emparer du sujet des VSS) se dote d’un plan intégral à l’échelle du Pays Basque Nord, pour l’égalité de toutes et tous et la lutte contre les violences. Ce plan pourrait permettre de lancer au plus vite un diagnostic des VSS sur toute la CAPB afin de répondre au plus près aux besoins réels du territoire. Ce diagnostic permettrait de mesurer l’ampleur du phénomène et d’apporter des réponses adéquates.
Prévention, action, réparation
Ce que nous revendiquons ensuite, c’est la création d’un véritable service public chargé des droits des femmes et de l’égalité de genre, comme il en existe, par exemple, au Pays Basque Sud.
Les féminicides survenus ces dernières années montrent que les mécanismes actuels sont inadéquats, et que le territoire est incapable de répondre à la violence sexiste. La justice, les services de police et les autorités compétentes ne protègent pas suffisamment les femmes. Car souvent, même dans les cas où la situation de violence est connue, aucune mesure de protection efficace n’est prise.
La Communauté d’agglomération Pays Basque a le devoir de pallier ces manquements. Là où l’Etat français est défaillant, nous devons répondre présent·es. Cela passe d’abord par un plan de prévention à long terme en partenariat avec tou·te·s les actrices et acteurs locales/locaux (secteur politique, économique, culturel, éducatif, etc.). Puis, par un véritable protocole de réponse institutionnelle pour chaque cas avéré qui accompagnerait la réponse populaire déjà existante et assurée par le mouvement féministe. Enfin, ce plan devrait aussi prévoir la protection des victimes, en s’assurant que leurs droits soient respectés, et pour les accompagner dans le processus de sortie de la violence.
Tout cela doit se construire sur un temps long et en étroite collaboration avec le mouvement féministe. Avec, aussi, une obligation de bilan et de réajustement.
Un devoir d’exemplarité
Afin d’y parvenir, il faut d’abord que nos élu·es soient exemplaires et s’emparent pleinement du sujet. C’est pourquoi, EHBai s’engage à former les élu·es actuel·les, ainsi que les futur·es candidat·es aux élections municipales de 2026 à la question féministe. Depuis son congrès de 2022, la direction d’EHBai s’est dotée d’un poste de responsable du plan féministe qui devrait permettre d’ici le prochain congrès de présenter un véritable plan intégral permettant un fonctionnement interne féministe.
Le prochain défi de notre parti est d’investir dès aujourd’hui les prochaines élections locales en proposant des candidat·es qui porteront le sujet et seront à même de mener le travail de pédagogie qu’il nécessite. Plus de femmes candidates, et plus de femmes candidates à des postes élevés. Encore une fois, le mouvement abertzale doit être exemplaire sur ce point-là.