Le 24 septembre prochain, les Pyrénées-Atlantiques et une quarantaine de départements renouvelleront leurs représentant·e·s à la Chambre haute du parlement français. Bien que peu médiatisées, ces élections n’en demeurent pas moins un événement important dans l’agenda politique de la rentrée.
Lors de l’adoption de la réforme des retraites, nous avons pu constater à quel point le Sénat pouvait jouer un rôle prépondérant. C’est aussi là que se décident l’ensemble des projets de loi concernant les collectivités territoriales, le Sénat étant pensé comme une courroie de transmission entre les élu·e·s locaux et l’Etat français. Ce sont d’ailleurs ces élu·e·s locaux qui auront la charge de désigner les trois sénateurs et sénatrices des Pyrénées-Atlantiques pour les six prochaines années. 95 % des grand·e·s électeurs/trices sont des élu·e·s désigné·e·s par leurs pairs en conseil municipal. Autre exception de ce scrutin : une amende de 100 € vient sanctionner l’élu·e ne faisant pas le déplacement dans la capitale béarnaise le jour du vote. Cela assure une abstention à la marge.
Le Pays Basque mis en minorité
Il convient de souligner que le Pays Basque nord est une fois encore défavorisé dans le partage territorial puisqu’à peine 39 % des votant·e·s sont basques. Ce déséquilibre se traduit par la présence systématique de deux sénateur/trices béarnais·e·s pour un·e basque et la nécessité de développer un programme et une liste à cheval entre les deux territoires. Dans ce sens, il est urgent qu’Iparralde continue son chemin vers la reconnaissance institutionnelle afin de garantir une meilleure représentativité de nos élu·e·s siégeant au Palais du Luxembourg et une meilleure lisibilité du scrutin.
La droite en ordre de marche
Le dépôt des listes de candidat·e·s étant fixé entre le 4 et le 8 septembre, nul ne connaît encore toutes les têtes de liste qui seront présentes sur la ligne de départ. Après un moment de flottement au printemps, le maire de Bayonne Jean-René Etchegaray a annoncé qu’il ne souhaitait pas briguer un siège de sénateur cet automne. Il aura été le sujet de nombreuses spéculations aussi bien à gauche qu’à droite. La voie est donc libre au centre pour la sénatrice sortante Denise Saint-Pé qui sera la voix de la majorité présidentielle lors de ces élections. Max Brisson, sénateur élu de justesse lors du précédent scrutin, représentera quant à lui Les Républicains. Parfois défenseur du Pays Basque dans ses sorties médiatiques, il n’en demeure pas moins une garantie pour la droite française dans le vote des politiques austéritaires dictées par le gouvernement macroniste. La bataille abjecte pour le leadership de l’extrême-droite donnera l’occasion au Rassemblement National et à Reconquête de compter leurs ouailles dans le département. François Verrière, responsable départemental du RN64 garantit sa participation à l’élection, bien que la liste complète n’ait pas encore été dévoilée. Marc Guérain, épaulé par la bayonnaise Valérie Taïeb, incarnera la liste zemmouriste qualifiée par le tête de liste comme étant « une droite simple et sincère ». Nous pourrions rajouter « néo-fasciste ».
Brouillard à gauche
Les Pyrénées-Atlantiques n’ont pas échappé à la confusion qui anime les pourparlers entre les différentes composantes de la NUPES. Des mois de tractations et une farandole d’appels à l’Union plus tard, le constat est sans appel. Les déclarations d’intentions par médias interposés n’auront pas permis de sceller un accord à gauche. Il devrait donc y avoir une liste communiste portée par le tandem boucalo- oloronais Lavigne-Saouter et une liste insoumise impulsée par l’angloye Sandra Pereira-Ostanel. On notera du rififi chez les Insoumis suite à la sortie unilatérale par la section locale basque d’un communiqué aux relents anti-abertzale lié à l’affaire du petit train d’Hendaye. Rififi qui a provoqué l’ire de la section béarnaise et la sortie de liste du candidat Didier Bayens. Ambiance.
Cette situation devrait donc offrir un boulevard à la sénatrice sortante Frédérique Espagnac qui briguera un troisième mandat. Les tractations avec communistes, écologistes et abertzale sont allées bon train pour finalement aboutir à une liste socialiste pur sucre. On pourra douter de la sincérité de sa démarche a posteriori, qui aura permis de semer le trouble dans les réflexions de ses partenaires de gauche. Après avoir présenté ses têtes de listes, reste à savoir si EELV sera ou pas sur la ligne de départ.
La tentation abertzale
A la faveur de résultats électoraux en hausse, EH Bai considère chaque élection comme un moyen de faire entendre la voix des abertzale. Le printemps aura donc permis au parti abertzale de rencontrer les forces de gauche non-jacobine et de sonder les différentes opportunités de participation. La proposition de figurer en position éligible sur la liste de Frédérique Espagnac a remporté les suffrages des adhérent·e·s au bout d’un processus interne long de deux mois. Hélas, la sénatrice socialiste est revenue sur sa proposition une fois le vote entériné en se fendant d’une fin de non-recevoir cinglante par voie de presse. Ses désirs de construire une alternative à gauche en tenant compte des réalités locales et du poids électoral abertzale étaient sans doute trop volatils pour passer l’été. Les occitans du POC ainsi que la centaine de grands électeurs abertzale laisseront donc passer le train pour cette fois. Il faudra attendre le 8 septembre et la fermeture des dépôts de candidatures pour avoir une meilleure idée des forces en présence le jour du vote. Les candidat·e·s rentreront alors dans la dernière ligne droite qui permettra à trois d’entre eux de siéger au Palais du Luxembourg.
Je vous donne ici les résultats avec un peu d avance .
Brisson : 520 a 580 voix
Espagnac : 495 a 530 voix
Saint Pé : 295 a 330 voix
EELV : 200 a 250 voix
PC : 100 a 120 voix
RN : 80 a 100 voix ( peut étre plus encore , on sous estime vraiment la colére et la fatigue de certains élu )
Lamarque : 50 a 75 voix
Renaissance : 20 a 30 voix
LFI : 10 a 20 voix
Vote blanc et nuls : 60 a 70 voix
Il est dommage que les chasseurs et mouvement de la ruralité n est pas présenté de candidat . Dans le contexte actuel il aurai réussi a avoir un élu . il avait un potentiel de 400 voix