Les contorsionnistes

Par une ordonnance du 3 octobre 2016, le juge des référés du Tribunal Administratif de Pau a rejeté les requêtes à fin de  suspension de l’arrêté du Préfet des PA en date du 13/7/2016 portant création de la Communauté d’Agglomération du Pays Basque à compter du 1er janvier 2017 présentées par l’association “Collectif des élus et des citoyens pour une communauté Pays Basque” (voir les représentants sur la photo) et M. Barthélémy Aguerre.
Par une ordonnance du 3 octobre 2016, le juge des référés du Tribunal Administratif de Pau a rejeté les requêtes à fin de suspension de l’arrêté du Préfet des PA en date du 13/7/2016 portant création de la Communauté d’Agglomération du Pays Basque à compter du 1er janvier 2017 présentées par l’association “Collectif des élus et des citoyens pour une communauté Pays Basque” (voir les représentants sur la photo) et M. Barthélémy Aguerre.

Contorsionnistes, les a dénommés Sud Ouest! Etre à la fois dedans, pour travailler à la définition du futur EPCI unique Pays Basque, et dehors pour le démolir en déposant un nouveau recours contentieux en référé auprès du tribunal administratif, c’est bien en effet être contorsionniste. Ces quelques élus n’acceptent décidément pas le verdict démocratique de 70% de conseils municipaux et de la population de ce pays, clairement exprimé par deux fois à six mois d’intervalle.

Déjà renvoyé dans les cordes par le rejet d’un premier recours, voilà que se crée, le 24 juillet dernier, une association citoyenne présidée par le maire de Garris, avec pour porte-parole le maire de Bidart, demandant de suspendre l’arrêté préfectoral du 13 juillet.

Parmi les contestataires, les adjoints de Biarritz et d’Anglet, Guy Lafite et Jean-Pierre Laflaquière, et en doublure, à titre personnel, au cas où ce recours serait rejeté, l’incontournable Barthélémy Aguerre, conseiller régional.

Le 27 septembre, le tribunal administratif devait se prononcer sur cette opération d’enfumage qui voudrait passer pour un combat contre un diktat de l’administration, alors qu’il s’agit simplement d’agresser l’immense majorité des basques dans leur désir de vivre ensemble.

Cela soulève, au-delà de ces relents anti-basques, un sursaut citoyen. Mardi 20 septembre, à l’appel de Batera, un comité d’accueil d’une centaine de personnes, dignes et silencieuses, appelait les membres du Copil (Comité de préfiguration) de l’EPCI à plus de respect dans leur mission de construction de cette institution devant voir le jour le 1er janvier prochain.

C’est ce qui a été obtenu. Les contorsionnistes, contrairement à ce qui était prévu, ne pourront exercer la fonction de référent des commissions spécialisées. La démocratie se construit avec tout le monde, opposants compris, dans le respect de la majorité qui gouverne.

Premier acte politique de l’EPCI.

Voilà le premier acte politique de l’EPCI. Il est chargé de signification. Nous pourrions nous réjouir d’une telle intense vie publique en Pays Basque où à une adhésion massive à la première institution propre à ce pays, s’opposent des personnalités peu sensibles à la démarche engagée il y a deux décennies par le Conseil des élus et le Conseil de développement. Hélas, cet esprit contestataire se limite exclusivement à l’émergence d’une entité basque qui n’est jamais, en l’occurrence, que la déclinaison locale de la loi NOTRe d’août 2015.

Ce n’est pas à l’organisation territoriale de la France que ces gens-là s’en prennent. Non, si leurs critiques sont générales, leur hargne n’est qu’anti-basque.

Que n’a-t-on entendu pourtant sur le découpage des régions, la nôtre de six millions d’habitants égale à l’Autriche, sur leurs représentations peu respectueuses de la démographie, sur leur désharmonies fiscales et combien d’autres graves handicaps?

Tout ceci imposé d’en haut, sans aucune concertation ni délibération de nos assemblées locales, contrairement à l’EPCI. Cependant, pas un seul recours de nos chevaliers blancs de Vasconie.

Bien au contraire, ils se sont tous précipités pour y être élus, parfois même dans la compétition aux meilleures places sur les listes de candidats, au prix de quelques croche-pieds.

