La montée inexorable, depuis deux décennies, du racisme et de la xénophobie, couplés avec la détestation des personnes LGBT, la haine du savoir, de la culture ou encore de l’écologie taxée de punitive, marquée par le triomphe électoral de Trump aux Etats-Unis, met fin à une période qui s’est étendue des années 50-60 au tournant du XXIe siècle.
Cet intermède de cinq décennies restera comme une époque singulière, presque une anomalie, dans l’histoire chaotique et cruelle de l’humanité, notamment des sociétés occidentales dites démocratiques. A l’issue de deux guerres mondiales ravageuses au cours desquelles les hommes ont laissé libre cours aux instincts les plus dévastateurs, aux haines les plus destructrices, un sursaut d’humanité a conduit à cette période de 50 ans durant laquelle la xénophobie, la haine du différent, ont cédé la place à un peu plus de tolérance, d’empathie ou de sociabilité entre les êtres humains. Plus jamais ça, disaient les générations qui avaient vécu les horreurs de la première moitié du XXe siècle et leurs enfants. Et malgré quelques soubresauts régionaux détestables dans les Balkans ou ailleurs, cette période post guerres mondiales restera, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité “civilisée”, comme un intermède où des êtres humains de même race, même culture, même mode de vie et mêmes religions ne se sont pas trop entretués et ont fait preuve de suffisamment de tolérance réciproque pour vivre en communauté.
Car enfin, qu’est-ce que l’histoire de l’humanité sinon une litanie ininterrompue de tueries et de massacres? Guerres tribales de la préhistoire, colonisations égyptiennes, perses, grecques ou romaines de l’antiquité, rivalités féodales du Moyen-Age, guerres de religions, conquête du nouveau monde avec l’extermination quasi-totale des autochtones, plus récemment la constitution sanglante de l’empire ottoman, russe ou japonais, les massacres révolutionnaires et les exactions napoléoniennes, l’esclavage et les tueries des Noirs en Amérique ou en Afrique du Sud, la liste des massacres est loin d’être exhaustive.
Les rapports entre les individus obéissaient à la même logique mortifère de domination : celle de la prédominance de l’homme sur la femme cantonnée aux tâches domestiques, à la maternité, exclue du droit de vote et de tout rôle décisionnel dans les instances politiques et même dans les relations sociales. Celle des possédants sur les masses laborieuses. Celle de l’intransigeance religieuse qui a causé tant de peurs, de morts et d’exils. Celle de l’homophobie institutionalisée. Et bien d’autres rapports d’asservissement et de domination.
L’intermède durant lequel les instincts meurtriers et les ostracismes ont été quelque peu ravalés, où la “conscience du collectif” comme dit Marcel Gauchet a un peu prévalu, est terminé. A mesure que les générations qui ont vécu les horreurs des guerres mondiales et celles qui en ont entendu parler directement disparaissent, à mesure que le sentiment de culpabilité s’estompe, les instincts les plus bas, les postures les plus détestables reprennent le dessus : l’homophobie, le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie, la détestation de la culture et du savoir, la haine de la démocratie et l’appétit pour les dictatures, le culte de l’homme fort et le mépris de la femme. Bref, l’histoire reprend son cours. De façon débridée.
Retenue, modération, tolérance sont devenues des gros mots. Place à l’individualisme, à la réussite personnelle à tout prix, à la logique financière sans frein, au capitalisme échevelé qui enrichit le riche et appauvrit le pauvre. Qu’on ne nous parle plus d’empathie, de solidarité collective ou d’entre-aide interpersonnelle. Ce sont là des considérations de faibles et d’assistés.
Et malgré quelques soubresauts régionaux détestables dans les Balkans ou ailleurs ??? Vraiment ??
Tu oublies la guerre de Corée ( ou les généraux Américains été a deux doigts d utilisée la bombe atomique ) , la guerre d Indochine , puis du Vietnam , les massacres Indou-Musulmans a la libération de l Inde , la guerre chinoise entre nationaliste et communiste et le replie des nationalistes sur Taiwan , puis la guerre du Tibet . Les kmers Rouges au Cambodge . Le Timor , le Sri Lanka et les Tigres Tamoul . L Afganistan avec les communistes et les Russes . La guerre Iran-Irak , puis 1ers guerre du Golfe et le gazage des Kurdes par Sadam . Les guerres Israélo-Arabes , le Liban , Chypre , Arménie-Azerbaidjan , Tchétchénie . La guerre d Algérie , puis la guerre civile , le canal de Suez , le Sahara occidental . Des dizaines de dictature sanguinaire en Afrique , la guerre d Angola , l Afrique du Sud , le Libéria ( considérée comme la porte d entré de l enfer sur Terre et ou l espérance de vie était de 35 ans ) , La Somalie , le génocide du Rwanda . Toutes l Amériques du Sud a connus des dictatures , ainsi que des guérillas révolutionnaires ( FARC , ELN , Sandiniste , Sentier lumineux , Zapatiste ) , et autre contre-guérillas d extreme droite , guerre des Malouines , Cuba , canal du Panama .
