Les soucis du député Lamassoure

LamassoureMonsieur Lamassoure vient d’accorder une interview au journal Sud Ouest. Pour ceux qui l’auraient oublié, je rappelle qu’il a été député de la 5° circonscription de notre département en 1989. Aux dernières élections européennes il s’est présenté en Ile de France, ce qui montre qu’il n’a plus guère de liens avec notre région .

On est donc un peu surpris de l’intérêt que nous porte cette semaine cet élu qui se dit Gascon, alors que Sud Ouest le qualifie de Basque.

Il nous annonce sa rupture d’avec le parti Les Républicains et nous en dit les raisons.

Par contre il ne nous dit pas quel parti il a choisi maintenant, En Marche, avec Macron, l’ancien ministre socialiste de Hollande, alors qu’il égratigne au passage l’ancien président ? Cela n’a pas grande importance il est vrai.

Par contre il y a plusieurs points dont nous aimerions savoir s’ils font partie de ses soucis car ils nous touchent de près.

Il n’a pas éprouvé le besoin de nous informer ! A-t-il voté pour ou contre le traité international TAFTA, très critiqué chez nous ?
Ces derniers jours, quelle a été sa position sur l’interdiction du glyphosate dont un certain nombre de ses anciens électeurs, paysans, subissent les effets néfastes ? Que pense-t-il de la hausse de 170% du prix du beurre sans aucune répercussion sur le prix payé pour le lait à ces mêmes paysans dont le tiers ne dispose que de 350 euros par mois pour vivre ? La PAC y serait-elle impuissante? Auparavant, a-t-il été des députés qui ont élu président de la Commission Européenne, Juncker, le président du Luxembourg dont tout le monde sait que c’est un des plus grands paradis fiscaux du monde ? Ce président a été mêlé au scandale des Luxembourg leaks. Etait-il d’accord avec la nomination de Mario Draghi à la tête de la Banque Centrale Européenne : Draghi, ancien vice-président de la branche européenne de la banque Goldman and Sachs a aidé la Grèce à dissimuler son déficit public aux autorités européennes pour permettre à ce pays d’être admis dans l’Union Européenne . Avec les conséquences que nous connaissons tous…

Voilà quelques points que le député aurait pu aborder brièvement dans son interview. Nous aurions aimé qu’il nous dise sa position sur chacun de ces points. Malheureusement il n’a pas éprouvé le besoin de le faire. Peut-être considère-t-il qu’une fois élu, un député n’a plus de compte à rendre à personne jusqu’à la campagne électorale suivante.

Dernier sujet que j’ai déjà eu l’occasion d’aborder et qui est resté sans réponse jusqu’ici : « Serait-il le Lamassoure qui a fait voter par le Congrès, cet amendement à l’article premier de la Constitution Française, amendement qui fait tant de mal à notre langue basque : Le Français est LA langue de la République ? »

Tout cela nous touche de près et a une importance autre que sa démission ou non d’un parti malade. On n’a pas grand mérite à quitter un bateau qui prend l’eau.

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2 réflexions sur « Les soucis du député Lamassoure »

  1. Encore eût-il fallu que le journaliste de Sud Ouest lui posât toutes ces questions. C’est quand même lui qui lui pose les questions, il ne lui a pas tendu un stylo ! Lamassoure fait le choix de quitter les Républicains, ce n’est pas nécessairement pour rejoindre En Marche, il y a d’autres ralliements possibles, à droite et au centre-droit, voire aussi la possibilité de rester hors des partis. Enfin, parce que cette histoire d’amendement me turlupine, j’ai été lire les compte-rendus de session de l’Assemblée Nationale de l’époque. Alain Lamassoure: « Je ne reprendrai pas les propos de mes collègues(…) sur les langues régionales. Elu d’une région de France où l’on reste très attaché à certaines des plus importantes de ces langues, telles que le basque et le gascon, je partage naturellement (leur) préoccupation (…) Si nous avons pu travailler dans une communauté de 12 pays avec neuf langues, chacun gardant sa langue nationale comme langue de travail, cette règle, pour des raisons évidentes ne pourra plus être maintenant dans une Europe de 15 18 ou 20 membres (…) Il est donc utile de rappeler maintenant que le Français est la langue de la République de manière que, dans les négociations communautaires à venir, les représentants de notre pays fassent prévaloir à jamais la langue française comme l’une des langues officielles de l’Union Européenne ». Voilà : ça ne fait pas les affaires de l’euskara, mais ça n’est pas aussi malveillant que vous le suggérez, et c’est à mon sens tout à fait recevable. « La langue de la République est le français », c’est ainsi que débute l’article 2, très clairement rédigé ainsi, non pas à l’inverse comme l’écrivez et sans plus de majuscule.
    Je ne suis pas électeur des Républicains, ni lié à Alain Lamassoure, je suis clairement du camp d’en face, mais il n’est pas inutile, parfois,dans cet exercice très subjectif de l’éditorial, d’apporter un peu de nuance.

    1. J’ai bien lu tes remarques. Dommage que tu te caches dans l’anonymat.
      En Marche ou ailleurs? Il dit tellement de bien de Macron que j’ai peu de chance de me tromper. S’il lui offrait un ministère….
      On ne lui a pas posé les questions que je sou!ève, c’est vrai. Tu remarqueras que Sud Ouest a de nouveau fait appel à lui moins d’une semaine après. C’est te dire si les portes du quotidien lui sont grandes ouvertes soit pour répondre à leurs questions… soit pour informer les électeurs s’il en a envie. Encore faudrait-il qu’il en éprouve le besoin.
      Quant à la Constitution, c’est moi qui ai mais les majuscules au « LA ». Quand on sort de l’ENA on maîtrise suffisamment le français pour sentir la portée d’une formule ou pour en choisir une autre. Il aurait pu souligner la primauté du français en Europe, sans l’exclure de l’hexagone. Dans toutes les polémiques que nous avons connues depuis, sur ce sujet, il est resté étrangement silencieux.

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