Le samedi 20 avril à 11H00 à Bayonne, 35 militant(e)s du mouvement altermondialiste basque Bizi ! ont investi les locaux du concessionnaire Ferrari de Bayonne pour y fêter les meilleurs résultats de l’histoire de cette marque automobile, obtenus en 2012. Ils entendaient dénoncer ainsi l’enrichissement grandissant d’une minorité profitant de la crise et des politiques d’austérité, et également exiger l’instauration d’un revenu maximum autorisé.
Un personnage symbolisant un pacman ultra-riche s’est ainsi mis à poursuivre trois planètes terre entre les différentes Ferrari exposées, une marque dont les modèles de série se vendent entre 183.000 et 320.000 euros, symbolisant ainsi une course à la démesure et à la consommation ostentatoire qui met à mal les grands équilibres écologiques et climatiques de la planète.
Pendant ce temps et pour fêter ces ventes et bénéfices historiques, golfeurs, jet-setteurs et ultra-riches allongés sur des transats sablaient le champagne sur la pelouse longeant les vitrines du concessionnaire.Les Ferrari ont en effet vu leurs ventes augmenter de 4,5 % en 2012 -en pleine crise donc- et connaissent les meilleurs résultats de l’histoire de cette marque depuis sa création il y a 66 ans (+ 8 % d’augmentation du chiffre d’affaire et + 17,8 % de résultat net).
Le 1er mai à Bayonne, manifestation pour un revenu maximum autorisé :
Au même moment, 4 autres activistes escaladaient une imposante structure métallique supportant le blason de la marque pour y accrocher une grande banderole disant : « La crise? Quelle crise ? ». D’autres banderoles appelant à une manifestation pour revendiquer un revenu maximum autorisé le 1er mai prochain à Bayonne étaient accrochées sur les grilles entourant le garage de luxe.
« L’absence de limites à l’accumulation des richesses est en train de construire un monde scandaleux ou les ultra-riches le sont toujours plus. Le nombre de milliardaires a explosé en 25 ans, passant de 125 à 1226 en 2012, qui accumulent à eux seuls 4600 milliards de dollars» expliquait le tract distribué par d’autres militant(e)s de Bizi aux passants et aux automobilistes.
« Une telle absence de limites est incompatible avec la planète dans laquelle nous vivons, en terme de ressources et d’absorption des pollutions. » a déclaré Séverine Duchêne, porte-parole des manifestant(e)s. « Cela a des conséquences très concrètes : basculement climatique imminent, effondrement sans précédent de la biodiversité et état alarmant des océans et de la ressource en eau etc. C’est également une frustration jamais comblée par cette course au toujours plus : misère morale des victimes de l’hyper-consommation, misère matérielle des exclus du partage des richesses. »
Selon Adrien Kempf de Bizi, «Aujourd’hui, nous devons dire stop à cette course suicidaire à la démesure. Nous serons nombreux à manifester le mercredi 1er mai à Bayonne pour réclamer un revenu maximum autorisé afin de redistribuer les richesses, réduire les inégalités, respecter les limites de la planète et préserver les conditions de vie des générations qui nous suivent».