Et encore j en oublie , il faut rajouté les famines organisés par les Etats ( la Chine de Mao ) .
La victoire de Trump n a rien d un hasard , et les jeux été fait depuis longtemps . Harris n avait aucune chance .
Tous le monde se focalise sur les sondages des Etats clés , mais c est une erreur . Quand on regarde tous les autres Etats Répubicains ou Démocrates , on remarque que les sondages en faveur de Trump été beaucoup plus haut que en 2016 et 2020 . Donc il y avait véritablement une lame de fond vers Trump . Et Trump surperforme dans les Etats ruraux . Et Harris sous-performé dans sont propre fief qui est la Californie .
Ensuite tous le monde sous-estime l inflation . Ce n est pas le droit a l avortement ou la peur de la dictature qui fait bouger les masses , mais le prix du caddy a la sortie du supermarché . Milei l as compris , Marine l as compris , le FPO l as compris , mais pas Harris et les Démocrates .
Et puis il y a la stratégie totalement idiotes des Démocrates . Ils ont totalement abandonner les territoires ruraux et ne sont plus capables ou ne souhaite plus conquérir de nouveaux Etats . Leurs objectifs sont les villes . Harris préfére aller voir Oprah Winfrey ou elle sera entre gens du même monde que enfiler une paire de bottes et aller voir des agriculteurs du Kansas ou du Dakota . Voila le résultat !!! Même l Alaska pourrai basculer dans le camps Démocrates si il y faisait campagne . Ils y a la beaucoup de mépris pour envers les ruraux .
Ils faut rajouter aussi que les Démocrates trahissent souvent leur électeurs . Clinton , Obama et Biden avait promis de gracier le militant amérindien Léonard Peltier , mais hypocrite comme il sont , il risque bientôt de sortir dans un cercueil .
Concernant Gaza , il appelle a la trêve , mais continu de livrer des obus de 250 kg qui servent a raser des immeubles . Et il pensent que les musulmans vont voter en masse pour eux .
Mais il est vrai que le principal handicap de Harris , est le temps . Pour faire une bonne campagne électorale et parcourir les USA , il faut bien un an et demi . Pour rappel Biden avait été élu pour la 1ers fois en 1972 comme Sénateur .
Tu as tout-à-fait raison, Antton, de rappeler tous ces conflits à travers le monde qui ont terni la période 1950-2000. Mais la phrase que tu soulignes se référait aux pays occidentaux dans lesquels nous vivons. Tu as aussi raison de dire que les démocrates Etats-Uniens ont abandonné les Etats ruraux.
Mais je persiste à dire que pendant les 5 décennies dont je parle ces postures de xénophobie et de haine de tout ce qui est différent ont été quelque peu mises sous le boisseau en Amérique et en Europe, certainement en raison du sentiment de culpabilité au regard des atrocités commises lors des deux guerres mondiales. Elles existaient mais ne s’exprimaient pas ouvertement, comme elles le sont, de façon décomplexée, depuis 20 ans. Elles s’expriment à présent sans retenue dans les urnes là-bas et ici.
Alors, je veux bien que l’on parle de ce vote pour l’extrême droite comme l’expression de sentiments d’abandon et de déclassement. J’habite à Villefranque. Dans mon village, tout comme à Mouguerre, Lahonce ou Briscous, plus de la moitié des électeurs ont voté pour Le Pen à la présidentielle et un candidat RN que personne ne connaissait aux législatives. Le même phénomène s’est produit dans les zones pavillonnaires autour des agglomérations et les zones rurales partout dans l’Hexagone.
