Association Ibai-Errekak
Actuellement sur les 3 provinces d’Iparralde, 32 centrales hydroélectriques représentant 50 emplois directs. La statistique des cours d’eau non navigables dits flottables – année 1890 – indique l’existence de 1324 moulins à blé et 143 scieries à bois. Dès lors, on peut imaginer que plusieurs dizaines de sites seraient encore aménageables en unités de production d’énergie hydroélectrique par les propriétaires désireux de ne pas laisser à l’abandon leur patrimoine.
L’association IBAI-ERREKAK dont le siège social est à Anglet poursuit son objectif de défense et promotion de la petite hydroélectricité au Pays Basque. En l’absence de politique publique efficace en faveur de la petite hydroélectricité et des moulins, hélas très peu de propriétaires de sites osent se lancer dans un projet d’équipement de micro-centrales fonctionnant pourtant au fil de l’eau.
Ces derniers mois, IBAI-ERREKAK a participé activement à la demande de moratoire sur l’exécution du classement des cours d’eau, établi sans véritable concertation avec les riverains concernés, et lequel constitue un véritable frein à l’éclosion de nouveaux projets. Le succès de ce mouvement national a réuni 2100 signatures d’élus et de personnes morales et a permis de recueillir quantité de témoignages et d’articles scientifiques, rendant compte de l’exaspération que ressentent les acteurs de l’énergie renouvelable, propre et de proximité qu’est la petite hydroélectricité. Ceux-ci ne comprennent pas comment l’État peut être aux ordres de certaines fédérations de pèche, alors que sur le terrain les rapports entre pêcheurs et propriétaires riverains sont plutôt bons. En effet, les riverains autorisent les pêcheurs à pénétrer dans leurs propriétés. Les riverains entretiennent les berges d’autant plus facilement lorsqu’il y a un enjeu énergétique. En outre, les retenues d’eau constituent en général d’excellentes zones de frai.
Un exemple local de la politique portée par le SDAGE Adour Garonne et L’Agence de l’Eau est l’encouragement financier à la destruction ou arasement des moulins et de leurs ouvrages hydrauliques. Ses conséquences néfastes et définitives vis à vis de toute action pour la petite hydro-électricité de proximité et de l’environnement au sens global sont récemment illustrées par la destruction de deux ouvrages sur la commune de Sare. Il s’agit de ce qui était estimé comme des obstacles prioritaires sans usage, par les services techniques sur le cours d’eau du Lizuniaga, affluent de la Nivelle, selon l’article publié par la Fédération de pêche des Pyrénées Atlantiques, le 14 décembre 2015. Bien qu’aucune enquête digne de ce nom n’ait été menée, un des deux sites devra faire l’objet de travaux complémentaires pour «diminuer le risque d’érosion». On peut en déduire que cet ouvrage avait au moins un usage de prévention de risques d’érosion et qu’il justifiait au minimum, d’une étude d’impact sur l’environnement ! Enfin, le dernier paragraphe de l’article cité ci-dessus indique aussi qu’il est prévu un suivi «afin de voir comment les poissons recolonisent ces sites». Il n’est nullement mention du potentiel d’énergie électrique inhérent à ce site qui était équipé d’une turbine…
D’autre part, IBAI-ERREKAK comme d’autres associations locales a dû intervenir auprès de l’Administration Préfectorale pour que les canaux d’amenée d’eau ne soient pas considérés comme des cours d’eau dans la nouvelle cartographie. Sans cet ajustement, l’entretien des ouvrages aurait été soumis à des normes environnementales disproportionnées.
IBAI-ERREKAK continue de contribuer au développement des énergies renouvelables, de soutenir des projets à taille humaine, d’apporter sa pierre à la transition énergétique et au maintien des emplois industriels en milieu rural. L’exploitation des micro-centrales, existantes ou à construire, qui assure dans nos campagnes quelques ressources financières pour les communes et les particuliers, ainsi que quelques emplois, ne peut que contribuer à lutter contre la désertification des zones rurales. D’autre part, les plans d’eau, grands et petits, séduisent par leur beauté, leur calme, leur sérénité et, parfois, par leur mémoire patrimoniale. Les pêcheurs eux-mêmes ne fréquenteraient plus des rivières revenues à l’état sauvage.
L’association soutient I.Ener et les propriétaires de moulins et piscicultures qui pensent à une mise en valeur énergétique d’un patrimoine que sa situation géographique a offert au Pays Basque
La loi de modernisation de l’action publique (MAPA) promulguée le 27 janvier 2014 attribue aux collectivités territoriales la compétence «Gestion des milieux aquatiques et des inondations» (GEMAPI).
Cette compétence sera obligatoire à compter du 1er Janvier 2018 (loi NOTRe). IBAI-ERREKAK formule le souhait que la future EPCI Pays Basque exerce les compétences qui devraient lui être transférées selon les 4 alinéas de l’article L.211-7 du code de l’environnement (1 2 5 et 8) en se faisant le défenseur de l’enjeu énergétique de cette gestion qui malgré tout restera partagée.