Le résultat du référendum sur le «Brexit» manifeste une fois encore ce que chacun sait depuis longtemps : les populations ne croient plus en l’Europe telle qu’elle fonctionne.
Cela vaut ne vaut pas seulement pour le Royaume-Uni où le Premier Ministre a joué à la «roulette russe», pour lui-même et pour son Pays, donnant ainsi aux Ecossais un argument supplémentaire pour justifier leur revendication d’indépendance au sein d’une Europe démocratique à laquelle ils aspirent légitimement.
Cela vaut aussi pour la quasi-totalité des pays de l’U.E où les citoyens ne se retrouvent pas dans la politique européenne dont ils attendent autre chose qu’un marché unique fondé sur l’ultra-libéralisme et sur laquelle ils n’ont aucune prise. Ils condamnent aussi un fonctionnement qui n’est pas démocratique.
Le risque le plus évident aujourd’hui n’est pas économique : des solutions seront trouvées pour rattacher le Royaume Uni au marché unique malgré sa sortie. Le risque est bien politique : celui de voir s’accentuer le mode actuel de fonctionnement « communautaire» de l’U.E. basé pour l’essentiel sur les États et leurs gouvernements. Ces derniers imputent à l’Europe ce qu’ils décident eux-mêmes en catimini, en en faisant porter la responsabilité à la seule Commission. Or, l’Europe des États, c’est déjà l’Europe actuelle, l’Europe en mauvais état !
Qu’on le veuille ou non, la perspective européenne reste notre seul horizon politique sérieux. L’autre perspective qui nous est proposée est celle d’un retour vers un passé largement fantasmé avec des arguments parmi les plus réactionnaires.
Encore faut-il que l’U.E. soit refondée sur des bases démocratiques et donc que les citoyens puissent en s’exprimant obtenir la protection à laquelle ils ont droit quant à leur droits économiques et sociaux, à leur mode de vie, à leurs cultures.
L’ «Europe des Peuples et des Régions» que nous préconisons reste la seule qui soit en mesure de combiner la démocratie citoyenne qui s’exprime au sein du Parlement européen et la démocratie de tous les territoires d’Europe au sein de laquelle les Régions, dotées de compétences législatives, doivent pouvoir participer, à côté des États, au processus décisionnel de l’Union afin de garantir que ne soient pas oubliées leurs particularités.
La poursuite de la construction européenne passe par la prise en compte de la diversité européenne que les populations ne sont pas prêtes d’abandonner. Cette combinaison, l’unité dans la diversité, est la condition sine qua non de l’avenir de l’Union Européenne. Cela implique de réviser bien des schémas politiques, surtout en France.
Gustave ALIROL, Secrétaire fédéral du Partit Occitan, Président de Régions & Peuples Solidaires