Le temps se prêtait plutôt à la randonnée montagnarde ou la baignade océane. Pourtant, 3.000 personnes s’étaient mobilisées à Bayonne samedi pour soutenir Au-rore Martin et dénoncer le MAE qui la frappe. Une mobilisation qui dépassait largement les 1.500 personnes attendues.
C’est dire que le cas d’Aurore laisse de moins en moins de personnes indifférentes. A preuve, et c’est un fait nouveau, la forte délégation du PS venue se joindre au cortège, menée par deux conseillers généraux, Marie-Christine Aragon et Christophe Martin.
Escortée par une trentaine de militants pour rejoindre le lieu du rendez-vous, Place des Basques, Aurore a d’abord répondu aux questions des médias.
“Ca a été difficile de sortir mais quoi qu’il en soit la bataille politique est gagnée”, a-t-elle estimé, ajoutant qu’elle comptait “reprendre ses fonctions politiques” comme membre du bureau national de Batasuna.
Puis elle a pris place derrière la banderole de tête réclamant le «respect des droits civils et politiques», encadrée par Marie-Christine Aragon et Christophe Desprez, président de la Ligue des Droits de l’Homme des Pyrénées-Atlantiques. Se rangeaient à ses côtés, outre la délégation socialiste, des représentants de nombreux partis politiques et de syndicats: Alice Leizeagezahar, conseillère régionale Europe-Ecologie, Martine Bisauta, Bernard Causse, adjoints Verts, Jean-René Etchegaray, adjoint Modem, à la mairie de Bayonne, Xabi Larralde de Batasuna, Anaiz Funosas du collectif anti MAE, Miren Legorburu de la gauche abertzale, Andde Sante-Marie et Mertxe Colina d’AB, Daniel Hegoburu d’Europe-Ecologie, Daniel Romestant du PCF et de nombreux autres élus, ainsi que les représentants des syndicats LAB, FSU, CGT et CFDT.
Aux cris de “Aurore, herria zurekin” ou “Non au Mandat d’arrêt”, le cortège a défilé deux heures durant, le long des allées Paulmy, puis rue Bernède avant de rejoindre le mail Xaho part la place St-André. Sans oublier de siffler et huer copieusement au passage les minces cordons policiers aux abords du commissariat et de la sous-préfecture.
La manifestation s’est achevée sur le mail Xaho par la prise de parole d’Anaiz Funosas en euskara et Claude Larrieu, en français, porte-paroles du Collectif anti-MAE. Ils se sont félicités de l’ampleur sans précédent de la mobilisation citoyenne pour protéger Aurore, avant de dénoncer vigoureusement le détournement du MAE pour s’en prendre aux militants dont “le seul délit est celui d’expression du combat politique et citoyen”. Ils ont rappelé les dizaines d’extraditions de militants basques vers l’Espagne, dont celle, récente, des huit jeunes de Segi. Et d’appeler à la vigilance militante pour faire barrage à toute nouvelle tentative d’enlèvement d’Aurore.
Sur l’estrade, tenant la banderole derrière les orateurs, Aurore est apparue très émue du soutien qui lui était manifestée, mais formidablement déterminée. «Je sais que je serai extradée dans les jours qui viennent, mais la bataille politique est gagnée» avait-elle déclaré à l’entame de la manifestation, se référant aux déclarations du ministre de l’Intérieur. A l’issue du rassemblement, elle a pu constater que la solidarité n’est pas un vain mot en Euskal Herria.