Trois questions à Marie-Pierre Arrieta, ancienne membre du Conseil de surveillance de Herrikoa (Cogérante de la coopérative Lan Berri, bénévole de l’association Andere Nahia).
Pouvez-vous nous rappeler les raisons de votre démission de 2020 ?
La polémique est née quand Txistu Bergara a posé le renouvellement du conseil de surveillance de Herrikoa. Selon lui, il y avait une surreprésentation de structures c’est-à-dire de personnes morales. Il souhaitait équilibrer au profit de personnes physiques et il a alors demandé à Caroline Phillips de céder sa place.
Nous étions quatre femmes sur 16 membres, on s’est offusqué de cette demande ! Le ton est monté… et Bergara a eu l’une de ses colères qui font sa réputation ; il peut se montrer vraiment menaçant ! Il a entre autres lancé que Andere Nahia ne représentait rien et qu’il ne comprenait pas bien ce que ses représentantes faisaient là…
Nous avons démissionné toutes les quatre, suivies par trois autres membres. Avec le recul, cela a été une très mauvaise décision. Notre départ, c’était la stratégie de Bergara pour nous remplacer par d’autres plus en adéquation avec sa vision.
Lors de l’AG de Herrikoa qui a suivi, comment avez-vous ressenti l’absence de réactions de soutien ? Et que vous inspire le fait que trois ans et demi plus tard, le Conseil de surveillance n’ait toujours pas désigné de président en remplacement de Peio Bellan ?
L’absence de réactions peut s’expliquer. Les actionnaires de la société civile sont très peu informés de ce qu’il se passe à Herrikoa, de sa situation. Le montage juridique mis en place est extrêmement complexe. Qui le comprend d’ailleurs ? De plus, les actionnaires sont de moins en moins présents lors des AG, et cela est encore plus vrai depuis le COVID…
Ce que m’inspire l’absence de président du Conseil ? C’est Herkide qui détient tout le pouvoir. Il n’existe plus de contre-pouvoir pour défendre une autre vision de celle de Acheritogaray et Bergara qui se posent en experts du monde des affaires. Tout cela est très éloigné du monde coopératif et de notre vision avec ses dimensions sociale et culturelle.
Que pensez-vous de l’implication de Herrikoa dans « l’affaire Enargia » ?
C’est la goutte de trop ! J’espère que la génération qui arrive pour prendre notre relais va être capable de dépasser l’espèce d’omerta qui existe chez nous : il ne faut pas faire d’histoires, pas de vagues… Bergara et Acheritogaray sont dans une espèce de toute-puissance. Cela me semble incroyable et aussi très inquiétant car je pense que la situation actuelle peut avoir des répercussions à Sokoa.