Un bateau a envoyé au fond de la Méditerranée ses 700 migrants. Quelques jours auparavant c’en était un autre qui en transportait 400. “Ce sont des terroristes” a déclaré Hollande au sujet des passeurs.
Je ne leur donnerais pas le Bon Dieu sans confession, mais sont-ils les vrais coupables. Parmi ces émigrants, une bonne partie avait d’abord traversé le Sahara dans des conditions aussi précaires.
Il y a quelques mois un Nigérien avait acheté un camion en toute confiance : il venait d’Europe ! Il ignorait qu’il avait été refusé ici par Veritas. Il a pris la route de Lampedusa mais est tombé en panne au milieu de Sahara. 53 enfants, 37 femmes et 8 hommes sont morts de soif. Quel bon média européen en a parlé ?
On peut se rassurer en accusant un méchant passeur… faisant peut-être lui même partie des morts. Ne faudra-t-il pas chercher un jour la vraie raison de ce scandale pour résoudre le vrai problème. Je ne parlerai aujourd’hui que des émigrés subsahariens comme on les appelle. Le cas de ceux venant de Syrie ou de Libye est différent. Il mérite aussi que l’on y regarde de près. Ces milliers d’émigrants aimaient leur pays autant que nous aimons le nôtre. Mais il se trouve que le PIB/habitant est de 500 $/an au Niger contre 44.500 en France. 89 fois moins ! L’espérance de vie y est de 58 ans pour 81,5 en France. Le taux de mortalité infantile y est de 86,2 pour mille contre 3,3 en France. Pauvres sauvages, ils ne jettent que 100 kg de CO2 contre 5.600 par Français, etc. Et on leur interdirait de rêver du même bien-être que nous ? On s’étonne qu’ils se lancent dans des aventures aussi périlleuse que la traversée du Sahara et de la Méditerranée?
La solution n‘est pas d’emprisonner les passeurs. Elle est de mener une politique qui permette à ces pays de se développer. Un politique dont le résultat serait que la différence entre notre niveau de vie et le leur diminue chaque année. La très grande majorité ne serait plus tentée par “l’aventure”. Or c‘est le contraire qui se produit.
Ayant été aux Canaries il y a quelques années, quand ces nouveaux barbares y abordaient l’Europe pour l’envahir, un Ivoirien m’y avait dit : “Au lieu de dépenser des millions à financer la protection des frontières, ils feraient mieux de les dépenser à créer des usines chez nous. On ne partirait pas.” Bon sens que l’on n’apprend pas à l’ENA ! Faire cela serait qualifié de délocalisation.
La CCI de Bayonne finance un homme pour aller chercher ailleurs des usines qui s’installent chez nous. Exemple de réussite : ADA. Personne n’a protesté contre cette délocalisation.
On veut bien de l’immigration, mais de l’immigration sélective. Qu’ils nous donnent leur richesse et gardent leur misère ! On écume l‘Afrique de tous ses meilleurs joueurs de foot. Alors qu’ils manquent atrocement de médecins, on en importe par centaines pour peupler nos déserts médicaux. On pourrait supprimer les quotas d’étudiants en médecine, mais cela coûte moins cher de les importer des pays pauvres, prêts à l’emploi, gratuitement; l’argent ainsi épargné nous permet d’élever notre pouvoir d’achat… aux dépens de leur misère. Vous remarquerez que si des diplômés Français partent à l’étranger, on parle de fuite des cerveaux. Pour ma part je ne vois pas la différence. On pousse des cris d’orfraies devant l’immigration, mais qui balaierait les couloirs de métro sans les noirs et les arabes ? Qui remplirait les caisses de retraite sans l’importation de ces milliers de travailleurs dont la formation ne nous coûte rien : une personne coûte 200.000 euros à la société depuis sa naissance jusqu’à l’âge adulte.
L’immigration est une nouvelle forme d’exploitation de l’Afrique et des pays pauvres avec des apparences plus civilisée que l’esclavage. Que de Lazare gisant à la porte des riches repus que nous sommes !
P.S. Paroles récentes du Pape François: “Dans le contexte sociopolitique actuel, avant même le droit d’émigrer, il faut réaffirmer le droit de ne pas émigrer, c’est-à-dire d’être en condition de demeurer sur sa propre terre. Le droit primordial de l’homme est de vivre dans sa patrie, droit qui ne devient effectif que si l’on tient sous contrôle les facteurs qui poussent à l’émigration”.