Les élections législatives doivent permettre une représentation à l’Assemblée nationale d’élus légitimes portant les revendications du Pays Basque et en aucun cas, à l’inverse des logiques de partis structurés à Paris, de donner légitimité.
Après l’élection présidentielle, place aux élections législatives. Emmanuel Macron repart pour un mandat de cinq ans. Pour ne pas lui laisser les pleins pouvoirs, les forces de gauche s’organisent afin de constituer une majorité à l’Assemblée nationale. Mais la vérité parisienne n’est pas celle des territoires.
Au Pays Basque comme en Bretagne, en Corse ou encore sur le territoire occitan, les partis politiques locaux, tels qu’EHBai dans notre cas, ont décidé de ne pas participer à cette alliance. L’addition d’étiquettes politiques, sans prendre en compte la réalité locale, ne peut convenir aux forces abertzale.
La véritable question est de savoir si nous voulons des députés qui, à Paris, s’alignent sur leur groupe politique ou si nous voulons des élu.es qui tirent leur légitimité du territoire et qui portent à l’Assemblée Nationale les revendications spécifiques du Pays Basque.
On l’a bien vu sur le mandat précédent, avoir des député.es issu.es des territoires, cela permet de porter des textes comme la loi Molac en faveur des langues territoriales ou encore la loi contre la spéculation initiée par le Corse Jean-Felix Acquaviva. Le rôle du député est double car s’il est élu à Paris, il a aussi un rôle important dans la circonscription au niveau local.
Les dossiers locaux liés à l’euskara, au processus de paix, à l’évolution institutionnelle ou encore la lutte contre la LGV ou la grande bataille en faveur du droit au logement, gagneraient bien sûr à avoir une représentation à l’Assemblée nationale incarnée par des député.es EHBai. De manière générale, pour défendre la lutte contre le réchauffement climatique, acquérir de nouveaux droits pour les travailleurs et lutter contre la précarisation, ce sont les candidat.es qui prennent part aux mobilisations populaires qui sont les plus légitimes.
Vu les résultats des dernières élections départementales et municipales, l’alternative à gauche sur le territoire du Pays Basque Nord est incarnée par EHBai. Dans ce sens, le vote utile à gauche, capable d’envoyer des député.es de gauche dont l’engagement est réellement issu du territoire, est bien le bulletin de vote EHBai.
Aux Verts de Biarritz et d’ailleurs…
Jakes Abeberry
Dans l’esprit de la décision prise par la section Pays Basque d’EELV, vous laissant libres de votre vote aux prochaines législatives ; Sachant votre attachement à l’euskara ainsi que l’engagement de vos familles dans la vie de nos ikastola, connaissant notre aspiration commune à la création d’une collectivité territoriale spécifique et à la préservation de notre terre nourricière, partageant le soutien aux artisans de la paix et au retour des presos… Je vous demande, aujourd’hui, de là où je suis en sursis, de voter pour les candidats abertzale d’EHBai, porteurs de ces aspirations essentielles.
L’ancienne députée Colette Capdevielle regrette la méthode de la Nupes
“Je n’ai rien fait qui puisse gêner mais la méthode n’est pas la bonne”. L’ancienne députée socialiste de la cinquième circonscription, Colette Capdevielle, regrette que la démarche engagée par la Nupes ne soit “pas suffisante démocratiquement”. Si elle s’estime “d’accord avec les différents partenaires”, elle déplore d’abord une “désignation de Paris” qui ne prend pas en compte les réalités du territoire, notamment, dans cette circonscription, en marquant son désaccord dans certains dossiers défendus par la candidate Sandra Perreira-Ostanel, concernant notamment les langues régionales ou l’évolution institutionnelle de la Communauté d’Agglomération. Des sujets pourtant “purement législatifs” plaide t-elle, en remettant à l’endroit l’idée d’une représentation du territoire vers le Parlement. “Associer la population, ce n’est pas hurler ‘Mélenchon Premier ministre’” tacle-t-elle, réfutant d’ailleurs cette idée de troisième tour, car, dit-elle, “l’Assemblée Nationale a son propre rôle, notamment lorsqu’on n’a pas la majorité”. La question d’une concertation pour “choisir qui a le plus de chance de battre le candidat Macron” reste également vœu pieux. Colette Capdevielle n’est donc pas en campagne pour cette élection et précise d’ailleurs que personne ne le lui a demandé. Placée “devant le fait accompli”, elle regrette que, pour créer les conditions d’un rassemblement, il n’y ait pas eu de débat et estime que le Pays Basque “mérite une attention particulière”. Une vraie leçon d’insoumission.
Une candidate EHBai face à Manuel Valls
Manuel Valls a obtenu l’investiture LREM pour se présenter sur la cinquième circonscription des Français de l’étranger. Face à lui, la fédération Régions et Peuples Solidaires a décidé de faire entendre la voie des nations sans État. RPS a sollicité EHBai et Unitat Catalana pour composer cette candidature. C’est ainsi que Garbiñe Eraso est candidate titulaire, avec pour suppléant, Enric Balaguer. L’ancien premier ministre représente tout ce qu’il y a de plus détestable dans les pratiques politiques qui détournent les citoyennes et citoyens des urnes. Le manque de considération de Manuel Valls pour les territoires où il se présente, cette volonté permanente de s’approprier des circonscriptions, montre que seul le carriérisme le motive. Maire d’Ivry pendant 11 ans et député de l’Essonne quatre fois, il avait annoncé s’installer définitivement à Barcelone avant d’y subir une cuisante déroute dans sa course à la municipalité. La 5e circonscription des Français établis hors de France (120.000 inscrits) comprend l’Espagne, le Portugal, Andorre et Monaco. Reste que ce parachutage ne convient pas au député sortant Stéphane Vojetta qui a décidé de se maintenir comme dissident face à Valls.