L’un des enjeux de ces élections municipales sur le BAB concerne nos déplacements quotidiens. Et comme tout sujet, la résolution des problèmes qu’ils engendrent est complexe, tellement la voiture reine a été mise sur l’autel de la réussite sociale par la victoire de l’individualisme forcené. Entre nos habitudes qui confinent à la dépendance et le retard de la prise de conscience généralisée de nos élus mais pas que, la situation parait encore assez inextricable aux entrées et sorties de l’agglomération bayonnaise en début et en fin de journée. Il faut dire qu’à raison de 3% de bagnoles supplémentaires chaque année sur ce territoire et 1,2 personne par voiture en moyenne, on ne peut qu’aller droit au mur. Si les embouteillages croissants forment la partie visible de l’iceberg, les 1100.000 tonnes d’émissions annuelles de gaz à effet de serre, plus insidieuses, demeurent le vrai sujet de préoccupation.
Tout pour les toutous
Au début fut la MIACA (Mission interministérielle de l’Aménagement de la Côte Aquitaine) qui consacra le Pays Basque en lieu de villégiature : ainsi naquit la politique du tout tourisme dès 1967. On connaît la suite. Aménagement économique aux seules fins touristiques, augmentation drastique du coût du foncier, afflux de populations exogènes, désordre écologique, développement démentiel des logements secondaires, exode vers la périphérie du BAB, des POS puis des PLU réalisés sans vue d’ensemble, déficit de constructions de logements, peu d’alternatives à la voiture et désertification du Pays Basque intérieur. Résultat des courses en matière de déplacement : un bordel sans nom et qui plus est exponentiel.
Tête à queue
Pendant ce temps, l’extrême gauche française et abertzale, essentiellement sur Bayonne, et de façon récurrente, sortent de leur chapeau électoral comme principale solution la gratuité des transports collectifs*. Sur la forme, cette complainte est à l’image de l’impôt injuste qu’est la TVA. Tout le monde paye la même chose, alors que tout le monde n’a pas le même train de vie. Dès lors, pourquoi, ceux qui en ont les moyens ne paieraient-ils pas leur déplacement en bus en permettant une quasi gratuité à ceux qui vivent uniquement des minima sociaux ? Là, ce serait une vraie mesure de gauche. Sur le fond, il faudrait regarder de plus près les effets pervers d’une gratuité totale. Issu de l’éducation populaire, je continue de penser que, même minime, une participation de chacun est importante et éminemment citoyenne. Enfin, les réponses à apporter en matière de déplacement ne peuvent être que multiples tout en étant concomitantes.
Réfléchir sans interdits
Il s’agit de développer l’activité économique hors du BAB favorisant la fameuse solidarité côte-intérieur afin de désengorger le BAB, renforcer les mesures coercitives envers la voiture, accentuer le maillage et la cadence des bus, organiser les déplacements de l’intérieur vers l’agglo (parkings, incitation des entreprises…), mener une vraie campagne civique vers toutes les générations sur les modes de circulation douce, et les transports collectifs, mettre en place au sein de l’Acba un système de covoiturage dans lequel, par exemple, les voitures pourraient circuler en site propre en ayant au moins quatre passagers à bord… In fine, c’est bien sûr toute notre façon de nous déplacer qui doit être repensée dans le cadre d’une plus grande solidarité et d’une prise en compte de la question majeure qu’est la nécessaire transition énergétique.
*Cf le tract distribué par la liste abertzale bayonnaise
En effet, Jean-Marc a bien raison de souligner que » la gratuité totale des transports » (notamment Chronoplus) est un point commun des programmes des listes « Baïona 2014 » et « Bayonne,l’Humain d’abord ! ». Par contre, les autres listes sur Bayonne sont contre la gratuité totale des transports, et ce n’est pas un hasard, si ces listes se retrouvent sur des points aussi essentiels pour les usagers des transports !
Il s’agit bien là, d’un débat politique et idéologique, la gratuité, ce mot horrible (pour certains) a toujours effrayé, mais moi, je suis sur que quand on vit avec les minimas sociaux, comme écrit Jean-Marc, « une participation minime » c’est toujours une participation de trop, quand on a du mal à boucler les fins de mois.
Notre proposition commune de gratuité des transports est « récurrente » d’après Jean-Marc , et c’est normal , qu’il se rassure, elle ressortira de « nos chapeaux » tant qu’on ne l’aura pas obtenue .
SERGIO NOGUES
C’est dommage Serge, tu ne réponds pas sur le fond et tu présentes toujours la question de la gratuité totale et pour tous comme LA solution. Le sujet est bien au delà plus complexe.
Je me suis même laissé dire que certains membres de la liste que tu mènes rejoigne la trame de ma chronique…
Reçois néanmoins mon encouragement dans la bataille électorale où les « petits » doivent relever la tête ! Et plutôt dans la mêlée bayonnaise, en ce qui me concerne !
Ikus arte
JMarc
Les vrais mesures de gauches ce serait par parler du code du travail et sa défense au quotidien. Laurent.