Ce 28 avril, Abertzaleen Batasuna, Aralar, Batasuna, Eusko Alkartasuna, et Alternatiba vont signer un document formalisant leur “engagement en faveur d’un cadre de travail en commun stratégique et national”. Le document qui sera signé pose les bases d’un travail en commun dont les lignes concrètes seront précisées par un premier accord pour Hegoalde qui sera rendu public dans les semaines à venir. En Iparralde, la déclinaison des axes et initiatives concrètes de travail en commun sera précisée à l’automne. La voie ainsi ouverte suppose une double évolution. D’un côté, l’espace du travail en commun des forces abertzale de gauche se voit renforcé en Hegoalde par l’incorporation d’Aralar. De l’autre, les engagements de travail en commun scindés jusqu’à aujourd’hui acquièrent un caractère national. Il s’agit d’un pas qualitatif important, puisque le moteur du processus démocratique qui est configuré par les forces souverainistes et de gauche devient national. Ainsi, par la signature de cet engagement les forces abertzale de gauche de l’ensemble d’Euskal Herria en-voient un message fort: elles affirment leur volonté de dépasser les querelles et divisions du passé pour mettre en commun leurs forces, afin que le processus en cours aille jusqu’à son terme et que notre nation devienne une réalité reconnue et respectée dans l’Europe de demain. Dans le contexte plus particulier d’Iparralde, la signature de cet engagement correspond à une conjoncture dans laquelle le débat sur l’institutionnalisation n’a jamais été aussi intense. Dans ce contexte, voilà la meilleure réponse que nous pouvions adresser aux secteurs jacobins qui sont en action pour essayer de figer la situation sur le statuquo: affirmer notre volonté de commencer à formaliser des pas concrets qui inscrivent Iparralde dans une stratégie de construction nationale. Par ailleurs, par ces temps de crise économique, cet engagement ancre un pan important de l’abertzalisme dans des valeurs et objectifs résolument ancrés à gauche, avec finalement un message assez simple: il appartient aux peuples eux-mêmes, et non aux marchés financiers de décider des orientations de leurs destinés économiques et sociales. J’en suis persuadé, le chemin que nous avons décidé d’entreprendre ensemble va reconfigurer profondément l’abertzalisme sur l’ensemble du Pays Basque et impliquer des changements importants sur la scène politique basque. En Hegoalde, le PNV se retrouve dans une position inconfortable, car la contradiction entre un appareil dirigeant dont les affinités pour des accords avec les forces espagnolistes sont évidentes et une partie de la base sociale et de l’électorat sentimentalement favorables à une alliance entre abertzale s’en trouve renforcée. En Iparralde, l’inscription dans un schéma de travail en commun qui inclue des formations au pouvoir dans des institutions d’Hegoalde comme la Diputacion de Gi-puzkoa donne de la crédibilité au projet abertzale de gauche que nous défendons. Mais surtout, la capacité à rassembler nos propres forces doit nous permettre de déployer le potentiel politique qui est le nôtre, en commençant par l’activation de notre base militante. Près de 1.650 personnes ont participé à une enquête sur le mouvement abertzale de gauche en Iparralde dont les résultats viennent d’être dévoilés. Or, dans cet ensemble qui représente bien notre base militante, seul un tiers est effectivement affilié à une de nos formations. La conclusion que j’en tire est que le rassemblement de nos forces peut générer une synergie qui configure une dynamique qui va très largement au-delà de la simple addition des forces de nos partis. Je suis persuadé qu’en Iparralde le mouvement abertzale peut représenter une alternative de gauche crédible face au notabilisme de droite et du centre dans beaucoup d’endroits. Reste maintenant à se retrousser les manches: eziña ekinez egiña!