J’aime beaucoup le côté pince sans rire du vice-président du Conseil départemental et délégué au tourisme, président du Conseil de destination Pays Basque, conseiller municipal d’opposition biarrot, membre du conseil permanent de la Communauté d’agglomération du Pays Basque (Nord), probable futur sénateur (au moment de rédiger ces lignes) et actuel président du comité départemental du tourisme 64 ou plutôt de l’Agence d’attractivité et de Développement Touristiques Béarn Pays Basque (AaDTBP). C’est à ce dernier titre qu’on lui doit sa dernière sortie radiophonique sur France Bleu Pays basque (Nord): “Il n’y a pas de saturation touristique en Pays Basque”.
Hé bé, qu’est ce que ça sera quand il y en aura une.
C’est à croire que le cumulard LR ne circule pas en voiture en plein été. Vendredi 18 août : départ du centre ville d’Hendaye à 15h30. Arrivée à Bayonne à 17h45, en évitant l’autoroute bouchée et en essayant de passer par des chemins de traverses connus des seuls indigènes locaux. Et aucun accident pour expliquer cela. Si ce n’est le trop plein.
C’est à croire que l’ancien président de l’Office Public de la Langue Basque (OPLB) ignore que le choix prioritaire d’une orientation économique vers le tout tourisme, tant dénoncé par une poignée d’abertzale dans les années 80, partage la responsabilité de l’émergence, il y a 10 ans, de plus de 43.000 logements secondaires et vacants(1).
C’est à croire qu’il se félicite d’un certain tourisme de luxe où le prix du mètre carré peut, à la marge, atteindre les 12.000 euros à Biarritz ou Saint-Jean-de-Luz ! (2)
Le calcul de Max la menace comme de Michèle ma belle bourgeoise réac, ex maire de Saint-Jean-de-Luz, était, avec bien d’autres, de favoriser la venue de ces riches arrivants, confortant, même dans le cadre de maisons secondaires, un soutien électoral local sans faille pour le RPR/UMP ou les LR maintenant.
C’est à croire que lui et les siens se moquent complètement du devenir de toutes ces familles et de leurs enfants qui vivent ici avec peu de moyens voire même des moyens qui seraient suffisants ailleurs pour se loger et vivre correctement. Et le nombre exponentiel de locations Airbnb, concurrentes déloyales des hôtels et autres chambres d’hôtes, participent un peu plus à ce bordel ambiant.
On voit rouge en étant blancs !
La saturation est aussi très vivace au moment des fêtes de Bayonne. Les vieux de plus de trente ans se limitent de plus en plus à la journée, pendant que des meutes de jeunes, avec en tête le “no limit”, se déversent par flots réguliers du côté de la place des Basques. Parce qu’entre nous — chuuuut!— les fêtes, ce sont d’abord celles des cafetiers, restaurateurs, ambulants, forains et… peñas !
Pour certains, c’est la moitié des recettes annuelles ! Alors, allons-y gaiement: faisons passer la bière de 2,80 euros l’an passé à 3 euros, insérons un panneau indiquant que les toilettes sont fermées (de l’intérieur!) parfois dès le mercredi midi, proposons des menus à 30 ou 35 euros (vin non compris), et faisons hurler les baffles de sempiternelles musiques imbuvables ressuscitant pour un temps des chanteurs qui n’ont plus mal aux dents comme le loucheur et l’illuminé et glorifiant le défenseur des colonies, de la beaufitude et de la java de Broadway, qui nous donne, lui, toujours mal à la tête.
Et paradoxalement ce rendez-vous annuel des pickpockets, des touristes en mal de typique, de flics en costume de flics ou en tenue de festayres, des borderlines ou des abrutis violents, avinés et sexistes aspire aussi, inexorablement, nombre de locaux et de leurs familles éloignées contents d’y être.
Pourtant, les excès sont là et on attend toujours que la municipalité avec tous les différents services (police, gendarmerie, protection civile, hôpital et cliniques) fasse un bilan exhaustif dans la transparence de toutes les incivilités, violences, vols et viols.
La crédibilité serait pour une fois à l’honneur.
Et les deux millions d’euros investis dans la sécurité sont bien commodes pour justifier l’idée de rendre les fêtes payantes. Et il y a même des cafetiers sincères qui considèrent que leur chiffre d’affaire était plus important l’an passé avec moins de monde que cette année : on pouvait plus facilement s’approcher des comptoirs !
