Le vote majoritaire en faveur de l’EPCI est à fêter comme le fruit de décennies de mobilisation de la société d’Iparralde… Une victoire de la démocratie.
70 % des communes et 74 % des élus exprimés représentant 66 % de la population du Pays Basque Nord ont dit Oui à la création d’un EPCI unique Iparralde qui prendra la forme d’une Communauté d’agglomération Pays Basque. C’est une magnifique victoire. Non pas celle d’un camp contre un autre, d’une tendance sur une autre ; mais la double victoire de la démocratie et du Pays Basque.
—Victoire de la démocratie car nous avons là un résultat net et sans appel venant clôturer un long processus extrêmement participatif, que bien des territoires pourraient nous envier. Par deux fois, en novembre 2015 et en mai 2016, les communes se sont toutes exprimées et par deux fois cela a donné le même résultat qui rappelle et vient même conforter les consultations des maires (63 à 64% favorables), des conseils municipaux (58% délibérant en faveur) et différents sondages (64 à 66% pour) des années 90 sur la question du département Pays Basque ;
—Victoire du Pays Basque qui se présentera uni et aura la taille et la force suffisante pour exister et peser un minimum dans la nouvelle macro-région Aquitaine-Limousin-Poitou- Charentes de 6 millions d’habitants dans laquelle il s’insère désormais. Saluons l’intelligence collective des élus du Pays Basque qui ont misé très majoritairement pour la solidarité entre la côte et le Pays Basque intérieur, pour l’unité et l’ambition commune.
Saluons l’intelligence collective
des élus du Pays Basque
qui ont misé très majoritairement
pour la solidarité entre la côte
et le Pays Basque intérieur,
pour l’unité et l’ambition commune.
Saluons également leur courage et leur travail, car ce n’était pas évident d’affronter un tel exercice, complexe, audacieux, véritable pari sur l’avenir. Ce n’était pas le choix de la facilité, mais tous étaient conscients que c’était celui de la nécessité et de l’intérêt général. Ce résultat aussi large est d’autant plus méritoire et témoigne de la maturité de ce territoire.
Travail collectif et démocratie
C’est pour toutes ces raisons que les recours, actuels et à venir, des opposants à la Communauté Pays Basque, passent aussi mal dans l’opinion publique et auront sans nul doute un coût politique pour leurs auteurs. Personne ne comprendrait qu’une liste ayant obtenu 30 % à des élections fasse un recours contre une liste ayant gagné avec 70 % des voix. Quand le verdict est aussi clair, cela ne peut que donner l’image de mauvais perdants. D’autant plus que ces mêmes opposants n’ont pas présenté leur contre-proposition (le fameux PMA pôle métropolitain assoupli) au moment et dans le lieu ou elle pouvait être débattue et choisie, c’est-à-dire dans la CDCI (commission départementale de la coopération intercommunale) dont le vote aurait pu retoquer la proposition d’un EPCI unique et proposer une autre configuration au choix des communes basques.
Mieux encore, ce type d’options fédératives tel que le PMA, avait été considéré comme non adapté à Iparralde, et écarté du débat, par le Conseil des élus du Pays Basque à l’époque où il était présidé par Jean-Jacques Lasserre, un des chefs de file des actuels opposants!
Tout cela manque de sérieux et de considération pour le travail remarquable qu’ont fourni élus et techniciens du Pays Basque lors de cette dernière année.
C’est manquer de respect pour ce long processus de débat et de consultation, qui a duré 8 mois, a vu tous les arguments s’échanger et toutes les discussions se tenir. C’est insulter les 74% des élus qui se sont exprimés favorablement à une Communauté d’agglomération Pays Basque, par deux fois, et qui n’ayant donc rien compris à ce long débat et échange argumentaire, devraient se plier à la vision des 25% de leurs collègues qui se sont eux prononcés contre.
L’heure de construire
L’heure n’est pas aux recours ou au travail de sape et d’obstruction. L’heure est à la construction de la maison commune et tout le monde est invité à y participer, activement, loyalement. Le comité de pilotage en charge de la préfiguration de cette nouvelle institution, donc de définir son fonctionnement, sa gouvernance et son champ de travail est composé par tous les secteurs : les élus qui ont voté pour et ceux qui ont voté contre. Pouvons-nous espérer dès lors que chacun joue le jeu, en toute sincérité ? Que ceux qui vont travailler dur pour construire une Communauté Pays Basque (CPB) aussi fonctionnelle et opérationnelle que possible, puissent le faire sans perdre de temps et d’énergie à parer des recours de toutes sortes et à déjouer des manoeuvres en tout genre ? La démocratie a parlé. Souhaitons que les affrontements sur cette question appartiennent au passé et que l’on puisse maintenant se retrouver pour construire ensemble l’avenir et défendre au mieux l’intérêt collectif de ce territoire et de sa population.
Celle-ci également est appelée à se retrousser les manches. Il nous faut en effet dessiner un projet pour ce territoire enfin doté d’une institution avec ses propres exécutifs, budget et compétences. Nous devons donc aujourd’hui plancher sur nos propositions à adresser à cette CPB. Sur les compétences qu’elles exercera, et qui sont clefs dans une perspective de Pays Basque en transition (économie, aménagement, mobilité, environnement…). Mais également dans d’autres domaines, sur lesquels la CPB peut agir, appuyer et faire avancer les dossiers et demandes de la société basque, comme c’est le cas pour l’euskara, le dossier agricole et la question d’une université de plein exercice.
Ça se fête
Nous devons fêter cette double victoire de la démocratie et du Pays Basque : un tel vote clair et sans appel pour une Communauté Pays Basque, une telle étape sans précédent dans les deux derniers siècles de l’histoire du Pays Basque Nord, le premier fruit de décennies de travail et de mobilisation de la société d’Iparralde pour son existence institutionnelle. Saluons ici l’action inlassable et remarquable de Batera, du Conseil de développement et du Conseil des élus.
Retrouvons-nous à l’occasion des fêtes de cet été pour célébrer ce moment et ce résultat, demander qu’on le respecte et appeler à construire ensemble la maison commune. Marquons le coup en Soule, en Basse-Navarre et au Labourd, et notamment lors du premier jour des fêtes de Bayonne, ville qui a joué un rôle dont l’importance n’aura échappé à personne dans cette avancée majeure pour le Pays Basque.
Un premier rendez-vous important de célébration est à marquer d’ores et déjà dans nos agendas, le mercredi 27 juillet à 19h00 à l’occasion de l’ouverture des Fêtes de Bayonne.
Batera organise une réunion d’organisation de cette campagne le mercredi 15 juin à 15h00 (à la Fondation MRA).
Denek elgarrekin, EH Elkargoa ospa eta eraiki dezagun !