Les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Tous les trois ans, la moitié des sénateurs sont renouvelés pour un mandat de six ans. Ainsi, cette année, les sièges de 170 sénateurs sur les 348 de la Haute Assemblée seront remis en jeu. Le département des Pyrénées-Atlantiques est concerné, qui enverra trois représentants au Palais du Luxembourg.
Dans l’Hexagone, le renouvellement du Sénat du 24 septembre concerne les départements allant, dans l’ordre minéralogique, de l’Indre-et-Loire aux Pyrénées- Orientales ainsi que les départements d’Île-de-France.
En outre-mer, la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion, Mayotte, la Nouvelle- Calédonie et Saint-Pierre-et-Miquelon renouvellent également leurs sénateurs.
Le département des Pyrénées-Atlantiques fait partie des départements renouvelables.
Ici comme ailleurs, les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect, par scrutin de listes, par un collège d’élus locaux : députés et sénateurs de la circonscription, conseillers régionaux et départementaux et délégués des conseillers municipaux au prorata de la population de chaque commune.
Les PA envoient trois sénateurs ou sénatrices au Palais du Luxembourg. Les sortants sont Jean-Jacques Lasserre, qui ne se représente pas, privilégiant son mandat de président du Conseil départemental, Frédérique Espagnac, à nouveau candidate et tête de liste socialiste, et Georges Labazée, non investi par le PS mais candidat sur une liste dissidente. Max Brisson mènera la liste des Républicains. Les électeurs centristes de l’UDI et du Modem auront les choix entre deux listes: celle de Denise Saint-Pée et celle dissidente de Pepela Mirande.
Foisonnement de candidatures donc pour aller siéger sous les lambris dorés du Luxembourg.
Les absents ont toujours tort
Et les abertzale dans tout ça? Aux abonnés absents. A croire que ce scrutin ne nous intéresse pas.
Pour l’heure (à la date de clôture du N°2325 d’Enbata de Septembre), Eh Bai n’a fait aucune déclaration et n’a manifesté aucune intention de s’inviter au banquet républicain. [Note d’Enbata.Info : ci-dessous le communiqué d’EHBai rendu public le 8 septembre].
Les dizaines d’élus dûment estampillés abertzale, qui pourtant constituent une force non négligeable dans le paysage politique d’Iparralde, ne se sont pas exprimé non plus. Bizarre, bizarre. Si ce désintérêt devait se confirmer, pour la première fois depuis des lustres, les abertzale n’auraient rien à dire, rien à défendre, au moment d’envoyer des représentants du territoire à Paris. En 2011, une liste abertzale ou abertzale compatible avait concouru, menée par Sauveur Bacho, maire d’Arberats, accompagné de l’occitaniste David Grosclaude et de la Verte Alice Leiciagueçahar, avec trois suppléant- e-s abertzale. Son score avait été plus qu’honorable. En remontant aux deux éditions précédentes, Andde Darraidou et avant lui, Frantxoa Dascon, avaient fait don de leur personne pour porter nos couleurs.
Alors, pourquoi cette absence aujourd’hui?
Estime-t-on qu’il s’agit là d’une élection franco- française dans laquelle les abertzale n’ont rien à faire? Si tel était le cas, ce serait dommageable à double titre.
Tout d’abord, faire l’impasse sur une élection alors qu’on participe à la plupart d’entre elles, notamment les législatives, ne rend pas notre stratégie plus lisible aux yeux des citoyens que nous cherchons à attirer vers nous.
Secondement, peut-on se permettre de ne pas utiliser tous les leviers, y compris le Sénat, sur lesquels on pourrait agir, même modestement?
A défaut d’être supprimé, le Sénat dont l’utilité est, à juste titre, souvent remise en question, sera peut-être conforté par Macron dans le rôle de représentant des territoires qui est constitutionnellement le sien.
Dans son édito du mois dernier Jakes Abeberry, nous expliquait que la Conférence nationale des territoires proposée par Macron au Sénat le 17 juillet ouvrait la porte à une instance qui se veut “d’échange, de concertation et de décision”. Avec un point d’étape trimestriel. Ne faut-il pas saisir l’opportunité pour nous pousser du col et proposer dans ce cadre institutionnel souple, l’évolution de l’agglo Pays Basque vers la collectivité territoriale à statut spécifique qui fait ici consensus?
Mauvais signal
Or, qui, mieux que des élus abertzale, peuvent porter cette revendication décisive pour le devenir d’Iparralde? Agir en régie directe est bien plus efficace que de sous-traiter. Dès lors, faire l’impasse sur les élections sénatoriales, c’est envoyer un bien mauvais signal. Celui d’un mouvement semblant s’endormir après l’obtention de l’agglo unique qui pourtant ne peuplait pas nos rêves. Les Corses ont bien élu trois députés nationalistes, l’élection ici d’un sénateur ou d’une sénatrice abertzale est-elle à ce point inenvisageable? Nous contentons-nous d’un train de sénateur dans la réalisation de nos objectifs? Quoi qu’il en soit, à défaut de candidats de notre famille le 24 septembre, il reste à souhaiter que nos élus abertzale sauront distinguer un Brisson ou une Espagnac qui ont été à nos côtés sur le chemin vers l’agglo unique, le processus d’Aiete, la remise des armes d’ETA, la mobilisation en faveur des preso et autres initiatives qui nous tiennent à coeur. Alors que, dans le même temps, un Labazée, une Saint-Pée ou un Mirande se cachaient dans le maïs béarnais ou la fougère souletine.