Julia Bastard
Le Programme d’été de l’IFJD revient à Baigorri avec son Festival du film documentaire (23-27 juin) et son Forum public (29 juin) !
En 2024, l’IFJD célèbre les 10 ans de son Programme d’été. Cette semaine consacrée à la Justice transitionnelle et à la défense des droits humains comprend trois événements simultanés destinés aux étudiants, chercheurs et professionnels, mais aussi au grand public. Autour d’enjeux majeurs de notre monde contemporain tels que les droits des femmes, des peuples autochtones, des enfants, ou encore la question de la prise en compte de la parole des victimes et la construction de la mémoire collective, l’Université d’été rassemble depuis 10 ans des participants et des intervenants venus du monde entier et reconnus pour leur expertise et leurs engagements. Parallèlement le Festival du film et le Forum public, gratuits et ouverts à tous, permettent au grand public de bénéficier de la venue de ces experts internationaux à Baigorri. Cette année, l’Université sera consacrée aux responsabilités des entreprises tandis que le Festival et le Forum s’intéresseront aux acteurs et actrices engagés pour les droits fondamentaux.
« Défendre les droits humains », le Festival du film
Du Pays basque aux Philippines, en passant par le Vietnam et les Etats-Unis, venez découvrir chaque soir au cinéma Bil etxea de Baigorri, le portrait individuel ou collectif d’actrices et d’acteurs des grandes luttes actuelles pour les droits humains. La projection du documentaire sera suivie d’un débat animé par un ou une experte de la thématique abordée ou un témoin privilégié.
Le Programme complet
Dimanche 23 juin, 17h30 : la soirée d’ouverture du Festival sera consacrée au mouvement Alternatiba avec la projection du film Irrintzina, le cri de la génération climat, en présence d’Emma Tosini et Thibaud Godin, porte-paroles du mouvement.
Lundi 24 juin, 20h30 : Me Ralph Blindauer sera présent pour échanger après la projection du film La loi du plus faible, qui retrace ses combats aux côtés des salariés confrontés à des plans sociaux, dans les tribunaux et sur les piquets de grève.
Mardi 25 juin, 20h : le film Agent Orange : la dernière bataille, reviendra sur la lutte de deux femmes qui, à des milliers de kilomètres de distance, se battent contre le même ennemi : l’industrie agrochimique responsable des ravages de la dioxine. L’une d’entre elles est Tran To Nga, qui nous fera l’honneur de répondre aux questions du public.
Mercredi 26 juin, 20h30 : direction la région arctique avec L’activiste, portrait d’une jeune fille sami qui décide de s’opposer aux projets d’une multinationale minière en Finlande. La projection sera suivie d’une discussion avec Eda Ayaydin, chercheuse spécialiste de la souveraineté et des enjeux internationaux dans cette région.
Jeudi 27 juin, 20h : le film A Thousand Cuts suivra la journaliste philippine Maria Ressa dans son combat pour la vérité et la démocratie. Antoine Bernard de Reporters sans frontières, qui a eu l’occasion de collaborer avec Ressa, animera la discussion à la suite de la projection.
A la croisée de l’intime et du social, ces portraits inspirants rendront hommages à des engagements courageux et susciteront peut-être de nouvelles vocations pour la défense des droits humains !
L’IFJD – Institut Louis Joinet
Créé en 2013, l’IFJD est une ONG, dont le siège est à Bayonne. Son objet est d’analyser, renforcer et mettre en œuvre les mécanismes liés aux processus de transition, vérité, justice et réconciliation. Il déploie ses activités en France et dans le monde. Il se distingue par l’expertise académique de ses membres, mise au service de ses engagements et de la qualité de ses activités pédagogiques, scientifiques et opérationnelles. L’IFJD est présidé par Jean-Pierre Massias, Professeur de droit.
Toutes les infos sur le Programme d’été : https://institut.ifjd.org/event/entreprises-et-justice-transitionnelle/
Il reste des places pour l’Université d’été, à Baigorri ou en ligne (direct et replay pendant 1 mois) !!
Entreprises et droits humains
Souvent peu représentées comme actrices directes des processus de Justice transitionnelle, certaines entreprises n’en sont pas moins complices ou autrices de violations graves des droits humains aux conséquences massives pour des millions de personnes à travers le monde.
Que ce soit dans des contextes où les travailleurs et les travailleuses sont exploités hors du respect des conventions de l’OIT, ou dans des régions où des plans sociaux détruisent des bassins entiers d’emploi ainsi que les conditions de vie de celles et ceux qui en dépendent ; qu’il s’agisse de dommages environnementaux ou liés aux industries de l’armement ; qu’elles bafouent les droits des peuples autochtones, qu’elles aient recours au travail forcé ou qu’elles se rendent complices de groupes terroristes, des entreprises ne cessent d’accumuler toujours plus de profits au mépris de la vie et de la dignité du plus grand nombre.
Alors que le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne se sont récemment mis d’accord sur de nouvelles règles obligeant les entreprises à intégrer les droits humains et l’impact environnemental dans leurs systèmes de gestion, et que le Haut-Commissariat des Nations-unies aux droits humains édictait en 2011 ses Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits humains, il semble toujours difficile pour le droit et la Justice de mettre un terme à l’impunité dont peuvent jouir ces personnes morales incontournables de notre monde globalisé.
Loin de chercher à mettre en accusation toutes les entreprises sans distinction, nous nous demanderons comment faire respecter et progresser les contraintes juridiques visant celles d’entre elles qui commettent ou se rendent complices de violations des droits fondamentaux. Nous nous interrogerons également sur les moyens de faire reconnaître la réalité et les impacts des violences économiques et sociales. Enfin nous nous pencherons sur la prise en charge des victimes de répressions et de violations présentes et passées, leur réhabilitation et la réparation des destructions et des traumatismes engendrés par ces violences. Autant de questions qui ont toute leur place dans les innovations théoriques et pratiques de la Justice transitionnelle.