Mikel ITHURBIDE
Patxi Noblia, abertzale toute sa vie, était un phare qui s’est malheureusement éteint. Mes pensées vont vers sa famille. Je leur envoie toute mon affection. Tant en sa qualité d’époux et de père il était exemplaire.
Ma vie militante, depuis l’âge de dix sept ans, a été proche de celle de Patxi. A cette époque là nous étions des idéalistes, croyant que nous allions libérer Iparralde rapidement. Le chef de l’Etat français était à l’époque Charles de Gaulle. Nous distribuions des tracts et le journal Enbata un peu partout ; ce qui nous valait des visites régulières dans les commissariats et un accueil incrédule et mitigé de la part de la population avec parfois du mépris. Nous nous réunissions souvent à la bergerie pour des cessions de formation très utiles. Nous abordions des thèmes variés tels que l’économie, l’Europe, la langue basque etc. Nous nous préparions à faire de la politique. Patxi s’est avéré comme un véritable leader et organisateur.
Puis vint le temps de l’insertion professionnelle. Patxi s’exila à Pacy sur Eure pour diriger la chocolaterie de son père. Il nous manquait terriblement.
Un jour Ramuntxo Camblong, autre phare décédé et moi-même, nous rencontrâmes Mr Galdeano qui tentait de vendre des meubles fabriqués en Gipuzkoa sur la foire de Baiona. Nous pensâmes à Patxi en imaginant que l’on pouvait créer une société de distribution de meubles fabriqués en Hegoalde. Et Patxi s’attacha à la tâche. SOKOA a été créée en 1971 ; nous étions 24 actionnaires de départ. Patxi, entouré d’une bonne équipe, recrutée au fur et à mesure de l’évolution de la société, a connu, sous sa houlette, une ascension fulgurante. SOKOA est aujourd’hui un groupe prospère et emploie au total 650 personnes dont 275 à Hendaia. Je fus longtemps administrateur de SOKOA et PDG d’une société achetée par SOKOA à Monbéliard que nous cédâmes par la suite. Mes relations avec Patxi étaient très proches à cette époque-là.
Clairvoyant, pragmatique, remarquable organisateur, très humain avec un grand cœur. Voilà les qualités de Patxi. Adio adixkide maitea.