Chaque année, quelque 3.000 nouveaux habitants s’installent en Iparralde, sur la Côte notamment. Cette croissance démographique pose la nécessité de redéfinir nos modes de vie pour une utilisation rigoureuse des ressources (eau, énergie, foncier, …) et de faire la part entre les usages réellement essentiels et ceux qui ne le sont pas. Le défi est collectif.
La croissance démographique de plus en plus marquée au Pays Basque et notamment sur la Côte soulève une question délicate : sommes-nous devenus trop nombreux pour notre petit paradis ?
L’attrait indéniable de la région, qui a pris de l’ampleur au cours des deux dernières décennies, a profondément métamorphosé certains coins d’Iparralde. Selon le dernier recensement de l’Insee, ce sont ainsi plus de 3.000 nouveaux habitants(1) qui viennent s’y installer chaque année, avec le BAB en tête.
Cette attractivité, combinée aux évolutions des modes de vie, laisse des empreintes tangibles sur différents aspects de notre quotidien tout en accentuant certaines problématiques environnementales.
Bien que sensible, la question de la capacité d’accueil d’un territoire demeure toutefois cruciale dans le contexte actuel et intéressante dans le cadre des débats sur l’élaboration de la feuille de route de Bagira.
D’une part, elle permet d’identifier et de prioriser les valeurs fondamentales qui sous-tendent ce fameux concept du « vivre ensemble ».
Ensuite, parce que l’omission de cette interrogation quant à des ressources limitées, sera à terme, inévitablement source de conflits.
Une qualité de vie en péril
Des signes classiques et révélateurs d’une certaine densité de population émergent dans nos quotidiens mettant à l’épreuve tant notre patience que notre attachement à la région, allant de la difficulté à trouver un logement abordable aux embouteillages quotidiens, en passant par les défis pour se garer ou encore l’accès aux services de garde d’enfants. Beaucoup d’infrastructures ne sont pas conçues pour un nombre illimité d’usagers et se trouvent vite engorgées.
Le paroxysme de la saturation urbaine se manifeste pendant les périodes touristiques et les festivités de masse.
Lors des dernières fêtes de Bayonne, avec une affluence record de plus de 1,3 million de festayres, les rues du centre-ville étaient impraticables, empêchant tout déplacement pendant de longues minutes.
Bien que ces mouvements de foule n’aient pas entraîné d’incidents graves jusqu’à présent, il devient irresponsable de ne pas agir pour réguler ces flux à l’avenir. Récemment, les festivités de Noël à Bayonne, en particulier l’affluence pour les lâchers de lanternes, ont également été un cauchemar pour de nombreux habitants. Les mairies portent une responsabilité significative pour ne pas alimenter cette attractivité qui à ce stade devient nuisible, et devraient au contraire favoriser la réappropriation de ces moments festifs par les habitants.
Cela pourrait passer par une consultation des résidents et une programmation dans les différents quartiers, à taille humaine, en s’appuyant davantage sur les acteurs et associations locales. Il est évident que le modèle de fête consumériste, visant à attirer le plus grand nombre de participants possible, a atteint ses limites.
Redéfinir nos modes de vie
Mais la question de l’affluence dépasse la simple préservation d’un quotidien soutenable et vient nous confronter quant à l’utilisation judicieuse de ressources limitées telles que le foncier, le logement, l’eau, l’énergie…
En effet, dans un contexte où la population et donc la demande augmentent, il devient impératif, et plus seulement pour des raisons écologiques, de distinguer les usages réellement essentiels de ceux qui ne le sont pas. Dès lors, des mesures favorisant le droit au logement des habitants plutôt que des résidences secondaires coulent de source.
Justement, la gestion de l’eau aussi, dont la consommation s’accroît avec l’augmentation de la population, devra faire l’objet de priorités, d’autant plus que les épisodes de sécheresse deviennent plus fréquents et intenses avec le dérèglement climatique. En prenant en considération que 75% de la consommation d’eau au Pays Basque est attribuée aux ménages, la sobriété devra être le maître mot.
Allons questionner les usages non essentiels comme le remplissage des piscines, l’arrosage des terrains de golf et des pelouses ou dans un autre registre l’eau potable pour les toilettes. La croissance démographique pose en réalité la question de nos modes de vie. Plus ces derniers sont consommateurs, moins le Pays Basque pourra accueillir de personnes. Et accessoirement, en limitant certaines pratiques excessives, le territoire deviendra naturellement moins attractif pour ceux qui ne peuvent s’adapter à des modes de vie plus responsables. Ce qui en soi est une forme de sélection naturelle.
Un défi collectif
Les résultats du sondage mené par Bagira soulignent l’attachement sentimental au Pays Basque, classé en troisième position parmi les piliers de l’abertzalisme du XXIème siècle.
Cette profonde connexion se profile comme la gardienne la plus fiable de la préservation de notre territoire, et doit nous inciter à réévaluer la pertinence et l’utilité de chaque nouveau projet. Plutôt que de rejeter en bloc toute évolution et d’adopter une position conservatrice de premier ordre, cet attachement viscéral doit servir de boussole, nous guidant vers l’essence de ce que nous voulons préserver, quitte à remettre en question certaines de nos habitudes et certains de nos modes de vie moins fondamentaux.
En somme, il nous appartient de transformer ce défi démographique en opportunité, pour nous façonner un avenir durable et désirable au sein du Pays Basque.
(1) Solde entre ceux qui chaque année partent d’Iparralde et ceux qui y arrivent.
