La disparition du Journal du Pays Basque est un très mauvais coup porté à la liberté de la presse et à la cause basque.
Un journal qui disparaît, pour quelques causes que ce soit, et à plus forte raison économiques, cela démontre la fragilité de la libre expression et un appauvrissement de la pensée humaine.
Le Journal du Pays Basque remplissait en effet un rôle éminent puisqu’il n’était pas seulement « un contre Sud-Ouest« , il était surtout une respiration singulière où pouvaient s’exprimer d’une manière totalement libre et ample, sans contrainte d’espace, toutes les voix les plus discordantes qu’elles soient d’Iparralde.
On y trouvait régulièrement certaines plumes acérées telles celles de Xipri ou de quelques autres qui nous ramenaient à la justesse des choses mêmes insolentes.
Mais on y trouvait aussi des opposants ou des compagnons de route occasionnels de la cause basque tels que certains petits élus locaux ou parlementaires comme Alain Lamassoure qui ne trouvaient pas ailleurs à exprimer profondément un point de vue qui pourtant est indispensable à la réflexion.
Et que dire alors, de toute la mouvance plurielle de la cause basque qui trouvait dans le Journal du Pays Basque, un moyen de faire basculer ce pays dans la prise de conscience d’un destin collectif basque.
Où pouvions-nous trouver comme dans les pages du Journal du Pays Basque, les moindres méandres des soubresauts et des conflits qui font hélas la vie quotidienne de l’abertzalisme en Hegoalde. Où pouvions-nous trouver mieux qu’au JPB la défense des preso, la naissance ou le renouveau des diverses voix de l’abertzalisme en Hegoalde.
Nous aurons désormais un grand silence sur tout cela. Quel gâchis.
Enbata ne trouvera plus le coup de main informatif ou photographique qu’il trouvait dans son quotidien de frère.
Merci d’avoir porté plus de dix ans un point de vue qui nous est cher.