« L’environnement, un prêt que chaque génération reçoit et doit transmettre à la génération suivante »


En video, le pape terrasse les forces du mal (alias multionales fossiles)

On a beaucoup parlé de l’encyclique du Pape. Qui l’a lu ? Qui le lira ? Voici quelques perles.

20 – La technologie, liée aux secteurs financiers, qui prétend être l’unique solution aux problèmes, de fait, est ordinairement incapable de voir le mystère des multiples relations qui existent entre les choses, et par conséquent, résout parfois un problème en en créant un autre.
27 – … l’impossibilité de maintenir le niveau actuel de consommation des pays les plus développés et des secteurs les plus riches des sociétés, où l’habitude de dépenser et de jeter atteint des niveaux inédits. Déjà les limites maximales d’exploitation de la planète ont été dépassées, sans que nous ayons résolu le problème de la pauvreté.
34 – Aujourd’hui le niveau d’intervention humaine, dans une réalité si complexe comme la nature, est tel que les constants désastres provoqués par l’être humain appellent une nouvelle intervention de sa part, si bien que l’activité humaine devient omniprésente, avec tous les risques que cela implique. Il se crée en général un cercle vicieux où l’intervention de l’être humain pour résoudre une difficulté, bien des fois, aggrave encore plus la situation. (…)nous remarquons que ce niveau d’intervention humaine, fréquemment au service des finances et du consumérisme, fait que la terre où nous vivons devient en réalité moins riche et moins belle, toujours plus limitée et plus grise, tandis qu’en même temps le développement de la technologie et des offres de consommation continue de progresser sans limite.
36 – Lorsqu’on cherche seulement un rendement économique rapide et facile, la préservation des écosystèmes n’intéresse réellement personne. Mais le coût des dommages occasionnés par la négligence égoïste est beaucoup plus élevé que le bénéfice économique qui peut en être obtenu.
44 – Les habitants de cette planète ne sont pas faits pour vivre en étant toujours plus envahis par le ciment, l’asphalte, le verre et les métaux, privés du contact physique avec la nature.
50 – Une minorité se croit le droit de consommer dans une proportion qu’il serait impossible de généraliser, parce que la planète ne pourrait même pas contenir les déchets d’une telle consommation. En outre, nous savons qu’on gaspille approximativement un tiers des aliments qui sont produits, et que lorsque l’on jette de la nourriture, c’est comme si l’on volait la nourriture à la table du pauvre.
53 –Nous n’avons jamais autant maltraité ni fait de mal à notre maison commune qu’en ces deux derniers siècles.
54 – La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l’échec des Sommets mondiaux sur l’environnement. Il y a trop d’intérêts particuliers, et très facilement l’intérêt économique arrive à prévaloir sur le bien commun et à manipuler l’information pour ne pas voir affectés ses projets.
90 – Certains croupissent dans une misère dégradante, sans réelle possibilité d’en sortir, alors que d’autres ne savent même pas quoi faire de ce qu’ils possèdent, font étalage avec vanité d’une soi-disant supériorité, et laissent derrière eux un niveau de gaspillage qu’il serait impossible de généraliser sans anéantir la planète.

L’heure est venue d’accepter
une certaine décroissance
dans quelques parties du monde,
mettant à disposition, des ressources,
pour une saine croissance en d’autres parties.

95 – 20% de la population mondiale consomme les ressources de telle manière qu’ils volent aux nations pauvres, et aux futures générations, ce dont elles ont besoin pour survivre.
107 – L’idée d’une croissance infinie ou illimitée a enthousiasmé beaucoup d’économistes, de financiers et de technologues. Cela suppose le mensonge de la disponibilité infinie des biens de la planète, qui conduit à la “presser ” jusqu’aux limites et même au-delà des limites.
109 – L’économie assume tout le développement technologique en fonction du profit, sans prêter attention à d’éventuelles conséquences négatives pour l’être humain. Les finances étouffent l’économie réelle. Les leçons de la crise financière mondiale n’ont pas été retenues.
127 – Il est nécessaire que l’on continue à se donner comme objectif prioritaire l’accès au travail…pour tous. (…) On ne doit pas chercher à ce que le progrès technologique remplace de plus en plus le travail humain. (…) Cesser d’investir dans les personnes pour obtenir plus de profit immédiat est une très mauvaise affaire pour la société.
159 – Nous ne pouvons plus penser seulement selon un critère utilitariste d’efficacité et de productivité pour le bénéfice individuel. L’environnement est un prêt que chaque génération reçoit et doit transmettre à la génération suivante.
161 – Le rythme de consommation, de gaspillage et de détérioration de l’environnement a dépassé les possibilités de la planète, à tel point que le style de vie actuel, parce qu’il est insoutenable, peut seulement conduire à des catastrophes.
165 – L’humanité de l’époque post-industrielle sera peut-être considérée comme l’une des plus irresponsables de l’histoire.
189 – Sauver les banques à tout prix, en en faisant payer le prix à la population, sans la ferme décision de revoir et de réformer le système dans son ensemble, réaffirme une emprise absolue des finances qui n’a pas d’avenir et qui pourra seulement générer de nouvelles crises après une longue, couteuse et apparente guérison.
190 – Dans le schéma du gain il n’y a pas de place pour penser aux rythmes de la nature, à ses périodes de dégradation et de régénération, ni à la complexité des écosystèmes qui peuvent être gravement altérés par l’intervention humaine.
195 – Seul pourrait être considéré comme éthique un comportement dans lequel les coûts économiques et sociaux dérivant de l’usage des ressources naturelles communes soient entièrement supportés par ceux qui en jouissent et non par les autres populations ou par les générations futures.

La version complète de l’encyclique en français est disponible sur le lien suivant : www.reporterre.net/L-encyclique-du-pape-sur-l-ecologie-est-publiee-en-francais-voici-le-texte

 

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2 réflexions sur « « L’environnement, un prêt que chaque génération reçoit et doit transmettre à la génération suivante » »

  1. Merci pour le tri de ces perles que je ne m’attendais pas à trouver dans une encyclique papale, en effet. Les mots de l’énoncé et les maux dénoncés n’y sont pas mâchés…

  2. Cette encyclique est une pensée magistrale. Il n’y a pas que les chrétiens qui seront concernés par son contenu …

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