Bake Bidea & Artisans de la Paix
Ce samedi de blocage d’Iparralde s’est achevé en fin d’après-midi, par un rassemblement, tenu devant la sous-préfecture de Bayonne. Quelque 2000 personnes ont participé aux actions engagées dès 10 heures du matin pour la plupart. Tous les efforts déployés pour la réussite de cette journée, ont porté leurs fruits de façon éclatante. Les 15 points de blocage établis essentiellement sur la Côte (certains d’entre eux étaient situées en Pays Basque intérieur) ont en effet impliqué près de 2000 Artisans de la Paix. Malgré l’interdiction prononcé hier par le Préfet des Pyrénées atlantiques, la journée s’est déroulée sans incidents, respectant le protocole établi pour la circulation des services de secours.
Les points de blocage ont été levés à 16 heures. La journée a été marquée par la présence d’importantes forces de police, y compris de membres de la Garde Civile et de la Police Nationale espagnoles déployées aux endroits stratégiques du réseau routier. Au total 26 personnes ont été interpelées et placées en garde à vue.
Certaines d’entre elles l’ont été sur le tarmac de l’aéroport de Biarritz, où un groupe de 6 personnes est parvenu à investir les pistes, de même que sur l’A63 où la circulation a été paralysée entre Bayonne Nord et sud, en direction de Biarritz. D’autres interpellations se sont produites sur le réseau ferré, au Boucau à l’approche de Bayonne. Autres blocages à Ciboure, Béhobie-Hendaye, Bidart, Ascain, Mauléon, Ascain, Saint-Jean-Pied-de-Port…
Les Artisans de la Paix n’ont cessé de dénoncer la paralysie judiciaire et politique auxquelles ils se heurtent dans leur défense de la cause des prisonniers basques incarcérés en France. Parmi ces prisonniers figurent Jakes Esnal et Ion Parot, (de nationalité française), condamnés à la prison à vie, incarcérés depuis plus de 32 ans, pour leur appartenance à ETA, dans les années 80. « Au blocage judiciaire et politique, nous répondons par le blocage géographique. Face à l’indifférence de l’Etat nous allons créer de la tension pour attirer l’attention ! » Tel était donc l’objectif des Artisans de la Paix et du mouvement Bake Bidea, en cette journée placée sous le signe de la désobéissance civile.
Pour finir cette journée, des centaines d’artisans de la paix se sont donnés rendez vous devant la sous préfecture à 17h30. Anaiz Funosas, porte parole de Bake Bidea, en réponse à l’interdiction préfectorale, a conclue en affirmant que cette journée de blocage à belle et bien eu lieu, tous les points ce blocages prévues ont été menée à bien et ce sans aucun incidents. De plus elle a réclamé la libération immédiate et sans charges des 26 artisans interpellés.
D’autre part, elle a insisté sur la date du 22 septembre prochain sera la prochaine échéance. « Elle est décisive car les délibérés des audiences d’appel du jeudi 21 juillet seront connus ce jour-là. Nous souhaitons que cela soit clair, nous l’avions annoncé au mois de janvier, notre dynamique va crescendo, et coûte que coûte nous continuerons jusqu’à la libération de Jon, Jakes et Unai ».
De nombreux élus étaient présents à ce rassemblement, Jean-René Etchegaray, Maire de Bayonne et président de la Communauté d’Agglomération Pays Basque, la sénatrice Frédérique Espagnac, Philippe Aramendi Maire d’Urrugne, Roland Hirigoyen Maire de Mouguerre, Bruno Carrère Maire d’Ustaritz, Emilie Dutoya Conseillère régionale… Puis, une délégation a été reçue par le Préfet. Par la suite il a été rendu compte de la teneur des discussions. Le Maire d’Urrugne a ainsi indiqué au Préfet qu’en tant qu’élu il se devait de transmettre la colère ressentie par la société basque, et l’ inquiétude des élus de toutes tendances confondues, face à une situation de blocage du processus de paix. Puis, Jean-René Etchegaray Maire de Bayonne, lui aussi a fait part de son inquiétude face à l’intransigeance du Parquet national antiterroriste (PNAT) qui rejète par automatisme toutes les demandes de libération conditionnelle, ce qui est inacceptable. Il a conclu en remerciant Bake Bidea et les Artisans de la paix pour cette journée, qui a été menée à bien sans incidents, et qu’il espère que cela sera enfin entendu à Paris.