Mon article précédent sur le sujet, dont je vous rabats peut être trop les oreilles, date d’octobre 2017. “Ah, les marronniers, quand les palombes reviennent et que la fougère perd sa verdeur”… me revoilà ! J’ai déjà écrit que le secteur agricole avait formalisé depuis longtemps et avec une grande perspicacité une position citoyenne sur Iparralde avec les pistes que nous connaissons : plus de petits et moins de gros, sauvegarde du foncier avec création du GFAM, transmission de l’exploitation, recherche de la maitrise amont (intrants, énergies) et aval (effort sur circuit court, politique de qualité avec BLE). Par contre, les 17.000 entreprises industrielles ou commerciales et les 15.000 entreprises artisanales n’ont pas secrété en leur sein de théorie ni de pratique citoyenne territoriale.
Bien entendu et sans doute, existe-t-il, au sein de la CPME comme du Medef, des entreprises en tout point altruistes et qui construisent le Pays, mais je pense, sauf erreur, qu’aucune formalisation n’a été établie.
Nous laissons à d’autres le soin de créer des initiatives louables certes mais ne considérant pas le territoire dans son ensemble et dans son rôle de partenaire ou de partie prenante.
Lantegiak, la dernière réunion
La dernière réunion de septembre, après discussion et différentes versions, a été l’occasion d’un accord sur une charte de bonne conduite sur le thème. Elle reprend les 4 “pétales” de la Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO ou RSE pour les entreprises) que constituent l’économie (santé et pérennité de l’entreprise), le social (satisfaction des salariés), l’environnement (impact et amélioration) et le sociétal (relation avec les parties prenantes : tissu humain, associations et collectivités diverses).
Cette dernière réunion en présence de 13 entreprises a permis de constater, par exemple, que la majorité avait mis en place un système d’intéressement, que la majorité d’entre elles avait mis en place un système de sécurité informatique (deux d’entre elles ayant déjà subi une attaque) mais l’essentiel du sujet était de convenir qu’une charte type RSE était possible et souhaitable.
Norme ou référentiel
Il a paru plus simple et plus abordable de travailler tout d’abord une charte qui pouvait fédérer plus de bonne volonté, l’idée étant de faire signer à plusieurs entreprises du territoire cet engagement, une équipe de Lantegiak travaillant sur un référentiel plus normatif qui permettrait de quantifier des avancements annuels sur une longue période. Spontanément, déjà, quelques entreprises se sont déjà signalées comme étant signataires potentielles, pratiquant chez elles de la RSE comme M Jourdain le faisait pour sa prose. Déjà aussi convenons que les entreprises coopératives ont une avance sur le partage des valeurs et de la gouvernance… même s’il n’y a pas, pour elles non plus, d’implication formalisée sur le territoire.
La suite, naïve ?
Il va falloir réussir ensemble et faire adhérer. Mais on sent bien que dans ce territoire, quand, par exemple, on lit le nombre et la typologie des sponsors d’une pastorale (pour ne citer que cette occasion culturelle fédératrice de grande envergure), la réponse du monde de l’entreprise est forte. Ce monde de l’entreprise a donc les moyens de formaliser son action. Le territoire doit être aussi une des préoccupations du “mieux vivre ensemble”. De plus, pour une entreprise qui fait des bénéfices, le “pétale” social aussi peut et doit être travaillé. Le laisser entre les mains du seul monde syndical n’est pas la solution. Pourquoi une approche “de bon sens” et de “partage” ne pourrait pas venir de l’entreprise elle-même ? Osons le progrès, chiche, parioak libro !
Très bel article enthousiaste ! Les balbutiements de cette démarche avaient été aussi initiés par le conseil de développement de l’époque. Depuis une bonne vingtaine d’entreprises ont formalisé leur démarche de RSO en partie grâce au Conseil Régional ou à Coop de France.
On ne peut que soutenir une démarche collégiale dans la droite ligne des fondamentaux de la RSO.