On fait ce que l’on veut de l’histoire et c’est toujours les vainqueurs qui l’écrivent. Il s’agit ici de la commémoration qui va être faite à Urrugne le 10 et 11 novembre 2013 avec des figurants qui vont jouer à la guéguerre voulant en cela refaire vivre la bataille de la nivelle qui a eu lieu le 10 novembre 1813 entre les troupes de Wellington et les troupes Napoléonienne commandées par le maréchal Soult.
En cette année 1813, 70000 soldats et officiers des armées Napoléoniennes, après les défaites de Gazteiz, de Sorauren et celle de Donosti, se replièrent en Iparralde et s’y installèrent pendant 6 mois de fin juin au 9 décembre (date à laquelle les alliés franchirent la Nive), et dévastèrent la plupart de nos villages. Les maisons furent brulées, des gens assassinés, des femmes violées, certains habitants mis au service forcé (1800 recrus forcées sans compter les bouviers, le corps des gardes nationaux qui en grande partie désertèrent), les fourrages et les grains volés, les forets détruites et même le château d’Urtubi fut cambriolé.
Le maire de Sare écrira au sous-préfet : par son indiscipline, le soldat français est devenu l’ennemi de la population et au général Darricau d’ajouter le 10 décembre, lors de la débâcle : mieux vaut être dépouillé par des compatriotes que par des étrangers.
Suite à cette année catastrophique, il est établi qu’en juin 1814 le taux de mortalité des habitants de nos villages augmenta massivement suite aux exactions des soldats, au mauvais temps pendant cette période (beaucoup de pluie) et à la misère qui en découla. On peut expliquer en partie l’exode massif qu’il s’en suivi. Au contraire, l’occupation des troupes de Wellington fut mieux acceptée par notre population, hormis le début qui se caractérisa par les exactions des espagnols et des portugais qui s’adonnèrent au pillage assoiffé de vengeance après 5 ans d’occupation de leur pays respectif par les troupes Napoléoniennes. Mais très vite Wellington les enverra de l’autre coté de la Bidasoa et l’armée anglaise se comportera avec respect et dignité durant son occupation. Ils furent accueillis comme des libérateurs, les échanges commerciaux et de négoce reprirent et ils payaient toutes les denrées dont ils avaient besoin. Après cette période désastreuse pour notre territoire, le Pays Basque était dévasté et ruiné.
Que va t-on commémorer? Les batailles perdues ? Les horreurs perpétrées sur nos terres lors du repli des troupes du maréchal Soult ? La ruine et la désolation qui s’en est suivi ? Nos ancêtres qui ont vécu tout cela doivent se retourner dans leurs tombes. Il s’agit là d’un manque de respect pour eux et leurs descendants. Arrêtons de jouer aux petits soldats, ce genre de commémoration n’est pas digne d’être portée à la vue de la population et encore moins à celle de nos enfants. L’histoire de la souffrance de notre peuple n’est pas une partie de rigolade et ne doit pas être une ode pour des gens qui ont fait le malheur de nos ancêtres.
Horrelako ospakizunik ez da egin behar. Edo egiten badute, boikota eskatu. Historian eta gaurko eginkizunetan geihegi ukatzen da Euskal Herria. Euskal Herriaren errebendikazio eta manifestazio kulturalak ez ditu kontutan hartzen Pariseko Gobernuak. Orduan zergaitik Iparraldea suntsitu eta humiliatu duen gatazka baten kari omenaldi baten egitera utzi beharko litzateke?