En dépit du contexte mondial anxiogène fait de haine et de bruit de bottes depuis l’élection de Donald Trump, deux journées récentes m’ont fait chaud au coeur et donné l’envie de partager mon enthousiasme.
Tout d’abord, le lundi 9 janvier, cette exceptionnelle journée autour du procès de Jon Palais, dans la ville de Dax (foi de dacquois, on n’avait pas connu une telle foule depuis la libération). Le procès du faucheur de chaises s’est converti en procès de l’évasion fiscale.
Une excellente ambiance, un beau succès, bien que les paradis fiscaux ne soient pas près de disparaître. Il n’empêche. La BNP n’a pas osé se présenter au procès, ni même s’y faire représenter par un avocat. Aucune charge retenue contre Jon Palais. Bravo aux organisateurs !
Maintenant à nous tous de jouer en fermant nos comptes à la BNP.
Puis, samedi 21 janvier dernier, une autre grande journée, le 12ème anniversaire d’Ehlg.
L’assemblée générale, devant une salle bondée, fut l’occasion de découvrir le chemin parcouru par “notre” chambre alternative. Travail sur l’eau, les transmissions, l’installation de jeunes, l’accompagnement de la vente de produits fermiers sur internet, ou développement de filières autour de produits entièrement fabriqués au Pays Basque: huile de colza ou de tournesol, pain ou viande Herriko et bientôt malt et houblon pour confectionner de l’authentique bière basque.
Loin du corporatisme
Si toutes ces initiatives connaissent un tel succès, c’est que les paysans se forment régulièrement et s’adaptent aux nouvelles attentes de personnes soucieuses de leur santé, de la qualité de leur alimentation et d’un approvisionnement local et équitable.
La présence en nombre de citadins à l’AG, depuis son origine, atteste de l’ouverture d’esprit des membres d’Ehlg, loin du corporatisme étroit de certains milieux agricoles. Le succès des AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) se poursuit en Iparralde avec deux nouvelles AMAP en 2016 et 4.000 clients amapiens.
Cette formule rapprochant producteurs et consommateurs a l’énorme avantage d’être basée sur la confiance entre ces deux mondes si souvent antagonistes: le consommateur s’engage pour six mois et paye d’avance. Le paysan dispose ainsi de la trésorerie lui permettant de travailler en toute sérénité, d’autant que ses acheteurs lui font confiance et sont solidaires en cas d’aléas climatiques.
En contrepartie, ils disposent de produits savoureux, très frais et souvent bio à des prix convenables, n’ayant rien de comparables avec les produits ayant séjourné dans des camions et des entrepôts.
Ce travail sérieux d’Ehlg au cours de ces 12 années en fait un acteur légitime dans la définition des orientations de la politique agricole au sein de la nouvelle agglo. Cette dernière a accepté de se doter de la compétence agricole, pourtant non obligatoire. Reste à savoir quel type d’agriculture sera privilégié par les élus…
Qu’ensemble, les élus de l’agglo,
en lien avec les citoyens
et le Conseil de développement,
soient ambitieux et innovants
pour assurer un développement
solidaire et cohérent
de l’ensemble du territoire,
abandonnant ainsi
les querelles partisanes.
Un territoire apaisé, avant-gardiste et exemplaire
Pour terminer, je voudrais souhaiter aux lecteurs d’Enbata une très bonne année 2017, dont le Pays Basque se souviendra.
Que ce soit l’année où le gouvernement français fasse un premier pas dans le processus de paix en libérant les prisonniers malades et libérables, tout en rapprochant tous les autres prisonniers basques de leurs familles.
Qu’ensemble, les élus de l’agglo, en lien avec les citoyens et le Conseil de développement soient ambitieux et innovants. Qu’ils fassent preuve d’intelligence collective pour doter ce territoire d’outils originaux et nécessaires pour assurer un développement solidaire et cohérent de l’ensemble du territoire, abandonnant ainsi les querelles partisanes.
Que dans leurs choix, les responsables ne relèguent pas les femmes et les sensibilités minoritaires à la portion congrue et qu’ils mettent tout en oeuvre pour que ce territoire soit apaisé, avant-gardiste et exemplaire.
Que loin des idées nauséabondes trop souvent exprimées dans les médias, les migrants arrivant au Pays Basque soient accueillis avec fraternité et empathie. Sachons préserver notre tradition d’hospitalité et de solidarité.
Urte berri on deneri !