Le Conseil de développement et la Communauté d’agglomération montent au créneau pour l’euskara.
Le Conseil de développement du Pays Basque a adopté le 27 juin une motion en faveur de l’enseignement bilingue et immersif en euskara. Pas de quoi s’étonner outre mesure si l’on considère la demande sociale croissante pour l’enseignement du basque et le consensus qui réunit la société civile et les élus sur le sujet depuis deux décennies. La Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB) a d’ailleurs emboité le pas, deux jours plus tard, à cette émanation de la vie économique, sociale et culturelle d’Iparralde, en réponse, bien sûr, au manque de moyens accordés par l’Etat à une politique linguistique digne de ce nom.
30 postes font défaut pour la prochaine rentrée des ikastola. L’éducation nationale ne met plus, non plus, les moyens pour assurer la qualité de l’enseignement bilingue dans le public. Quatorze professeurs volontaires de l’enseignement catholique se sont vus refuser une formation intensive en langue basque par le rectorat. Les réformes en cours dans les collèges et lycées français continuent à dévaloriser l’enseignement des langues régionales. Cerise sur le gâteau basque, les demandes d’expérimentation en enseignement immersif de trois écoles publiques ont été refusées pour la rentrée 2019.
Face à ce dernier constat, la Communauté d’agglomération Pays Basque défend la poursuite des expérimentations de l’immersif en maternelle. Le Conseil de développement prône même “la généralisation” de cette offre. Les mots comptent et les moyens aussi. Mais qui veut la fin…
Aujourd’hui, un enfant d’Iparralde sur deux est en système immersif ou bilingue dès la maternelle. Généraliser l’offre, c’est pour le moins répondre à la demande. Généraliser la pratique, c’est revigorer la langue. Depuis 10 ans, l’expérience dans l’enseignement public a démontré l’efficacité du modèle pour développer la langue basque sans altérer la langue française. D’autres études sont unanimes pour détailler les nombreux bienfaits de l’apprentissage d’une deuxième langue au plus jeune âge. Il n’y a bien que des ministres de l’actuel gouvernement français pour remettre en question le principe même de l’immersion et sans doute des parents encore prêts à défendre un monolinguisme de principe pour leurs enfants.
Mais au delà d’un statut particulier pour les langues régionales, réclamé par le Conseil de développement du Pays Basque et ses 110 organisations, c’est peut être dans la généralisation de l’enseignement immersif de l’euskara en maternelle que viendra le salut de la langue. Paxkal Indo, passé de la présidence de Seaska à celle du Conseil de développement, aurait du mal à soutenir le contraire.