MANIFESTATION PACIFIQUE
La décision était tombée début avril à l’Audiencia Nacional de Madrid. Sur les quinze jeunes de Segi, poursuivis pour appartenance à organisation terroriste huit sont condamnés à six ans de prison. Un mandat d’arrêt est délivré à leur encontre. Regroupés sur le Bulevar à Donostia, avec leurs amis, ils attendent leur arrestation. Des dizaines, puis des centaines de jeunes les rejoignent, afin de former un « rempart populaire » visant à les protéger. Un vaste campement s’improvise ainsi à la limite du Vieux quartier. L’attente va durer dix jours. Au petit matin du 19 avril, la Ertzaintza envoie sur place deux cents des ses hommes. Les campeurs n’opposent aucune résistance autre que passive, obéissant à un mot d’ordre de désobéissance civile. Finalement les six condamnés sont arrêtés, et conduits à Madrid.
Du côté de la gauche abertzale, on se montre satisfait, malgré le dénouement négatif. La non-violence a triomphé et la société civile s’est mobilisée. La tension a certes été palpable, mais l’issue pacifique.
PRISON : JOAN-JIN
Sa condamnation couvrait pratiquement le temps de sa détention préventive. Naia Lacroix a été libérée le 23 avril. Elle est retournée auprès de sa famille, à Saint Pée sur Nivelle.
Par contre, l’ex-militante de Segi, Nahikari Otaegi, fera le chemin inverse. Visée par le mandat d’arrêt de l’Audiencia Nacional, elle a annoncé l’intention de se rendre à la police espagnole. Résidant à Saint Jean-de-Luz, elle est la maman de deux jeunes enfants dont une de sept mois. C’est avec elle qu’elle sera incarcérée en Espagne.
SENTENCES
La Cour d’Assises Spéciale de Paris a rendu le 25 avril sa sentence dans le procès des dix membres de ETA. Après quatre semaines d’audiences au climat tendu, les juges ont estimé que Mikel Karrera Sarobe « Ata » était le principal responsable de l’assassinat des deux gardes civils en 2007 à Capbreton, et l’a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22ans. Saioa Sanchez « Ihintza » a été condamnée à 28 ans de réclusion. Asier Bengoa, « Pagadi », acquitté, a été condamné à quinze ans pour d’autres faits. Les autres accusés ont eu des condamnations de 5 à 20 ans de prison.