Le samedi 3 octobre à 10h00, Bizi appelle à un rassemblement festif et populaire devant l’aéroport de Biarritz pour la réduction du trafic aérien et la reconversion de cette industrie. Le seul moyen de s’aligner sur l’accord de Paris étant de diminuer drastiquement le trafic aérien, les militants climatiques demandent « un plan de reconversion de l’industrie et des emplois du secteur de l’aéronautique où les employés, élus et citoyens dialoguent ensemble pour penser la réorganisation de notre système de mobilité intégré à la réalité de nos territoires ».
Selon Bizi!, l’impact de l’aviation civile sur le dérèglement climatique est nettement sous-évalué. Les chiffres habituellement retenus omettent les gaz autres que le CO2. La filière est ainsi responsable de plus de 7% de l’empreinte carbone de la France (1). D’autant plus sous-évalué quand on voit les objectifs de croissance du secteur : depuis plusieurs décennies, le trafic aérien double tous les quinze ans et les projets de construction de nouvelles infrastructures aéroportuaires se multiplient dans le monde. En France, des projets comme l’extension du terminal 2 à Nice ou du terminal 4 à Roissy prévoient une augmentation respective du trafic de l’aéroport de plus de 50% d’ici 2030 et de 38% d’ici 2037.
Les militants climats soulignent que le seul moyen de s’aligner sur l’accord de Paris est de diminuer drastiquement le trafic aérien. Comme dans l’Hexagone, la moitié des déplacements par avion est le fait de 2% de personnes, les mesures nécessaires à la diminution du trafic ne concerneront donc que les personnes qui ont les moyens et l’habitude de prendre l’avion. En effet, si les déplacements en avion sont devenus légèrement plus accessibles, prendre l’avion reste un marqueur social fort, confirmant la corrélation entre empreinte carbone individuelle et niveau de vie. Des mesures sont à mettre en place dès maintenant pour emprunter cette voie.
Pour les altermondialistes basques, la réduction du trafic aérien aura un impact sur les emplois disponibles dans ce secteur. Ces emplois sont aujourd’hui soumis à des décisions politiques et économiques sans concertation avec les salariés, comme les plans sociaux massifs à Air France, à Airbus et chez de nombreux sous-traitants, malgré le plan d’aide gouvernemental. Or, les salariés sont les plus à même de préparer la reconversion de leur secteur d’activité. C’est pourquoi Bizi demande un plan de reconversion de l’industrie et des emplois du secteur de l’aéronautique où les employés, élus et citoyens dialoguent ensemble pour penser la réorganisation de notre système de mobilité intégré à la réalité de nos territoires. Le savoir-faire des salariés doit être déployé dans des secteurs compatibles avec une société soutenable : développer la relocalisation des emplois avec le tissage d’un réseau local, redynamiser le tourisme local, les mobilités douces, la sobriété énergétique, développer le réseau ferroviaire avec la réhabilitation des trains de nuit intégrés dans un réseau européen et rendre ces transports accessibles à tout le monde.
Pour Julien Clapié, porte-parole de Bizi, “l’aéroport de Biarritz est un symbole de l’injustice sociale et climatique. Un aéroport dont l’activité à l’année repose sur le trafic affaire et qui avec la perte globale de vitesse du secteur aérien risque de devoir licencier. Il est urgent de reconvertir les emplois du secteur !”
Devant l’urgence climatique et sociale, Bizi appelle à un rassemblement populaire et festif le samedi 3 octobre à 10h00 devant l’aéroport de Biarritz pour créer une société soutenable et solidaire. L’association demande la réduction du trafic aérien et la mise en place d’un plan de reconversion et de formation pour les employés du secteur. Cette journée s’inscrit dans une mobilisation Hexagonale initiée par Alternatiba et ANV COP21. A Biarritz, Bordeaux, Clermont, Lille, Marseille, Nantes, Nice, Paris, et bien d’autres villes, des marches, des vélorutions, des rassemblements, des occupations d’aéroports et des actions déterminées sont organisées, pour la justice économique, sociale et climatique afin de ne laisser personne sur le carreau !
(1) Étude de B&L évolution : «Climat, pouvons-nous (encore) prendre l’avion ?»