Le monde de l’entreprise bouge. Peut-être la contribution des élus abertzale du groupe Lantegiak n’est-elle pas étrangère à la dynamique économique en oeuvre en Iparralde? En tout cas, l’implication de l’entreprise dans le territoire à l’avenir mérite réflexion.
Alors que le secteur agricole formalise depuis longtemps et avec une grande perspicacité une position citoyenne (bien que le mot soit peu approprié, il conviendrait mieux de parler de position politique au sens noble du terme) sur Iparralde avec les pistes que nous connaissons : sauvegarde du foncier, transmission de l’exploitation, recherche de la maitrise amont (intrants, énergies) et aval (effort sur circuit court politique de qualité), les 17.000 entreprises industrielles ou commerciales et les 15.000 entreprises artisanales n’ont pas secrété en leur sein de théorie ni de pratique citoyenne au sens d’Iparralde.
Bien entendu, vous me rétorquerez qu’il y a au sein de la CPME comme du Medef, des entreprises en tout point altruistes et qui construisent le Pays, mais je pense, sauf erreur, qu’aucune formalisation n’a été établie.
Lantegiak et les instances consulaires
Le mouvement de pensée Lantegiak s’efforce depuis longtemps de fédérer des entreprises et des personnalités autour d’une stratégie Iparralde.
Il réussit plus ou moins à se faire un nom dans les instances consulaires depuis quatre mandatures à la CCI Euskal Herria et trois mandatures à la CM64.
En ce qui concerne la CCI Euskal Herria, depuis trois mandatures la place laissée par les présidents tant M. Berckmans que M. Garreta au groupe Lantegiak est de plus en plus importante sur le plan des élus comme sur le plan des membres du bureau.
Peut-être aussi, qu’à la manière dont les municipalités d’Iparralde ont intégré les abertzale, le travail concret du terrain a permis à chacun de se comprendre et de s’estimer mutuellement.
Par ailleurs, les grands chapitres développés dans les documents stratégiques élaborés dans chaque mandature (celui de cette fois-ci se nomme Agir pour l’entreprise au Pays Basque) sont, à chaque fois, complètement assumés par les élus de Lantegiak.
Ils y ont modestement apporté leur part.
Les grands chapitres développés
dans les documents stratégiques élaborés
dans chaque mandature sont, à chaque fois,
complètement assumés par les élus de Lantegiak.
Ils y ont modestement apporté leur part.
Responsabilité sociétale
Pour Lantegiak, pourquoi ne pas se caler sur les exigences de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE)?
Une réflexion commune devrait être menée.
Elle pourrait être axée sur l’implication de l’entreprise sur le territoire. Et les trois “pétales” de la responsabilité sociétale des organisations pourraient en être le support. Ces trois “pétales” de la fleur sont : la rentabilité, l’environnement et le social.
En ce qui concerne la rentabilité, chaque dirigeant a, en général, les clés de sa réussite, mais ce dirigeant pourrait aussi impliquer l’entreprise dans des voies comme : l’achat territorial, l’introduction de l’Eusko, des prises de participation dans l’économie du territoire, une attitude positive vis-à-vis des aides : culture, langue basque, handicap, etc.
En ce qui concerne l’environnement, une expression Pays Basque pourrait se caler sur les thèmes classiques type : recyclage, dépenses d’énergie (ou aide à des sociétés du type I-Ener, mobilité collective etc.
En ce qui concerne le social, il serait utile de réfléchir en commun sur des engagements du type : répartition d’une partie des résultats, smig minimum,% CDI/effectif, relation avec apprentissage, etc.
L’expression collective des entreprises n’a pas eu sa place encore en Iparralde. Elle reste à construire. Chiche !
Pourrait-on dégager un programme minimal qui servirait de base tout d’abord à un club (à trouver dans le petit monde de Lantegiak, mais “pas que”) et qui pourrait par la suite faire tâche d’encre ?