A l’heure où ces lignes sont écrites, je me prépare à rejoindre la première réunion du Conseil communautaire Pays Basque !
Un pas gigantesque a été franchi, et il y aura sans doute une certaine émotion dans l’assemblée dans quelques heures, à voir se réaliser ce qui a été tellement souhaité !
Pour le territoire, c’est, à n’en pas douter, un moment tout à fait historique et qui d’une certaine façon nous réconcilie avec le fait politique quand une aspiration aussi partagée devient réalité avec l’engagement de tous.
C’est finalement cela que l’on attend de la vie dans la Cité, une volonté politique claire, des convictions et une vision pour l’avenir.
Nous avons mené une lutte acharnée et constante pour une reconnaissance institutionnelle du Pays Basque, nous avons partagé cet espoir avec d’innombrables personnes de sensibilités diverses, et même si la revendication a pris plusieurs formes en fonction du contexte, nous posons aujourd’hui une indiscutable première pierre.
J’ai aimé cette bataille, d’abord par la richesse des débats et des rencontres, car loin de s’enfermer dans quelques chapelles, l’idée d’une institution pour le Pays Basque a rassemblé au-delà des clivages habituels et créé une dynamique tout à fait exceptionnelle.
J’ai aimé cette bataille,
d’abord par la richesse des débats
et des rencontres,
car loin de s’enfermer
dans quelques chapelles,
l’idée d’une institution
pour le Pays Basque
a rassemblé au-delà des clivages habituels
et créé une dynamique
tout à fait exceptionnelle.
Il me semble que cela est remarquable et ne doit pas être minimisé.
Il faudrait sans doute en analyser plus finement le moteur profond, mais cela signe d’une certaine façon l’attachement à quelque chose d’indéfinissable mais d’évident autour de l’idée que l’on se fait du Pays Basque.
Il n’est d’ailleurs aucunement besoin d’en être natif, pour le vivre et le comprendre, tellement l’identification à cette communauté d’idées et de valeurs se fait naturellement.
Avantage sans doute des territoires qui ont su conserver un caractère affirmé…
L’outil est là, il nous appartient maintenant d’en faire quelque chose de positif, d’efficace pour promouvoir un développement durable et maîtrisé au service d’une population de 300 000 habitant.es et c’est un magnifique défi !
Ce ne sera pas, bien évidemment, d’une simplicité biblique, le travail des trois années à venir est conséquent, mais aussi enthousiasmant.
Je crois à l’intelligence collective et si obstacles il y a, je suis certaine que l’on saura les surmonter avec la créativité, et le brin de folie qui sont des marqueurs de ce territoire.
Pour cela ceux et celles qui auront la charge des politiques publiques devront être à l’écoute de la société civile dans toutes ses formes et en tout premier lieu s’appuyer sur le Conseil de développement qui doit conserver un rôle majeur.
Car c’est une de nos particularités aussi, avoir su faire vivre pendant des années un dialogue constant entre le politique et les forces vives de la société basque. Cet outil a été dénoncé souvent comme un pis-aller, notamment par les opposants à l’EPCI qui se voulaient les chantres de la Collectivité territoriale à statut particulier, surtout d’ailleurs à partir du moment où l’on a été certain que cela ne serait pas possible.
Je ne suis pas nostalgique de cette proposition, d’autres temps viendront où des évolutions paraîtront sans doute nécessaires.
La Communauté actuelle permet déjà de s’emparer de bien de sujets fondamentaux pour l’organisation du Pays Basque, des compétences importantes en matière de mobilité, de transition énergétique et écologique, d’aménagement du territoire, de politique linguistique, de stratégies économique, agricole, touristique, sociale, culturelle…..
Il y a devant nous un champ des possibles énorme qu’il convient d’investir et de traduire en projets concrets !
A ce moment précis, je me permets d’espérer que tous ceux qui frappent à la porte du wagon 1, celui des importantes responsabilités, sont tous convaincus de la nécessité de réussir, et que leur ardeur à en être n’aura d’égal que leur ardeur à faire!
Nous assistons depuis peu à des revirements impressionnants dictés, paraît-il, par l’intérêt pour le Pays Basque, je ferai partie de ceux et celles qui resteront vigilants tant j’ai des difficultés à être convaincue par certains ralliements.
Ce n’est pas politiquement correct de s’exprimer ainsi, sans doute, mais la recherche de ce que l’on appelle pudiquement des équilibres me laisse un goût amer.
Il ne s’agit pas pour moi de faire place nette mais bien de dire que l’on ne construit rien sans la confiance et qu’il faudra autour du président une équipe loyale sans quoi l’édifice restera fragile.
Mais, pour l’instant, la journée est à la joie profonde de voir se constituer officiellement la Communauté Pays Basque, à l’émotion, à la satisfaction du travail accompli avec mes ami.es de Batera, à ce moment important de notre Histoire !
Mais ce n’est pas une fin en soi, car ici et maintenant tout commence!
Aintzina!