Nous sommes trop nombreux
Le pays basque ne peux recevoir autant de personnes
La croissance démographique en Iparralde pose aussi le problème de l’intégration des nouveaux arrivants dans un pays à l’identité forte basée sur une langue, l’euskara et une culture spécifique. La capacité d’accueil et d’intégration n’est pas sans limites. Nous sommes bien placés pour le savoir en Occitanie (et je ne parle pas ici de la région Occitanie mais de l’Occitanie ethnolinguistique présente sur trois Etats). Les gens venus du Nord de la Loire, attirés par le « sunbelt » occitan ont submergé par exemple les Provençaux qui deviennent minoritaires sur leur propre terre. Le phénomène existe aussi dans les autres régions. Bien peu de ces nouveaux habitants s’intéressent à la langue et la culture occitanes dont ils ignorent souvent l’existence ou quand ils la connaissent n’ont que mépris pour ces ploucs et leur accent ridicule. J’aimerais me tromper mais je crains qu’il n’en soit de même au Pays Basque.
Hizkuntza eta kultura alienazioaren ondotik demogafiarena datorkigu Iparraldean. Bere kantuan jadanik 1963 salatzen zuen hori Mixel Labegeri lapurtarrak : « Aita zer egin duzu gure lur maitea? Arrotzez betea da Euskadi guztia ». Kanpoko jende gero eta gehiago badator Iparraldera bizitzera; kanpotarra izatea ez da hobena, baina okerrena da jende arrotz horiek euskal kultura gaitzetsi, horretaz ez jakitea edo jakin nahi ez izatea. Adibide bat: Rock dantza irakasten duen emazte kanpotar batek esan zuen egun batez: » Hemengoei ez zaie gustatzen rock -a » Ez duke-a sekulan entzun Niko Etxart, Muguruza, Alex Sardui eta abar luze batez? Ez jakitea ala jakin nahi ez izatea? auskalo!Baina horrek errremedio bat baduela pentsatzen dut: euskaldun berri zein zaharrek, militanteek zein ez militanteek euskal giroa askoz gehiago erakutsi behar dugu eta bereziki euskara kalean, zein leku publikoetan erabiltzea beste jendeek egin ditzatekeen ohar txarrak usatuz.
Hizkuntzak kultura darama eta hizkuntzaren bektorerik gabe kultura desagertuko da.
Hala ere, pertsona gehienek ez dute jakin-min intelektuala beste hizkuntza bat ikasten, berdin dio zenbat urte dituzten.
Imposer un niveau minimal en euskara (B1) lors des entretiens d’embauche en Iparralde pourrait diminuer nettement l’attractivité du pays (?!) et ne garder que les plus motivés à réellement s’intégrer… Exit les consommateurs de surf, de fêtes et du vernis de la région.
Il est vrai que je viens à regretter d’avoir rencontré un basque il y a 16 ans et de l’avoir suivi pour me retrouver maintenant coincée ici dans une zone surpeuplée et sans accès à un logement même très simple, et écologique ! J’attends impatiemment que mes enfants (euskaldunak) soient assez grands pour que je puisse quitter la région et retourner travailler dans la diagonale du vide, déserts médicaux où j’aurais non seulement du boulot mais aussi une petite maison de campagne avec du terrain pour moins de 100.000.€…
Ze dommaia, Euskal Herria ederra zen. Je reviendrai de temps en temps pour voir mes enfants et me ré-immerger dans cette langue passionnante que j’espère maîtriser complètement avant de partir.
Nous sommes trop nombreux, le Pays Basque n est plus. Plus aucun intérêt à vivre ici
Je suis amoureuse du pays basque depuis 54 ans. Tout m’a retenue ici. ses chants, ses valeurs, son authenticité, son caractère fort, je pourrais parler beaucoup de ces moments vécus dans ses montagnes. Mais maintenant je ressens ce pays envahi, la côte n’est plus ce qu’elle était, une douceur est partie, trop de voitures, de gens dont je me demande comment ils vivent ici puisque les personnes nées ici et travaillant ici sont obligées de louer ou acheter plus à l’intérieur des terres et qui ont des parcours de plus en plus longs à faire pour aller travailler. J’ai vraiment peur que ce pays perde son âme 😰
Je suis perdue chez moi dans mon pays d’origine où je vis depuis 57 ans..je ne reconnais plus le paysage, toutes ces constructions…je n’aime plus marcher nonchalamment dans ma ville envahie quasiment toute l’année de touristes. Je ne respire plus .on étouffe dans les bus chargés de valises ..laissez les logements à nos jeunes travailleurs avec un contrat de location pérenne..
Depuis 2005, les Basques ne font plus de bébés, du moins pas assez. Mais malgré se solde naturel négatif, la population explose. Et ce n´est pas vraiment nouveau.
Dans l´Assemblée du Pays Basque, le PNB interpelle, face à « des chiffres hors de commun posant des problèmes économique, social, culturel, urbanistique ».
EAJk Iparraldeko indar politikoen arteko akordioa nahi du, konponbidea bilatzeko.
Duela 30 urte Euskal Herritik jalgi eta ez naiz berriz erretiratuko: sobera populatuak egitura eskasetarako. Urtean milaka damutuko dira. Frantzia ederra da, leku lasaiagoak eta ez hain artifizialak dituena, Auvernian adibidez.
Question légitime en effet.
Du coup peut-on la mettre en parallèle avec la volonté assumée des pouvoirs politiques locaux de limiter les logements touristiques au profit de logements à l’année ?
Cela n’augmenterai pas le solde démographique croissant ?