Martine-n kronika
Dans les mois qui viennent, nous allons vivre une étape décisive pour l’avenir du Pays Basque. En février une Coordination de cinq structures* s’est mise en place pour porter d’une seule voix cette affirmation: une Collectivité territoriale à statut particulier est urgente pour le Pays Basque! Dans nombre d’enceintes ces derniers temps, nous pouvons constater une évolution inquiétante qui remet en cause le consensus général en place depuis une décennie. Dès le début de 2012, nous avons eu droit aux coups de boutoirs du Conseil général sur le financement du Musée basque. Avec des arguments pour le moins fallacieux, les conseillers généraux de Bayonne ont tenté vainement de diminuer la contribution due chaque année pour le fonctionnement du musée. Rappelé à la raison juridique par le président Etchegaray, ils ont dû battre en retraite et finalement consentir à leurs obligations. Face à l’implacable démonstration du Conseil des élus, certains s’activent à nouveau au soutien d’une hypothétique métropole de la région bayonnaise quitte pour cela à imaginer une modification législative. Avec l’obsessionnelle idée d’y inclure le Seignanx qui n’a rien demandé à personne!
Sur un autre plan, les ciseaux affûtés du Conseil général s’apprêtent à tailler dans le vif en proposant que la Soule fasse les frais du redécoupage des cantons et se retrouve arrimée au Béarn!
Comme si cela ne suffisait pas, la réforme des EPFL** vient de surcroît rajouter encore à notre questionnement. Outil précieux pour la maîtrise foncière, l’EPFL permet l’achat de terrains pour une commune ou une intercommunalité, et assure le portage financier de l’opération. Celui du Pays Basque est un lieu d’échanges fructueux et de réflexions sur l’aménagement et le développement des territoires. Une équipe technique remarquable l’anime et je peux témoigner du rôle incontestable qu’il joue au soutien de l’ensemble des communes.
Mais voilà: au nom de l’égalité des territoires, le gouvernement s’est mis en tête de recouvrir l’Hexagone, d’EPF d’Etat de niveau régional. On va donc vers une sorte de monstre à 22 têtes où les préfets de Région décideront en lieu et place des structures de proximité de ce qui est bon ou pas pour le bourg d’Espelette, ou pour l’aménagement de celui de Mouguerre! On nous racontera que l’on sera représenté dans l’EPF de région, que les EPFL déjà existants bénéficieront de conditions particulières… bien sûr! Mais au fil du temps on détricotera un système qui a fait la preuve de son efficacité et on mettra en place une centralisation nouvelle avec un alibi régional. Il nous faut prendre conscience de ces dispositions nouvelles, des coups tordus en préparation dans quelques officines et réaliser que ce qui avait été difficilement obtenu au début des années 2000 est en voie de disparition!
*Conseil des élus, Conseil de développement, Biltzar, CCI, BATERA
**EPFL : Etablissement foncier public local