Marc Légasse écrivait que l’on ne doit pas se mêler des affaires du voisin, ce serait même très impoli. En principe il avait tout à fait raison. Mais voilà, notre maison basque est enclavée dans le vaste domaine français qui l’annexa, nous donnant comme en compensation sa citoyenneté qui se voulait universelle. D’accord ou pas, nous sommes embarqués dans ce vaisseau terrestre —la France étant selon un observateur humoriste une île en pleine terre— et le choix du capitaine ne nous laisse pas tous indifférents, car notre vie quotidienne dépend en partie de ses décisions.
Nous vivons en fait dans une monarchie élective unique en son genre, car elle n’existe dans aucune autre démocratie, et le plus étonnant est que la grande majorité des Français semble y tenir fermement.
Mais ce qui a pu être un atout à certains moments épiques, comme la fin de la guerre d’Algérie décidée par de Gaulle, devient aujourd’hui un obstacle à la revitalisation de la politique française.
Celle-ci est totalement centrée sur le chef de l’Etat, le pouvoir politique n’a jamais été aussi vertical.
Tout est suspendu à la fonction présidentielle, tout est subordonné à l’élection du monarque républicain.
Dès l’intronisation du nouveau chef, l’on entre dans la compétition pour le choix du prochain.
De ce fait le président est souvent en campagne électorale, et quand il n’y est pas, on le soupçonne quand même d’y être.
Quelle liberté de mouvement peut-il avoir, quels moments de sérénité pour mûrir les grands projets et les décisions les plus importantes ?
Malgré tout, le public français en attend des miracles, mais vite déçu, il espère un nouveau sauveur providentiel qui à son tour le décevra aussi forcément.
Le public français
en attend des miracles,
mais vite déçu,
il espère
un nouveau
sauveur providentiel
qui à son tour
le décevra
aussi forcément.
Le vaisseau amiral de la monarchie républicaine accélère sa dérive vers l’impasse. On a d’abord eu des monarques imposants, de Gaulle et Mitterrand, finalement assez libéraux car ils se tenaient dans le régalien. Puis Chirac a voulu garder le cap et on lui a reproché son inaction peut-être supposée : après le souffle ou le soufflé de l’épopée romantique, on retombait dans le roman bourgeois esquissé par Pompidou et Giscard. Enfin Sarkozy et Hollande, l’un sans le dire, l’autre en le disant trop fort, ont cherché à normaliser la fonction, mais ils n’ont fait que la banaliser, lui ôtant sa respectabilité par manque d’une distance de sécurité nécessaire à l’aura du grand chef.
A trop se frotter à la foule, on s’expose comme tout le monde à la bousculade ou pire, à devoir se tirer d’affaire par quelque injure qui se voudrait homérique, mais qui se casse dans l’incongru.
L’accélération du quinquennat aidant, le président apparaît dès la campagne électorale, avec un programme détaillé de gouvernement, comme un super premier ministre se mêlant de tout dans le détail.
Puis il monte constamment en première ligne, agité, ballotté par les circonstances, sommé de réagir immédiatement, au coup par coup, sans réflexion, comme s’il était un magicien, piégé par sa prétendue toute puissance…
Le résultat final est affligeant : une vie politique bloquée, des citoyens infantilisés mais blasés, une population divisée en corporations hostiles, déçue, désorientée, déprimée, avec en prime 30 % de voix à l’extrême droite dans ce “pays des droits de l’homme” qui prétend faire la leçon au monde entier…
La monarchie républicaine à la française est plus que jamais une source d’illusions et de déception. Elle semble à bout de souffle, en danger de panne sèche.
Mais au printemps 2017 il nous faudra faire un choix, et la personnalité du futur président aura malgré tout certaines conséquences pratiques.
Milesker Jean Louis !
Aipatzen duk Marc jauna gure Euskal Herriko burges ANARKISTA!!!
Gogoan dut nire gurasoen lagun min hura, beti mintzo, beti edozein gaiaz zerbait zekien gizon aparta!!!
Davantek idazten duenarekin bat nator, agian, Iritsi da garaia 5. Frantsez errepublikaren zikloaren bukaera !
Ipar Euskal Herriarentzat aterabide logikoena BURUJABETZA da!!!
Gora gu eta gutarrok!
Aurrera Bolie!!!
Oier MADARIAGA