Aujourd’hui voyager, organiser un voyage, est quasiment devenu un jeu d’enfant. Le développement d’internet permet d’avoir accès à quasi toutes les compagnies de transport, ainsi qu’à une multitude d’agences de voyage… On peut choisir un voyage suivant divers critères, la destination bien sûr, mais aussi le prix, le nombre de jours, le type de voyage, farniente, aventure, découverte, culturel, etc etc… Paris, Londres, New York, Mexico, sont à portés de clic et je peux même choisir de partir depuis Biarritz, Bilbao, Bordeaux, Toulouse ou Paris… Génial.
Mais là, j’avais juste le projet d’aller à l’autre bout du Pays Basque, à Logroño en train. Et là les choses se compliquent. Impossible de réserver par internet. Pour le site de la SNCF Logroño n’existe pas. Et pour la RENFE ce n’est pas possible. La destination est reconnue mais le parcours «Irun Logroño» n’est pas possible. Un billet pour Bilbao, oui. Pour Madrid, oui. Logroño pas possible. Sans doute une ligne trop secondaire, pas directe, pas possible. Sauf que moi, je veux aller à Logroño, et je veux y aller en train.
Je me rends à la gare de Biarritz. Au guichet, on pourrait me vendre un billet «Biarritz Hendaye», mais pour le «Hendaye Logroño» on ne peut rien faire pour moi et on me conseille d’aller à la gare d’Hendaye. Ce que je fais. Et là, surprise, la guichetière m’annonce que malheureusement si je veux aller à Logroño en train il va falloir que j’aille acheter mon billet à la gare d’Irun à quelques centaines de mètres de son guichet… Le bon côté de l’histoire c’est que petit à petit, je me rapproche de Logroño. A la gare d’Irun, pas de problème. Je vais pouvoir acheter mon billet «Irun Logroño». Effectivement il faudra faire un changement à Miranda del Ebro. Effectivement c’est une ligne secondaire. Ceci explique sans doute cela.
Après paiement, pendant que mes billets s’impriment, je remarque une inscription au sol. Une invitation à attendre son tour derrière une ligne matérialisé au sol. Elle est en quatre langues. En basque, en espagnol, en français et en anglais… Rien d’anormal à première vue. Sauf que la traduction française est approximative. On pourrait en rire. Personne n’a été capable, ou n’a eu l’idée de faire quelques centaines de mètres pour vérifier ou demander au premier francophone croisé quelle était la traduction exacte du marquage.
Ces deux épisodes, la difficulté d’acheter un billet, cette erreur de traduction, il y aurait sans aucun doute une multitude d’autres exemples, permettent de visualiser les conséquences, parfois aberrantes, d’une frontière administrative sur un territoire. On nous parle de construction européenne. On rêve d’une réalité Pays Basque. On mesure le chemin à parcourir. Les postes frontières et les barrières ont physiquement disparus, mais ils sont bien là…