Isabelle Capdeville – BOST (Berroetako Okupazioaren Sustengu Taldea)
La confiance en nous et entre nous. Nous continuons à pédaler sur notre vélo. Pourquoi le vélo, alors que Lurzaindia a avancé à une vitesse importante ces derniers mois pourrait on se questionner ?
Oui, à la vitesse du vélo nous souhaitons aller, pour voir le bas-côté. A vouloir aller trop vite, on risque de ne pas aller très loin. Surtout quand le quotidien est fait d’ornières.
Quatre mois dans les prairies d’Arbonne ont apporté leur lot de bonnes nouvelles. Une idée qui mobilise. Faire attention au foncier agricole. Une lutte qui galvanise. Non à la spéculation. Une contestation. Faire autrement est urgent.
Une résistance. Quatre mois d’occupation et le plus important… Cet entre nous qui s’est patiemment construit autour des tables de Beroeta. Elles en ont entendu des conversations. Elles ont aussi été le témoin de la construction d’une solidarité entre des gens qui ne se connaissaient pas (ni leur visage, ni leurs idées). Solide, mais aussi fluide a été l’appropriation de ce qui se déroulait au fil des semaines estivales. Certains sont venus observer, d’autres apprendre et pour beaucoup découvrir une chose à laquelle chacun aspire : et si notre point de vue pouvait être entendu.
Bost, collectif avant gardiste, est le fruit de la confiance. Lurzaindia et Elb dénoncent et les habitants soutiennent. L’acheteuse est partie, Lurrama s’est déroulé à Arbonne. Ça c’est fait !
Quand les efforts sont une chose et la réussite une autre.
Nous avons vite vu que cette alchimie paysanne et populaire ne relève pas de l’agitation, mais bien de l’élaboration d’une stratégie de société. Les semaines de l’automne nous ont rappelé que rien ne s’arrête quand la logique de marché croise la logique du besoin “tu veux du logement, donne de la terre ou du pognon”.
Détruire le foncier agricole, c’est détruire à tout jamais. Spéculer sur les prix, c’est accepter de vivre avec l’argent que l’on aura jamais ! Alors, c’est un sujet dont il faut parler ensemble. Décrire cette cause qui obstrue notre avenir commun. Apprendre, comprendre, sont autant d’étapes à mettre en œuvre pour reprendre possession des débats.
C’est là que les efforts prennent le relais. Encore une fois on reprend l’idée, le projet, et on échafaude des plans. A nouveau on reconstitue une équipe, un collectif, un groupe. Confiance et participation sont à convoquer, car les chemins de la réussite sont ventés par les courants d’inquiétude de toute part et inondés de torrents de doute.
En septembre, octobre et novembre, la mobilisation de la société civile marche sur le chemin de la contestation avec détermination : Saint-Etienne-de-Baigorry : remise en cause de la vente d’un bien à prix spéculatif. Urcuray : remise en cause d’un projet de construction, promoteur parti. Saint-Martin d’Arberoue : travaux en berne. Cambo, une colère qui bouillonne. Aïcirits : une exaspération qui monte, et en décembre Irissarry : des explications sont demandées.
Combien de femmes, d’hommes, de jeunes ou moins jeunes, de militants aguerris ou d’autres juste soucieux, d’ici ou d’ailleurs sont venus partager ces mobilisations collectives ? Cela est une sacrée force. Derrière chacun de ces lieux, les étapes de dissuasion ont été victorieuses, mais la réalisation de nos espoirs n’est pas encore à portée de main. Voilà ce que nous a apporté Arbonne. On a le sens de l’effort et ensemble nous allons continuer !
Je vous remercie pour la bataille que vous menez .Nous vivons au Pays Basque depuis 1966 , et même si je n’ai (et je le regrette)pas eu le courage d’apprendre la langue ,j’ai parlé Gascon pendant mon enfance , et je comprends votre combat .
Il y a plus de 20ans j’ai accompagné mon mari qui avait une formation à Nice . Nous avions une chambre d’hôte dans l’arrière pays , chez des retraités qui avaient vendu leur terre . La dame nous a acceuillis chaleureusement , elle était venue au Pays Basque avec un voyage organisé et me disait son admiration pour notre région , pour ce pays .Et sans aucune raison elle s’est mise à pleurer …
Je lui en ai demendé la cause . Elle m’a réponsu dans les sanglots » Comme vous l’avez ! » et elle a répété . Je lui ai demandé des explication sur ce que j’avais ; »l’accent! » maintenant , ici plus personne ne parle comme ça « …
Je n’ai pas pu voir son mari qui refusait de rencontrer les personnes qui logeaient chez lui . Il était « parti dans la colline », elle le regrettait .
Je pense que ce témoignage vaut qu’on réfléchisse au problème des culture des langues et des identités régionales .
Ces personnes étaient riches , mais ils n ‘étaient plus heureux . Ils avaient perdu la joie de vivre …
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Nous vivons au Québec, originaires de Bx et Hendaye. Si vous saviez le nombre de sourires que nous faisons naître avec notre accent, intact malgré 54 ans de canada, chez les commerçants, les Restaurants ou simplement en croisant des gens dans la rue (car … nous avons toujours le don de communiquer ) Nous restons très proches de nos amis basques qui luttent vaillamment et essayons d’être maison d’accueil pour ceux qui viennent reprendre quelque force dans ce Pays qui lutte comme eux pour garder leur langue et culture propre au milieu des géants canadiens et américains qui les entourent.