Ils ont tous avalé, sans broncher, la sur-représentation des deux autres régions que l’Aquitaine, la trésorerie toxique de cent millions d’euros de Charente-Poitou que nous devrons éponger…

Et que dire du Conseil départemental où chacun a cherché à se placer alors que personne n’a contesté le découpage des cantons et dont les compétences n’étaient même pas connues puisque la loi NOTRe a été votée six mois plus tard.

Cela ne les a pas empêchés de s’y faire élire, et pour l’un de nos contestataires, jusqu’à la présidence. Pourquoi ne pas conclure cette présente contribution au débat sur l’organisation territoriale par une note d’humour? Pourquoi ne pas demander à M. Alzuri, si prompt à défendre la représentation égalitaire au coeur de l’EPCI entre côte et intérieur du Pays Basque, d’ouvrir un recours administratif contre l’Acba, dont il est vice-président, fondé sur la sur-représentativité de Bidart dans cette intercommunalité? Ne faut-il pas trois bayonnais ou biarrots ou angloys contre un seul bidartar pour envoyer un délégué à l’assemblée de l’avenue Foch?

L’avenir peut nous surprendre.

Soutenez Enbata !

Indépendant, sans pub, en accès libre,
financé par ses lecteurs
Faites un don à Enbata.info
ou abonnez-vous au mensuel papier

Enbata.info est un webdomadaire d’actualité abertzale et progressiste, qui accompagne et complète la revue papier et mensuelle Enbata, plus axée sur la réflexion, le débat, l’approfondissement de certains sujets.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés par les dons de nos lectrices et lecteurs, et les abonnements au mensuel papier : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre.

« Les choses sans prix ont souvent une grande valeur » Mixel Berhocoirigoin
Cette aide est vitale. Grâce à votre soutien, nous continuerons à proposer les articles d'Enbata.Info en libre accès et gratuits, afin que des milliers de personnes puissent continuer à les lire chaque semaine, pour faire ainsi avancer la cause abertzale et l’ancrer dans une perspective résolument progressiste, ouverte et solidaire des autres peuples et territoires.

Chaque don a de l’importance, même si vous ne pouvez donner que quelques euros. Quel que soit son montant, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission.


Pour tout soutien de 50€/eusko ou plus, vous pourrez recevoir ou offrir un abonnement annuel d'Enbata à l'adresse postale indiquée. Milesker.

Si vous êtes imposable, votre don bénéficiera d’une déduction fiscale (un don de 50 euros / eusko ne vous en coûtera que 17).

Enbata sustengatu !

Independentea, publizitaterik gabekoa, sarbide irekia, bere irakurleek diruztatua
Enbata.Info-ri emaitza bat egin
edo harpidetu zaitezte hilabetekariari

Enbata.info aktualitate abertzale eta progresista aipatzen duen web astekaria da, hilabatero argitaratzen den paperezko Enbata-ren bertsioa segitzen eta osatzen duena, azken hau hausnarketara, eztabaidara eta zenbait gairen azterketa sakonera bideratuagoa delarik.

Garai gogorrak dira, eta badakigu denek ez dutela informazioa ordaintzeko ahalik. Baina irakurleen emaitzek eta paperezko hilabetekariaren harpidetzek finantzatzen gaituzte: ordaindu dezaketenen eskuzabaltasunaren menpe gaude.

«Preziorik gabeko gauzek, usu, balio handia dute» Mixel Berhocoirigoin
Laguntza hau ezinbestekoa zaigu. Zuen sustenguari esker, Enbata.Info artikuluak sarbide librean eta urririk eskaintzen segituko dugu, milaka lagunek astero irakurtzen segi dezaten, hola erronka abertzalea aitzinarazteko eta ikuspegi argiki aurrerakoi, ireki eta beste herri eta lurraldeekiko solidario batean ainguratuz.

Emaitza oro garrantzitsua da, nahiz eta euro/eusko guti batzuk eman. Zenbatekoa edozein heinekoa izanik ere, zure laguntza ezinbestekoa zaigu gure eginkizuna segitzeko.


50€/eusko edo gehiagoko edozein sustengurentzat, Enbataren urteko harpidetza lortzen edo eskaintzen ahalko duzu zehaztuko duzun posta helbidean. Milesker.

Zergapean bazira, zure emaitzak zerga beherapena ekarriko dizu (50 euro / eusko-ko emaitzak, 17 baizik ez zaizu gostako).