Le constat à faire, c’est qu’il y a belle lurette
que ces fêtes de Bayonne ne sont plus les fêtes des bayonnais(e)s.
Et si on commençait par se poser la question du sens de ces fêtes, de la fête ?
Du plaisir de se retrouver pour échanger, se cultiver,
partager des centres d’intérêt ou vivre intensément des musiques vivantes ?
Voyage au centre de la fête
Le constat à faire, c’est bien de se rendre compte qu’il y a belle lurette que ces fêtes de Bayonne ne sont plus les fêtes des bayonnais(e)s.
Et si on commençait par se poser la question du sens de ces fêtes, de la fête ? Du plaisir de se retrouver pour échanger, se cultiver, partager des centres d’intérêt ou vivre intensément des musiques vivantes ?
Ne serait-ce pas enfin le moment de donner la parole à ses habitant(e)s au travers d’un questionnaire, de réunions publiques, de débats sur le contenu, la durée, la date, les heures de fermeture, les couleurs de la tenue (pourquoi le rouge et blanc et pas le rouge et vert, couleurs de la ville?), les contreparties, la concentration, la place des forains et leur nombre, le prix des consommations et des repas, les sonos et comptoirs extérieurs… ? Et si ce nécessaire état des lieux concernait aussi la quinzaine de peñas logées dans un bien communal et les 80 autres, locataires d’un privé ou propriétaires, dont la majorité engrangent les dividendes des fêtes sans taxes ni salaires et sans oeuvrer aucunement pour la collectivité ou pour un soutien à des associations dans le besoin ou tout simplement pour l’animation de la ville tout au long de l’année.
Assurément, un immense chantier s’offre à nous pour vivre des fêtes qui nous ressemblent plus et qui pourraient ressembler aussi à cette merveilleuse fête de la musique.
Mais cette municipalité en a-telle la volonté, l’esprit et le courage politique?
(1) Selon une enquête de l’INSEE réalisée en 2012, il y avait, en 2008, 36 212 résidences secondaires sur notre territoire, soit 21,1% du parc immobilier (12,1% pour l’Aquitaine) et 6857 logements vacants, soit 4.0% ici contre 6,4% en Aquitaine.
(2) Sur la côte basque, la plupart des acheteurs de résidences secondaires sont des seniors parisiens à la recherche d’une maison de vacances, qu’ils pourront transformer en résidence principale pour leurs vieux jours (…) “Beaucoup de retraités arrivent de partout en France et recherchent le même type de biens: un appartement de trois chambres en front de mer, si possible avec une terrasse et un garage. Jusqu’à 12.000 euros le mètre carré. Ces biens partent en quelques semaines”, confie Isabelle de Langeron, représentante du réseau Coldwell Banker DP&P Consulting. Le Monde.fr du 25/07/2014
Le tourisme de masse n’est pas bon pour les locaux, mais bon pour les loueurs, hôteliers, commerçants.
Les prix flambent avec cette ruée de touristes. Alors les municipalités se disent également pourquoi ne pas profiter de ceux qui ont osé acheter un bien immobilier et malheur à ceux qui en ont hérité.
Ils ont de la chance d’avoir les poches remplies pour acheter des appartements ou villas sur la côte et en faire une résidence secondaire.
Il y a aussi ceux qui ont hérité de leurs parents et qui se retrouvent avec une résidence sur la côte.
Où est la différence ?
Taxer tout le monde ? Choisir de taxer seulement les »riches » pour avoir un coin pour passer quelques jours ?
Taxer ceux (et ils ne sont pas très nombreux, mais ils sont là) qui par héritage garde la »demeure familiale » ?
Comment faire le tri ?
Hendaye 40% de plus sur la taxe d’habitation des résidences secondaires. peut-être que ceux qui ont décidé cela ont une résidence secondaire ailleurs !!!!
Nous avons laisser faire depuis les années 80 où nous diffusions des tracts sur les plages, blocage de l’autoroute en opérations » escargot »… certains de nos « représentants » avaient même créé l’UDIT pour défendre leurs intérêts touristiques, commerçants hôteliers, restaurateurs…le réveil est un peu tardif. Et que penser de ce bel Ikurina vvendu à toutes les sauces, sans « taxe »…