Assistanat: Je prends les définitions données par mon dictionnaire Larousse en dix volumes datant de 1982:
1- Fonction d’assistant dans l’enseignement supérieur et dans les industries du spectacle.
2- Concours sur épreuves qui ouvre à la fonction d’assistant des hôpitaux.
Rien de plus. Je me reconnais dans ces définitions, celle d’assistant et de maître-assistant à l’Université de Bordeaux de 1962 à 1969, date à laquelle j’ai succédé à René Lafon en tant que professeur titulaire de langue et littérature basques. En tant qu’assistant d’espagnol j’était chargé des travaux pratiques, exercices de versions et de thèmes essentiellement. C’est le propre de l’assistant que d’apporter son aide, de faire partie d’une équipe dirrigée par un professeur, d’être un des agents voués à l’enseignement et à la recherche dans les universités.
Je reconnais que le dictionnaire auquel j’ai fait allusion n’a pas donné une définition qui, d’ailleurs, n’existait pas à l’époque. En effet, la nouvelle définition est passée de la fonction d’assistant à l’état d’assisté. Je n’en veux pour preuve que la phrase qui fut émise au cours de la campagne présidentielle de 2007: “Il faut inciter chacun à prendre un emploi plutôt qu’à vivre de l’assistanat”. (Sic). De la notion d’aider on est passé à la notion d’être aidé. Belle pirouette!
Qu’est-ce que “vivre de l’assistanat”? C’est bénéficier d’une aide sociale, être à la charge d’une collectivité parce qu’incapable de gagner sa vie par son travail. De là à imaginer que l’assisté en question se contente de l’état dans lequel il vit est un jugement que, personnellement je refuse, mais dont je sais qu’il existe parmi nos concitoyens, qui considèrent que trop d’entre eux ont une mentalité d’assisté.
Solidarité: A l’assistanat j’oppose la solidarité qui correspond à un sentiment qui pousse les hommes et les femmes à s’accorder une aide mutuelle, à un sentiment d’un devoir moral envers les autres qui sont dans le malheur, la détresse, la précarité, la pauvreté et que ce devoir moral est de les en sortir, de ne pas se contenter de verser une obole, mais d’agir contre l’injustice qui les frappe et dont ils ne sont pas responsables.
Le mot “elkar” en basque avec ses va-riantes “elgar” ou “alkar” suppose un groupe de personnes, un ensemble, une mutualisation, un “vivre ensemble”. Ce n’est pas pour rien qu’un syndicat polonais se soit appelé “Solidarnosc” ou encore un parti politique basque “Eusko Alkartasuna”. La solidarité quel bel idéal!
Fraternité: Il ne me déplait pas du tout de franchir cette troisième étape, celle de la fraternité, ce lien qui va au-delà de la solidarité et qui devrait unir tous les membres de la famille humaine. Je rappelle qu’au cours de la campagne présidentielle de 2007 Ségolène Royal avait scandé ce mot, objet de dérision de la part de certains y compris de membres de son parti qui faissaient la fine bouche. Peut-être condidéraient-ils que cette notion est un peu trop chrétienne? Ce n’est pas parce qu’on la place après la liberté et l’égalité qu’elle n’en a pas moins de valeur. Je suis de ceux qui pensent qu’elle vient couronner le tout, qu’elle est aussi “universelle” que les deux autres, qu’elle apporte cette note spirituelle et sentimentale qui devrait sceller le pacte humain.
Celui ou celle qui croit au ciel et celui ou celle qui n’y croit pas ne peuvent que se retrouver dans la devise: “Liberté, Egalité, Fraternité”, mais sans en omettre aucune, chacune d’entre-elles comptant dans le “vivre ensemble” auquel on aspire.