Mais à Villefranque il n’y a ni déclassement, ni abandon, ni misère, ni même difficulté de vivre ou éloignement des services publics. Immigrés ? Insécurité ? A la télé oui, à Villefranque non. Il suffit de faire le tour des divers quartiers : de belles maisons partout, des piscines à gogo. Les habitants de Villefranque défavorisés ou laissés pour compte ? Allons donc ! Ils votent RN parce qu’ils ont trouvé une offre politique alignée sur leurs “valeurs” : la méfiance envers l’autre et prioritairement envers l’immigré, la détestation de la culture et du savoir et, depuis quelques années, de l’écologie qu’ils taxent de “punitive”, la haine des “sachants” et le déni des faits réels. Les urnes n’ont fait que confirmer l’adéquation de ces postures avec la doxa du parti lepéniste qui en a fait son fonds de commerce : racisme ethniciste ou religieux, équation immigration = insécurité, refus du pluralisme et du différent, misogynie et homophobie et pire que tout, culture du chef fort et refus d’une société démocratique.
Le démographe Hervé Le Bras, spécialiste du vote d’extrême droite en France et en Europe, dans son précieux ouvrage Le grand enfumage, populisme et immigration (Editions de l’Aube, 2022) donne une clé pour comprendre la dérive de nos sociétés :
“Le mensonge sur l’immigration qui constitue l’armature ou la colonne vertébrale du populisme d’extrême droite se communique à l’ensemble de leurs argumentations et à la façon dont ils qualifient de “fake news” les informations et les faits prouvés. Ils sont certes aidés dans cette besogne par les réseaux sociaux, mais ceux-ci ne sont pas les premiers responsables du fait. Ils fournissent une caisse de résonance. Dès lors, le rejet de l’immigration est hors sol. Il n’a plus besoin d‘être en rapport avec la présence des immigrés dans tel ou tel endroit. Les populistes ont ôté l’immigré du terrain pour le mettre dans la tête de leurs partisans. Or il est beaucoup plus difficile de changer ce qui est dans la tête que ce qui se trouve sur le terrain”.
Autrement dit, le vote d’extrême droite a encore de beaux jours devant lui, y compris en Iparralde. Malheureusement.
Pour ceux qui est de l aspect sociétale , économique , et du rejet de la haine . Oui je suis d accord l Occident a connu 50 ans de progrès . Au USA , des groupes comme le KKK et leurs centaines de millier de membres se sont retrouvés marginaliser et la ségrégation a quasiment disparue . Même si il reste de forte inégalités . En Europe aussi on a eu le droit de vote pour les femmes , le droit au divorce , la contraception , le droit a l avortement , la dépénalisation de l homosexualité , la fin de la peine de mort , Vatican 2 et l extrême droite a fortement perdue de sa puissance .
Et je suis aussi d accord sur le coté pavillonnaire du vote RN . Le canton de St Pierre d Irube a été la porte d entré du Lepénisme en Pays Basque . Et le candidat Alain Iriart c était retrouver au second tour des cantonales face a un candidat RN . La Lepénisation des zones rurales Basque et du Labourd Intérieur ( Larressore , Sare ) est un phénomène très récents . Mais je ne suis pas défaitiste pour l avenir et l électorat RN n est pas définitivement perdue pour nous , le RN n a presque pas de militant en Pays Basque , et le fait qu’il utilise des parachutages n est pas trés glorieux et montre le peu d adhésion réel au mouvement . Mais a voir au municipales de 2026 . Le vote d ancrage sur le secteur Villefranque/Mouguerre sera oui plus problématique pour les Abertzale .
Mais le vote RN se nourri aussi de la faiblesse de l idéologie Abertzale , de nos tabou , d un dogmatisme parfois caricaturale de gauche et du manque de sérieux concernant notre programme . Je le répète ENCORE et ENCORE , le mouvement Abertzale est ici pour gouverner ce pays .
Nous devons parler de lutte contre la drogue , de l immigration , de politique carcérale , de police et de justice .
Aujourd’hui encore que voit on dans Mediabask ? Une position totalement caricaturale des Abertzale de l opposition de Hendaye contre l armement de la Police Municipale ou encore il y a quelque mois ou Azkaine Bai refuse une pauvre Gendarmerie mobile et son Gendarme dans sa caravane . Il nous faut une Police forale ou autonomique en Pays Basque .
La suite logique de cette analyse, si la fin des valeurs progressistes et émancipatrices est annoncée et inéluctable, c’est qu’il nous revient ici de liquider l’héritage politique de Jakes Abeberri, et de clore ce journal. Souhaitons-nous vraiment une telle résignation ?