Avec la conférence-débat organisée sur le thème «Logement au Pays Basque, aller plus loin ? », le vendredi 24 mars à 20h30 à Ezpeleta, EH Bai prend une nouvelle initiative à destination de tous les acteurs du logement, des maires d’Iparralde ou de leur adjoint à l’urbanisme, ainsi que du grand public. La conférence comptera sur la participation de Mikel Goyhenetche, 1er adjoint d’Ustaritz en charge de l’urbanisme, de Benjamin Gayon, universitaire, auteur du livre Le foncier au Pays Basque (2016) et de Jean-Luc Berho, organisateur des débats d’Inxauseta. Gratuite, la soirée d’information et de formation est ouverte à tout le monde, mais les inscriptions sont nécessaires car les places sont limitées. A une semaine de la clôture des inscriptions, Benjamin Gayon, Docteur en Aménagement de l’espace et urbanisme, répond aux questions d’Enbata.Info.
Quel est l’enjeu lié à l’immobilier en Pays Basque ?
Depuis les années 70, l’enjeu principal identifié sur le plan de l’aménagement du territoire au Pays Basque est la recherche d’un équilibre entre la préservation du cadre de vie attractif et son utilisation pour le développement. L’ensemble des usages développés, parmi lesquels le logement notamment, devraient ainsi veiller à respecter la «capacité d’accueil du territoire», par des choix d’aménagement adaptés (formes urbaines, composition du parc de logement, consommation foncière des opérations, etc.).
Jusqu’à aujourd’hui, les politiques d’aménagement ont globalement préféré un étalement urbain sur des terrains naturels ou agricoles, sur le modèle standard de la maison individuelle, et ont laissé s’accentuer un net déséquilibre entre la côté et l’intérieur des terres (prix des logements, ou encore part des résidences secondaires, par exemple).
Quels sont les différents types de réponses apportées par le territoire à cet enjeu ?
Globalement, deux «logiciels» entendent répondre différemment à cet enjeu.
La première option est de préférer tirer profit de l’attractivité, en laissant libre les marchés immobiliers: sur la forme, le modèle de l’urbanisation en extension domine (sur des fonciers agricoles ou naturels) ; sur la nature des logements, beaucoup de communes ne respectent pas les seuils fixés vis-à-vis de la part de logements sociaux.
La seconde option consiste à préférer à ce développement spontané et peu cadré la préservation du cadre de vie (ce qui ne signifie l’arrêt de la production de logement et l’arrêt de l’accueil de nouvelles populations) : la densification des tissus urbanisés, la réhabilitation des logements vétustes, le développement du parc de logements sociaux sont préférés. Les usages sont aussi pensés de manière globale : la densification permet le maintien de surfaces agricoles, de continuités écologiques, des paysages.
Quelle évolution possible avec la mise en place de la Communauté d’Agglo Pays Basque ?
Les dynamiques foncières et immobilières dépassent l’échelon communal. L’évolution principale serait donc une rupture avec des dynamiques communales individuelles : jusqu’à présent, la concurrence entre les communes a pu mener à des politiques d’ensemble désorganisées, donc à une absence de régulation générale des marchés fonciers et immobiliers.
La Communauté d’Agglomération Pays Basque peut permettre de faire émerger une réflexion collective, en dépassant notamment le clivage côte/intérieur, de manière à utiliser les outils de l’urbanisme dans le sens de la préservation du cadre de vie. Ces outils existent tous sur le territoire, notamment les outils réglementaires (documents de planification) et les outils d’intervention foncière stratégique comme l’EPFL. Une politique de logement à l’échelle de la Communauté d’Agglomération serait l’un des pans d’une politique d’aménagement cohérente, en lien avec l’objectif de préservation du cadre de vie.
Conférence-débat organisée sur le thème «Logement au Pays Basque. Aller plus loin ? Etxebizitza EHan. Nola eragin?».
Le vendredi 24 mars, à 20h30, à la Salle Patronage à Espelette.
Ouverte à tout le monde.
Conférence gratuite mais inscriptions nécessaires car places limitées, avant le lundi 20 mars par mail : [email protected]