Il aura tout de même fallu trois jours d’occupation du local bayonnais du Parti Socialiste, quelques interventions au sein du Conseil de Développement pour «agacer» le Sous Préfet, et l’assurance d’un président de Région, d’une sénatrice et d’une députée pour décrocher le principe d’une réunion de travail à Paris, à l’Assemblée Nationale, sur «la question du financement de l’enseignement immersif en langues régionales». On ose à peine imaginer ce qu’il aurait fallu faire pour avoir une date précise.
Et bien sur, on reste dans des termes génériques. Comme pour les amendements concernant de près ou de loin la demande d’une collectivité territoriale Pays Basque, à l’assemblée ou au Sénat, il est semble-t-il impossible de faire référence au Pays Basque, pas possible d’utiliser les mots évoquant le Pays Basque… On connaît par contre les participants à cette réunion : les parlementaires, les représentants des écoles, les Ministères de la Culture, de l’Education nationale et en guest, le Ministère de l’Intérieur…
Petit rappel. Voici les cinq missions essentielles du Ministère de l’Intérieur : assurer la représentation et la permanence de l’État sur l’ensemble du territoire national; élaborer et faire respecter les règles garantissant aux citoyens l’exercice des libertés publiques, notamment par le suffrage universel; veiller au respect des libertés locales et des compétences des collectivités territoriales dans le cadre de la décentralisation; garantir l’intégrité des institutions publiques et la sécurité des personnes et des biens; protéger la population contre les risques ou fléaux de toute nature et contre les conséquences d’un conflit éventuel.
Et depuis peu, c’est officiel, intervenir dans tous les champs d’action touchant de près ou de loin le Pays Basque. Il suffit, s’il fallait plus d’éléments, d’entendre l’interview du sous-préfet de Bayonne, Patrick Dalennes, dans l’émission Ahoan Bilorik Gabe de ces derniers jours. En résumé, le représentant de l’Etat, ou du Ministère de l’intérieur, on ne sait plus, confirme, en termes diplomatiques et avec des mots choisis, que «le gouvernement ne considère pas qu’il doit s’engager dans un processus de paix, notamment parce qu’il considère que la France n’a jamais été en guerre», «qu’il n’y a pas de solution concernant la loi Falloux qui empêche l’investissement public dans les ikastola» et «que le Gouvernement (il confond aussi Gouvernement et Ministère de l’Intérieur ?) a plusieurs fois dit qu’il n’accordera pas l’institution demandée par la majorité des élus du Pays Basque»…
Et j’oubliais l’essentiel, il nie toute influence de l’État espagnol dans la politique intérieure de l’État français. On veut bien le croire puisque, comme le souligne un article de La tribune, «la forme juridique de la collectivité territoriale basque n’a rien de fondamentalement dangereux. C’est exactement celle qu’a choisie Gérard Collomb pour sa métropole regroupant le Grand Lyon et la majeure partie du département du Rhône : une «collectivité à statut particulier de niveau départemental dotée de compétences supplémentaires», prévue dans le cadre de l’article 72 de la Constitution et dont l’organisation et les compétences se définissent en accord avec l’État. Du classique, du solide. Sauf que la réponse est «oui» à Lyon et «non» à Bayonne. Pourquoi «oui» à Lyon et «non» à Bayonne ?».
Sans doute parce qu’il n’y a effectivement aucune influence de l’Etat espagnol dans la politique intérieure de l’état français au delà de l’Adour.
Mini-reportage de l’hebdomadaire Argia sur l’occupation du local du PSF par Seaska: www.argia.com/multimedia/bideoa/okupazioaren-bitartez-seaskak-frantziako-gobernua-eserarazi-du
Okupazioaren bitartez Seaskak Frantziako Gobernua eserarazi du :
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